Le message de Benoît XVI pour la 43e journée de la paix, célébrée comme chaque année le 1er janvier, ne peut que conforter les artisans les plus résolus du sommet de Copenhague.
Ce pape qui, selon le titre du livre récent de Bernard Lecomte, a « mauvaise presse » (lire mon blog du 27 novembre), pour le soupçon de conservatisme qui pèse sur lui et sur chacune de ses décisions, en surprendra plus d’un. Il se révèle être « écolo en diable » ou sans doute, plus exactement, en Dieu.
Le texte de son message pour la journée mondiale de la paix 2010 pèche, comme souvent au Vatican, par sa longueur. De quoi dissuader plus d’un journaliste de la presse non confessionnelle, de s’en faire l’écho, faute de savoir discerner l’essentiel. L’Eglise ne sait pas, n’aime pas faire court. En revanche, ce texte aux allures d’encyclique, redit avec vigueur, courage et détermination son engagement pour la « préservation de la Création ». Une sauvegarde qui « devient essentielle pour la coexistence pacifique de l’humanité. » D’où la chute du message : « Si tu veux construire la paix, protège la création ».
Benoît XVI n’est pas le premier pape à s’engager dans ce combat. Son texte fait justice à ses deux prédécesseurs : Paul VI qui, dès 1971, disait redouter que l’homme ne puisse devenir la « victime » de « l’exploitation inconsidérée de la nature » ; Jean-Paul II qui, en 1990, évoquait ouvertement l’idée de « crise écologique » avant de s’exprimer à nouveau , bien des fois, sur ce sujet. Preuve que, dans ce combat, l’Eglise catholique n’a pas, selon une accusation quasiment permanente à son encontre, un train de retard sur la société civile.
Ceux que le débat intéressent pourront d’ailleurs lire avec profit – et intérêt – la compilation de textes tirés des documents officiels de l’Eglise catholique, réalisée par Dominique Lang et publiée sous le titre : « L’Eglise & la question écologique », aux éditions ARSIS.
Benoît XVI se garde bien d’entrer dans la controverse scientifique sur le réchauffement climatique. Mais les alarmes (désertification, pollution des fleuves, déboisement inconsidéré, recul de la biodiversité…) sont aujourd’hui suffisamment nombreuses pour qu’il réaffirme, au nom de la « destination universelle des biens » proclamée de longue date par la doctrine sociale de l’Eglise, l’urgence d' »opérer une révision profonde et perspicace du modèle de développement », et d' »adopter une manière de vivre basée sur la sobritété et la solidarité ». N’en déplaise aux chantres de la consommation sans limite…
Ce texte constitue un appel « à la communauté internationale et aux gouvernements », rappelant à la fois « la responsabilité historique des pays industrialisés » et le fait que « les pays émergents ne sont pas exonérés de leur propre responsabilité par rapport à la création ». Bref – si l’on peut dire – un appel à la solidarité de la grande famille humaine, bien en phase avec l’enjeu de Copenhague.
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Le blog de René Poujol
Le texte de René Poujol serait plus facile à lire si ses phrases étaient plus courtes. Quand on fait de longues phrases, on se croit intelligent.
Si j’en juge par le brièveté du commentaire de Joseph le Cornec, voilà un reproche qu’on ne peut lui faire. Trève de plaisanterie et avec un peu d’humour : écrire un blog nécessite un vrai travail… et je le crois, une vraie générosité. Puis-je en attendre au moins un peu de mes lecteurs ? Je ne suis pas sûr de mériter la critique de m’imaginer particulièrement intelligent, en alignant des phrases à la Proust. Chacun jugera.