Laudato si’ qui fête ses cinq ans, fait désormais figure de boussole pour la pensée sociale de l’Église.
Il y a cinq ans, jour pour jour, ce 18 juin, le pape François publiait son encyclique Laudato si’ sur la « sauvegarde de la maison commune ». Un grand texte, unanimement salué jusque dans la société civile. Un texte qui récapitule, consolide et élargit la pensée catholique sur l’écologie. Mais surtout qui lui confère une place centrale dans l’enseignement social de l’Eglise. Ce qui, longtemps, a pu apparaître comme l’option politique utopique d’une élite urbaine, est présenté par le magistère comme la condition de la survie de l’humanité. Ce qui implique de la part de chacun une conversion intime vers de nouveaux modes de vie et de consommation. C’est peu dire que, cinq ans après, la dimension réellement prophétique de ce texte ne s’est pas émoussée. Bien des mouvements et services d’Eglise se le sont approprié. La Conférence des Evêques de France a décidé d’en faire un chantier prioritaire sur trois ans et le pape François lui-même a annoncé que l’année qui s’ouvre à la date anniversaire de la signature du texte (du 24 mai 2020 au 24 mai 2021) serait pour l’Eglise universelle, une année d’approfondissement de Laudato si’. Parce que notre monde est fragile comme nous venons d’en faire l’expérience à travers la pandémie de coronavirus. Et que l’écologie, dans sa visée intégrale à la fois environnementale, éthique, culturelle et sociale peut être une boussole sûre pour la période de “l’après“ qui s’ouvre.
Un texte qui renouvelle la pensée de l’Eglise sur la Création
Il faut lire et relire Laudato si’. C’est un texte dont on n’épuise pas la richesse d’un coup. Longtemps le malentendu a dominé entre écologistes et Église catholique. En cause, le récit de la Genèse où ils lisaient la liberté – sinon l’injonction – divine donnée à l’homme de devenir prédateur : «Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. » Or l’homme a abusé de sa puissance. Au point de s’imaginer « extérieur » à la Création et donc en quelque sorte à l’abri et tout puissant, alors qu’il faisait lui-même partie de cette nature fragile, à laquelle son sort était lié. Les événements récents liés au coronavirus sont venus nous le rappeler de manière dramatique. Peut-être le « grand tournant » de Laudato si’ est-il de voir l’Eglise renoncer à tout anthropocentrisme pour prendre la défense globale d’une Création divine dont l’humain n’est que l’un des “êtres vivants“, même s’il est – et lui seul – créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Inutile de revenir ici longuement sur ce texte, que j’ai présenté sur ce blog, lors de sa publication (1). Redisons simplement que le constat dressé emprunte largement aux travaux des scientifiques. « Il est sans appel. Le recul de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables, l’accroissement de la pollution du sol, de l’eau et de l’air, l’accentuation des dérèglements climatiques deviennent potentiellement générateurs de mouvements migratoires de masse et de guerres. Or, c’est bien l’activité humaine qui est ici en cause et non le simple retour de cycles naturels. Notre mode de production et de consommation, générateur de gaspillages et destructeur de l’environnement, ne peut être poursuivi ni généralisé sans mener à la catastrophe. C’est donc un autre type de développement «qualitatif» qu’il faut imaginer et mettre en œuvre, respectueux des équilibres naturels et des droits des plus pauvres. Il suppose, pour nous, le choix de plus de sobriété, mais une «sobriété heureuse» (Pierre Rahbi), plus riche en qualité de vie et en relations humaines. » (2)
Urgence, radicalité, responsabilité…
A chaque relecture du texte je suis frappé par la radicalité du propos, la dénonciation des faux-semblants : « une écologie superficielle ou apparente se développe qui consolide un certain assoupissement et une joyeuse irresponsabilité » ; l’urgence dans la mise en œuvre des réponses : « sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement » ; et l’appel de chacun à la responsabilité : « Il faudra inviter les croyants à être cohérents avec leur propre foi, et à ne pas la contredire par leurs actions. » Car, face à l’attentisme et aux reculades des gouvernements : « sans la pression de la population et des institutions, il y aura toujours de la résistance à intervenir, plus encore quand il y aura des urgences à affronter » ; c’est pourquoi, nous dit le pape François, il y a urgence à « changer de style de vie pour faire pression sur les détenteurs du pouvoir.»
Le levier de l’écologie « intégrale »
Difficile de considérer que l’on serait là sur une question secondaire que chacun, en son âme et conscience, aurait légitimité à relativiser alors que c’est l’enjeu central des prochaines décennies pour toute la planète et peut-être la condition de survie de l’humanité. Et si le pape François est si incitatif concernant le nécessaire engagement des catholiques, c’est qu’à ses yeux la « révolution écologique » n’est pas uniquement politique ou économique, mais « intégrale » c’est-à-dire profondément humaine et spirituelle, en totale cohérence avec les Béatitudes. Car « tout est lié » ! Et c’est bien cette cohérence qui rend le texte incontournable pour des chrétiens conséquents, quelle que puisse être par ailleurs leur sensibilité politique partisane. C’est cette même cohérence qui permet, en France, à un corps épiscopal que l’on sait par ailleurs fort divisé sur maints sujets, de décider de faire de Laudato si’ un chantier prioritaire de sa pastorale, dans bien des diocèses.
Le 24 mai 2015, le pape François signait donc Laudato si’. Quelques mois plus tard, un groupe de jeunes journalistes lançait la revue LIMITE d’écologie intégrale. Le premier éditorial fait explicitement référence à l’encyclique : « “Tout est lié“ martèle le pape François dans Laudato si’. Face au “culte du pouvoir humain sans limite“ , une “converson écologique s’impose“. La “démesure anthropocentrique“, la “frénésie mégalomane“ dévastant autant nos sociétés que la biodiversité, notre écologie ne peut qu’être intégrale : indissociablement sociale et environnementale, éthique et politique. A cet égard, la prochaine Conférence Climat (de Paris) risque d’être bien vaine si à une certaine décroissance matérielle ne se conjugue pas un renouveau spirituel radical. Emerveillement devant la Création, insurrection contre le techno-productivisme. Combat vital, urgent, indissociable, s nous voulons que notre maison commune ne soit pas la bourse du commerce et de la concurrence, mais le foyer du partage et de la communion. » (3) Le magazine trimestriel en est à son dix-huitième numéro .
La préoccupation des Français pour l’environnement
A la veille du cinquième anniversaire de l’encyclique, la revue jésuite PROJET, éditée par le Centre de recherche et d’action sociale (Ceras) vient de publier un dossier remarquable, qu’il faut lire et faire lire : « Ecologie, mobiliser les indécis. » Retenons ici ce commentaire d’Anaïs Rocci sociologue pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) : « En 2019, la préoccupation des Français vis-à-vis de l’environnement a atteint un niveau historique, rejoignant l’emploi. 65% de la population estime que les conditions de vie deviendront extrêmement pénibles à cause des dérèglements climatiques. Plus d’un Français sur deux pense qu’il faudra modifier de façon importante nos modes de vie pour empêcher ou limiter le changement climatique. (…) A l’échelle individuelle le changement des pratiques est un cheminement qui passe par un stade de compréhension des enjeux à un stade de réflexion, puis d’acceptation du changement, pour ensuite ensuite engager une phase d’adaptation, d’adoption, et enfin d’intégration d’une nouvelle pratique dans les habitudes. » (4)
« Le monde d’après sera le monde du partage, ou alors, nous mourrons ! »
L’hebdomadaire La Vie, lui, a choisi de donner longuement la parole au père Bruno-Marie Duffé, secrétaire du dicastère pour le Service du Développement humain intégral, au Vatican. Pour lui : « il y a eu et il y a encore un “phénomène Laudato si’“ dans l’opinion publique, aussi bien que chez les penseurs et les décideurs de la vie collective. (…) On peut dire que c’est sans doute la première encyclique présentée et débattue dans des cercles marqués par la laïcité et jusque là plutôt distants à l’égard de l’enseignement social catholique.» Mais, analyse-t-il, c’est le contexte de pandémie de ce cinquième anniversaire qui lui donne peut-être sa plus grande actualité, car il en valide les intuitions profondes. « Nous pouvons dire que nous sommes en train de vivre une révolution de la pensée, de l’activité humaine et du rapport entre l’homme et la planète, entre l’individu et les autres. Il s’agit d’une révolution qui peut être aussi une réconciliation entre les dimensions du vivant et les relations entre les vivants. (…) Le “monde d’après“ sera le monde du partage, ou alors nous mourrons. »
A la découverte des générations Laudato si’
Enfin, ce 18 juin, sort en librairie le livre Générations Laudato si’ (5) du prêtre et religieux assomptionniste Dominique Lang, journaliste au Pèlerin. D’une fréquentation à forte dose des colloques sur le thème “écologie et foi chrétienne“, il avoue tirer une forme de « lassitude, surtout quand l’approche est un peu trop cérébrale à mon goût. » D ‘où sa préférence pour “l’école buissonnière“ qui prend ici la forme d’un journalisme de terrain. C’est l’intérêt majeur de ce livre que de nous plonger dans l’écologie réelle, telle que tentent de la vivre, parfois de manière radicale, nombre de jeunes catholiques, souvent vivant en couple avec de jeunes enfants, mais aussi des paroisses, mouvements, communautés, congrégations ou monastères.
Cette immersion permet de percevoir, de manière tangible, une multiplicité d’expériences concrètes tout à fait stimulantes, là où parfois le discours – fut-il d’Eglise – sur les enjeux de l’écologie peut sembler “hors sol“ et à dominante idéologique. Et l’humour ne fait pas défaut lorsqu’il nous explique, par exemple, comment « sur le marché européen de l’hostie, la guerre fait rage ! » Mais le journaliste sait aussi être homme de synthèse. Pour nous dire une forme de déception, démonstration à l’appui.
La réception d’une encyclique prend du temps
Déception du côté des communautés monastiques qui sont pourtant « le lieu où l’écologie intégrale peut s’incarner pleinement ». En cause : l’âge souvent élevé des moines et moniales, la surcharge de travail, le manque de vocations. Alors que le journaliste perçoit, chez nombre de chrétiens, une « attente de trouver des lieux où se reconnecter à une vie spirituelle cohérente où il fait bon prendre soin de soin, des autres et de notre terre commune et ainsi avancer sur le chemin vers Dieu. » Et il relève, comme une piste possible, que les bâtiments monastiques, devenus surdimensionnés, pourraient permettre l’accueil de familles en quête d’un mode de vie différent.
Déception du côté de certaines autorités diocésaines, quel que soit le discours « officiel » de la Conférence des évêques de France et la réalité d’initiatives comme celles de Lourdes à l’automne 2019 où deux-cent « invités » avaient rejoint les évêques pour une grande séquence sur l’écologie. En illustration, ce propos entendu de la bouche d’un “évêque d’un grand diocèse », à l’occasion d’une journée de formation organisée pour les prêtres : « Nous allons parler d’écologie au cours de cette journée. Mais, nous le savons bien en tant que chrétiens, nous ne sommes pas tant là pour parler de la sauvegarde de la planète que de son salut qui est ouverture au mystère du Christ. » Il reste du chemin à faire…
Autant d’expériences vécues, dont le journaliste est témoin depuis des années, à travers la France comme à l’étranger, entre ombres et lumières, d’où il tire cette conclusion au moins provisoire : « Au final, l’impression globale est que la force pastorale de l’encyclique du pape a été, certes, parfois perçue, mais rarement comme décisive. Pour preuve : la plupart des décisions prises ressemblent à des appels déjà lancés par les évêques français, dans des documents plus anciens mais jamais vraiment mis en œuvre. Signes évidents que la réception d’une encyclique, même aussi lumineuse, prend du temps, dans un collectif diocésain. » (6)
Libérer l’imagination, les envies et l’audace…
Et l’on peut imaginer que le pape François pensait aussi à l’Eglise lorsqu’il déclarait en Bolivie, en 2015, quelques mois à peine après la publication de son encyclique : « L’avenir de l’humanité n’est pas uniquement entre les mains des grands dirigeants, des grandes puissances et des élites (…) Il est fondamentalement entre les mains des peuples dans leur capacité à s’organiser et aussi entre vos mains qui arrosent avec humilité et conviction ce processus de changement. »
Dans sa postface, en forme de projection stimulante et bienvenue sur l’Eglise de 2025 qui aurait assumé sa conversion écologique, Dominique Lang invite à « Libérer l’imagination, les envies et l’audace de tous ceux qui, au sein des communautés chrétiennes, se reconnaissent déjà comme faisant partie des “générations Laudato si’“ en devenir ». Phrase à l’exégèse délicate mais phrase bienvenue qui semble pouvoir remettre dans la course cette catégorie particulière de « convertis » à Laudato si’, que sont les “anciens jeunes catholiques“ de la génération Populorum progressio. Pour les militants chrétiens de cette génération, nourris par l’encyclique du pape Paul VI parue en 1967, c’est le développement lui aussi “intégral“, « de tout homme et de tous les hommes » qui apparaissait alors comme le « nouveau nom de la paix » avant que cela ne devienne « l’écologie » sous le pontificat et la plume de Benoît XVI. (7) Sauf que le rêve généreux des années 1970 où l’on pensait assurer le développement des peuples du tiers-monde en les faisant accéder au modèle de croissance des pays occidentaux est venu se briser sur les limites d’un monde fini dont nous avons collectivement gaspillé et épuisé les richesses. C’est pourquoi, nombreux dans cette génération militante aînée, reçoivent Laudato si’, dans la continuité de Populorum progressio – ce qui est la dynamique même de la doctrine sociale de l’Eglise – comme l’appel à une forme d’urgence et de radicalité. C’est pourquoi l’écologie peut – doit – devenir dans l’Eglise comme dans la société, le lieu de l’intergénération.
Sans doute l’auteur en est-il conscient qui termine son livre sur cette idée : « Avec la bonne dose de sagesse des anciens, et de cri prophétique des plus jeunes. Tout ce qu’il faut pour accompagner la croissance des générations Laudato si’ » Générations au pluriel !
PS. Chacun l’aura compris : il y a une forme de provocation volontaire dans la formulation du titre de cet article. Comment faire lire un texte, excessivement long de surcroît, sur une encyclique pontificale, si l’on n’y met pas quelque piquant ? Pour autant, l’erreur serait de croire que le titre est de ce fait infidèle au contenu de l’article. Le tout est de se mettre d’accord sur le contenu du mot « écologie » … ce qui est précisément le propos de l’encyclique !
(1) Deux billets lui ont été consacrés que l’on peut retrouver, ici, en lien : le premier étant une analyse globale du texte, le second un focus sur la notion de « culture » comme partie intégrante de la Création à protéger.
(2) René Poujol, Catholique en liberté (Salvator) p. 187-188.
(3) Limite n°1, Septembre 2015, p. 3
(4) Projet, n° 375, avril-mai 2020, p. 25 et 28. Vendu 13 € en version papier, 10 € en version numérique. A commander sur le site de la revue www.revue-projet.com
(5) Dominique Lang, Générations Laudato si’, Bayard 2020, 228 p., 17,90 €.
(6) Parmi les « documents plus anciens » de la Conférence des évêques, figure Nouveaux modes de vie ? L’appel de Laudato si’, publié en 2017 à l’initiative du Conseil Famille et Société de la Cef. Bayard-Cerf-Mame, 128 p., 9€.
(7) Pour autant, lorsqu’on considère certaines luttes des années 70, comme celle du Larzac, n’est-on pas déjà dans le combat pour une écologie intégrale au sens du pape François ? C’était la « génération Populorum progressio » qui menait alors la danse : des militants chrétiens, nombreux dans l’Aveyron rural, soutenus par Lanza del Vasto mais également par les évêques de Rodez et Montpellier.
L’urgence est la régulation des naissance pour limiter le nombre d’humain.
Certes, et c’est l’une des faiblesses de Laudato si’ qui, sur ce point, est conforme à une « herméneutique de la continuité » par rapport au Magistère de l’Eglise catholique. Cela étant, mettre au monde des enfants est un droit inaliénable. C’est encore l’accès à des formes de vie décente qui permet aux populations du Tiers Monde de réguler elles-mêmes leur fécondité. Mais lorsque l’enfant représente la seule richesse, pourquoi voulez-vous qu’on y renonce. Enfin, il faudrait comparer le « bilan carbone » d’un enfant né dans la bonne bourgeoise parisienne de celui d’une fratrie africaine. Je pense qu’on aurait de sacrées surprises !
Ce que les démographes appellent la transition démographique accompagne le développement des peuples, la régulation de fait naturellement, et il n’y a donc pas lieu de prôner une politique malthusienne.
C’est tout à fait mon point de vue.
Oui c’est bien exact Quand on met des enfants en monde il faut penser qu’il faut les nourrir , les soigner les éduquer , les mettre à l’école pendant une longue période non on ne peut faire des enfants et puis advienne ce que pourra c’est une irresponsabilité totale et c’est un mal.
Une grand partie du développement de la Chine est la politique de l’enfant unique de Mao donc politique malthusienne.
D’autre part on peut se demander pourquoi dans des pays ultra catholique comme la Pologne ou l’Italie le nombre d’enfant par femme est inférieur à 1.5.
Quand on voit qu’au Philippines dans les maternités on colle deux lits ensemble pour y mettre 3 à 6 accouchées dans le sens de la largeur parfois agées de 14 à 16 ans
La science démographique est bien trop complexe pour être laissée au seul Magistère et l absence de l’évocation de ce problème dans l’encyclique met fortement en cause ses
autres recommandations. Dans certaine régions du monde il faut une politique nataliste dans d’autres une limitation drastique la natalité
Votre vision de la « mise au monde » reste très occidentale… Il est bien des régions au monde où l’enfant reste encore une richesse plus qu’une charge, parce qu’elle représente, même si c’est illusoire, le seul soutien des parents. Tant qu’un minimum de développement ne vient pas modifier cet état de fait, inutile de venir faire la morale aux personnes en termes d’irresponsabilité.
Au plan collectif cela pose, de fait, la question des politiques publiques de l’enfant unique comme on l’a vu ici ou là, notamment en Chine, avec des bilans à ce jour difficiles à établir car le coût du vieillissement de la population risque d’être considérable.
Le Magistère de l’Eglise catholique se situe, lui, au niveau des droits individuels ou tout du moins du « devoir » d’accueil de l’enfant… Avec, c’est vrai, une double limite : ces « droits individuels » sont aujourd’hui perçus, par les opinions publiques, comme intégrant le droit de décider de leur fécondité en faisant usage, librement, de moyens contraceptifs, ce que conteste l’Eglise ; le discours selon lequel la panète peut nourrir tous ses enfants pour peu qu’on accepte de partager se heurte tout de même au poids du réel et reste quelque peu irénique. La chute de la natalité dans des pays européens de vieille tradition catholique illustre, à mon sens, la prise d’autonomie des personnes au regard de l’Eglise, sur une question peçue comme de morale personnelle… Et donc une forme d’échec de l’enseignement du magistère.
Cette non prise en compte du débat démographique dans Laudato si’ suffit-il pour autant à déconsidérer l’ensemble de la réflexion proposée ? Je ne le pense pas ! Elle possède une cohérence interne qui a été saluée par bien des acteurs de l’écologie ou des philosophes comme Edgar Morin, non chrétiens et de toute évidence « libres » par rapport à la réflexion du magistère sur l’aspect proprement démographique de la question.
Je suis atterré, Michel 89, par votre vision malthusienne.
Je ne sais si le développement de la Chine est dû à la politique de l’enfant unique, mais je sais que le déséquilibre du ratio hommes/femmes pose déjà de graves problèmes et que la crise à venir viendra du vieillissement de sa population ; du reste les autorités chinoises s’en sont rendus compte (tardivement) en autorisant maintenant un 2ème enfant.
Je ne pense pas sûr que la baisse de la natalité dans les pays « ultra catholiques » ait quelque rapport avec la religion, elle est le fait de la plupart des pays européens et me paraît d’abord lié à une vision pessimiste de l’avenir et à un individualisme croissant ; là aussi le vieillissement de la population n’est pas sans poser de graves problèmes.
-Le développement économique permet de ne plus imputer exclusivement aux enfants la prise en charge des parents âgés qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins vitaux .
-Les politiques publiques dans les pays développés, outre qu’elles encouragent ou découragent la natalité, peuvent aussi permettre aux femmes d’arrêter temporairement de travailler pour élever leurs enfants .
Tous ces facteurs jouent sur le taux de natalité de manière plus significative que la doctrine de l’église qui est moins fondée sur la natalité que sur la méfiance vis à vis de la sexualité.
-Y compris dans les pays de tradition catholique, la doctrine catholique n’influe plus sur le taux de natalité .
Qu’on le regrette ou qu’on s’en réjouisse, l’église n’est plus audible sur le sujet de la natalité .
D’accord avec vous.
Je compléterais seulement par 2 remarques.
Concernant la natalité son contrôle passe d’abord par l’éducation des filles/femmes. Plus elle le sont, plus on tend vers les moyennes occidentales vers 2a3 enfants.
Les états doivent s’occuper de leur population en fonction de leurs ressources donc promouvoir la contraception si nécessaire et ne pas laisser faire car cela ne conduit que à la migration des populations. Avec à terme d’autres malheurs ou guerres.
Quant à l’écologie, je vous invite à lire Luc ferry sur la dictature verte… sous couvert de vouloir faire le bien, on va faire du mal.
Comme on dit souvent, on appelle les écolos les pastèques, car derrière le vert il y a du rouge.
C’est toute dictature qui est à combattre ! Qu’elle soit verte, rouge ou brune… n’y change, hélas, pas grand chose ! Pour autant, l’encyclique de François (dans le prolongement de l’enseignement de ses précédécesseurs Jean-Pauli II et Benoît XVI, pas articulièrement « rouges »…) propose une réflexion à mon sens aussi utile et pertinente que celle de Luc Ferry… et qui ne fait l’apologie d’aucune formation politique ! Encore faut-il prendre le temps de le lire !
Il est tout de même étonnant que Laudato si’ soit si mal reçu chez les catholiques… et hélas moins reçu que Malthus ou Spencer !
Pas chez tous les catholiques… Mais je ne trouve pas ça surprenant. L’encyclique dénonce les impasses d’un libéralisme économique que la plupart des catholiques valident dans leurs choix politiques ; elle appelle à une forme de décroissance, au moins dans nos pays, pour mieux permettre à d’autres peuples de se développer ; elle invite à une vie plus sobre… et il n’est jamais agréable de devoir renoncer à un certain style de vie. Finalement elle déplait, de fait, à un certain milieu catholique pour qui l’idée de « conversion » ne porte que sur le spirituel ou l’attitude charitable, pas sur des remises en cause systémiques.
A Michel ,
Laudato si ne concerne pas seulement la dimension individuelle et personnelle
de la foi mais aussi sa dimension collective et politique .Or la culture catholique a toujours privilégié la dimension individuelle , réduisant la spiritualité à celle ci .La priorité donnée aux communautés nouvelles sur l’esprit de l’action catholique par les pontificat de JPII et Benoit XVI ainsi que la condamnation obsessionnelle des « théologies de la libération « , faussement assimilée au marxisme , ont contribué à rendre les mentalités catholiques imperméables à la globalité de Laudato si .L’église récolte les fruits amers de ce qu’elle a semé .Et toute la détermination du pape François aura du mal à inverser la tendance .
Oui toutes les dictatures sont à combattre.
Mais ne voyez vous pas derrière l’idée de la décroissance, la résignation, la culpabilité et surtout le manque de courage et de volonté.
J’y vois aussi un certain confort pour ceux qui ont déjà.
Ceux qui n’ont pas, eux, rêvent de vivre comme en occident et ils ont raison. Si les européens se résignent et bien tant pis, d’autres plus entreprenants prendront leur place.
Je préfère toujours la parabole des talents qui poussent à mieux faire.
Mais je dois bien avouer que ma foi est moins forte depuis un an.
Lisons aussi ‘qu’avez vous fait de Jésus ‘ de Christine pedotti. Elle vous plaira plus car de gauche. Son livre m’a beaucoup plu aussi.
Elle montre bien à mon sens que l’église est morte. L’image pitoyable du pape seul, mis en scène pendant Pâques, ou allant baiser les pieds d’une relique pendant le covid ne l.a pas fait rejaillir.
Reste cependant l’essentiel, cad l’évangile .
On ne parlerait pas de décroissance si la croissance, telle que nous l’avons développée, ne nous conduisait pas collectivement dans le mur ? Car enfin, est-il encore nécessaire de dresser le bilan ? Relisez l’encyclique puisque c’est d’elle , ici, que nous parlons ?
Et lorsque François parle de décroissance c’est uniquement à destination des pays Occidentaux ou des pays à développement comparables (Australie, Japon…) pour les inviter à une forme de sobriété qui laisse le champ libre aux aspirations légitimes des peuples du Sud.
Il n’y a là ni résignation, ni culpabilité, ni manque de courage ou de volonté. Bien au contraire.
Les seuls talents seraient-ils dans le gaspillage et le pillage de la planète au motif de produire sans cesse de nouveaux produits dont nous n’avons que faire ? Mieux faire c’est aujourd’hui « prendre soin » de la terre et prendre soin les uns des autres. Et nous avons besoin des talents de chacun.
J’ai lu le livre de Christine Pedotti qui est, par ailleurs, une amie. Entre nous, ce n’est pas le meilleur. Je trouve son propos inutilement polémique. Je crois avoir écrit des choses comparables dans Catholique en liberté, sur un registre plus serein.
Qu’une certaine institution catholique soit mal en point, c’est l’évidence même. Mais personnellement, je trouve au contraire que le pape François s’est plutôt bien sorti de l’épisode Covid-19. Mieux que bien de nos évêques. Et nombre de ses détracteurs ont découvert, à trav ers dses hommes quotidiennes de Sainte-Marthe, un homme de foi et de spiritualité, où ils ne voulaient voir qu’un vilain « progressiste » mettant en danger l’intégrité de la doctrine et l’unité de l’Eglise.
La seule phrase de votre commentaire à laquelle je m’accorde… c’est la dernière. Oui, l’essentiel reste le’Evangile !
Bravo, Monsieur Poujol. La longueur de votre contribution marque l’importance que revêt à vos yeux l’encyclique « Laudato Si ». Et bien sûr vous avez raison, et je suis d’accord avec vous. Que vous ayez raison et que je sois d’accord avec vous ne fait pas beaucoup changer les chose… Certes. Mais en tout cas cela permet de faire circuler votre texte, et plus on parlera de cette prise de parole et de pensée du pape François, plus nous prendrons conscience, collectivement, que nous avons des mains pour faire, et pour penser.
Cher René,
Une fois de plus, nous n’allons pas être d’accord et j’en suis désolé. De plus, je n’ai pas lu « Laudato si ». Je ne m’en vante pas, mais enfin les encycliques ne sont pas écrites dans un style qui donne envie de les lire et le peu d’extraits que j’ai lus de celle-ci m’a montré qu’elle ne fait pas exception.
Autant je regrette que le symbole de Nicée-Constantinople ait érigé en dogme qu' »au sommet de l’univers, Dieu a fait l’homme à Son Image », ce qui me paraît faire peu de cas de la pluralité probable des mondes habités au regard de la grandeur de l’univers, autant l’écologie me paraît introduire un désordre dans les idées et une inversion dans la piété.
-Un désordre dans les idées: vous l’écrivez vous-même, on est passé de « populorum progressio » à « Laudato si », ce qu’on peut exprimer dans un langage plus universel en disant qu’on est passé de l’humanisme intégral au géologisme intégral, sous l’influencedu pessimisme galopant d’une génération saturée de liberté qui s’est aperçue qu’il n’était pas facile de réaliser ses utopies et qui, sentant sa mort prochaine ou sa fin approcher, s’est repliée sur une apocalypse susceptible d’emporter tous les autres dans sa mort, mais une apocalypse portative, où Dieu ne serait pas l’agent dévastateur, l’homme en serait seul responsable, et il y aurait pour la planète la possibilité de nous envoyer des châtiments comme cette pandémie gérée par un confinement sans discernement, la planète se mettant à la place de Dieu et nous invitant à passer des yeux levés au ciel au regard penché vers la terre, prosterné vers la terre-mère, s’humiliant devant elle, dans un ordre de préoccupations où la sauvegarde de la planète importe plus que la faim dans le monde, dans ce qui n’est rien de moins qu’une « conversion écologique », moyen pour l’Eglise de se faire entendre d’un monde qui désespère de lui-même, mais conversion mondaine que ce refus de se laisser déconnecter de lui, « mondanité spirituelle » pour parler comme le pape François.
Conversion mondaine à un discours beaucoup plus qu’à une pratique, qui s’est avisé sur le tard que l’agriculture devait cesser d’être industrielle ou qu’il fallait se préoccuper de l’esclavage des animaux, au vu des conditions d’élevage actuel. Discours primitif en ce que l’homme, au moment où il se détrône, croit pouvoir faire la pluie et le beau temps. Discours primitif et régressif: « L’humanité disparaîtra, bon débarras », écrivait Yves Pacalet. On est loin d' »il n’est de richesse que d’hommes. Discours régressif, chantage : » Ou bien nous opérons notre conversion écologique, ou nous mourrons », c’est du même acabit que : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même que les habitants de la tour de Siloé qui l’ont vue s’effondrer sur eux. Les démocraties fatiguées donnent dans le terrorisme intellectuel où ses nouvelles croyances ne sauraient s’imposer à moins. Elles adhèrent à une logorhée inventée par des sociologues, des scientifiques qui ont oublié de douter, et non, à l’exception de Pierre Rhabi, par la sagesse des cultivateurs. La terre n’a pas besoin de macro-écologie ni l’homme de macro-économie, elle a besoin qu’on s’en occupe, arpent par arpent.
Donc pardonnez-moi d’être catho sans être écolo, à moins qu’on entende par là la « sauvegarde de la création » et l’émerveillement, pas inné pour moi, devant la nature que je ne déifie pas, mais que je remercie Dieu de nous avoir donné. Je suis de l’avis de l’évêque cité par le P. Dominique Lang: le salut n’est pas une forme supérieure de sauvegarde, il est un besoin premier, si la sauvegarde de notre maison commune est un besoin fondamental, comme celui des affamés qui réclame qu’on les nourrissent, en transformant certainement l’industrie agro-alimentaire, avec des circuits courts qui n’envoient plus les denrées faire le tour du monde tandis qu’il nous faut ne pas manger hors de saison.
En somme vous défendez une écologie intelligente et concrète, pragmatique et non idéologique !
Laudato si’, à mon sens, ne propose pas autre chose !
Nous sommes d’accord, et Julien est sans doute plus en accord qu’il ne le croit avec vous et avec Laudato si’
D’accord avec Julien.
Il faut rester sceptique et douter.
Se méfier de ceux qui préfèrent la nature aux hommes.
Qui sous prétexte de défendre les arbres, les bêtes,… détestent en vérité les hommes et surtout ceux qui réussissent, inventent, entreprennent.
Choisir la vérité et la science contre le dogmatisme
Je ne suis pas ecolo…
Mais je recycle, travaille patiemment mon potager où j’apprends de mes erreurs et notamment la patience car quand on loupe une culture il faut attendre l’année suivante pour se rattraper.
Qu’on laisse la liberté aux gens.
Vous avez l’art de mettre l’accent sur les dérives, certaines, d’une certaine écologie, pour à votre tour idéologiser en « bien » le système économique qu’elle dénonce, à travers des valeurs de réussite et d’entreprise. Ce qui vous permet, au final, de totalement faire l’impasse sur les propos du pape François et l’enseignement de l’Eglise depuis des décennie. « Choisir la vérité et la science contre le dogmatisme »… c’est précisémebt ce à quoi appelle Laudato si’ et que vous vous refusez à entendre !
Pour être un raccourci provocateur , ce titre n’est pas totalement faux . Il risque cependant de se révéler inexact si l’on ne prend pas la précaution de distinguer l’individuel du collectif , le spirituel du politique , le local du global , la conversion du mode de vie
Laudato si est un texte très important dont le caractère global peut intéresser, et il le fait déjà, bien au-delà des seuls catholiques . Sa portée universelle ,implique , si l’on veut qu’il ne reste pas lettre morte , d’en distinguer concrètement tous les domaines de nos vies qu’il peut concerner .
En effet ce n’est pas stricto sensu un programme politique , ce n’est pas non plus seulement une méditation spirituelle ni un guide de conversion individuelle ,encore moins une injonction collective .
Ce n’est pas critiquer ce texte , ni amoindrir son prophétisme que de penser que sa prise en compte effective à besoin d’un travail de médiation pour qu’il infuse dans toutes les dimensions de nos vies qu’il concerne : le croyant, le citoyen , l’acteur économique, le militant associatif , le consommateur , le membre d’un collectif culturel ou territorial …
C’est sans doute un des défis majeurs de ce texte et aussi un de ses principaux intérêts : vouloir unifier toutes les dimensions de notre existence dans la régulation du désir .Une définition de l’écologie intégrale ?
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (in F.Rabelais, dans Pantagruel)
[…Il (Benoist XVI) a rappelé qu’on ne peut pas analyser le monde seulement
en isolant l’un de ses aspects, parce que « le livre de la nature est unique et
indivisible » et inclut, entre autres, l’environnement, la vie, la sexualité, la famille et
les relations sociales. Par conséquent, « la dégradation de l’environnement est
étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine »…(in Laudato si, pape François).
[…Une femme pauvre m’a dit ces mots que j’ai retenus : » La plus grande douleur des pauvres, c’est que personne n’a besoin de leur amitié. On vient chez nous quand on est crevé, on s’assoit sur le coin d’une chaise, on dépose de quoi poursuivre notre misère quelques jours, et puis on s’en va tranquillement à Chamonix ou sur la Côte d’Azur. Mais personne ne croit que nous, les pauvres, nous avons quelque chose à donner. Nous sommes simplement un organisme qui bouffe, – et voilà ! Si on nous donne à manger, à la dernière extrémité, on est quitte. Personne n’imagine que nous aussi, nous éprouvons le besoin de donner. Personne ne croit à notre dignité et c’est cela notre plus grande blessure. « …
…Elle réclamait donc ce pouvoir de donner, ce pouvoir de créer, elle aussi, une joie, un bonheur, d’être, elle aussi, pour un autre, un espace où elle pourrait trouver sa joie et sa liberté.
Et c’est la même femme qui me disait : » Comment voulez-vous que je prie et que je pense devant mes marmites vides avec cinq enfants à nourrir ? J’ai beau vouloir prier et penser, c’est impossible, car enfin, je peux remettre à demain ma méditation, mais pas de nourrir mes enfants. « …(in Maurice Zundel : Conférence donnée à Londres au Centre Charles Péguy, le 16 février 1964.)
Neuf fois, le pape François répète à l’envie que « tout est lié » …permettez-moi de vous suggérer de surligner cette expression répétée neuf fois et de lui adjoindre le court paragraphe qui l’accompagne ; vous obtenez en fait, neuf commandements nouveaux ! Pendant que vous y êtes, relisez « Humanae vitae » dans cette perspective …
Permettez-moi, pour finir ce mot, de citer une des phrases phare, pour moi :
(6 )Tout est lié, et cela nous invite à mûrir une spiritualité de la solidarité globale qui jaillit du mystère de la Trinité.
Merci pour votre écoute
« qui n’est pas écolo n’est pas catho » oui , à condition tout de même de s’entendre sur le sens que l’on donne à » écolo » d’une part et que d’autre la réciproque n’existe absolument pas.
J’ ai lu avec intéret cette encyclique bien sûr ,néanmoins je ne peux m’empêcher d’être mal à l’aise lorsque je vois le Pape tenir des propos qui pourraient presque être tenus par Nicolas Hulot par exemple
Oui, cent fois oui, l’écologie dans son principe est une très bonne chose et est sans doute indispensable pour l’avenir de l’humanité,mais en dépit de cela pour moi l’écologie n’est pas l’Evangile qui va bien au delà
L’écologie pour moi est une excellente ONG; rien de plus
Avouez Dominique, que l’argument est un peu court : « je ne peux m’empêcher d’être mal à l’aise lorsque je vois le Pape tenir des propos qui pourraient presque être tenus par Nicolas Hulot ». De deux choses l’une : ou ces propos sont pertinents ou ils ne le sont pas. Lesquels et en quoi ? Que Nicolas Hulot tienne les mêmes propos que le pape peut paraître plutôt sympathique, non ?
Ben non,j’ai une certaine sympathie pour N Hulot, mais j’attends d’un pape un enseignement dans lequel j’entendrais un mélange entre Saint Paul et St Jean (pour ne citer que ceux-là))
Encore une fois je suis tout à fait favorable à l’écologie et je ne fais pas partie des cathos réfractaire à cette encyclique car je n’ai pas attendu François pour reconnaître le bien fondé de l’écologie( du moins lorsque les écolos ne se mêlent pas de natalité entre autres…)
Mais enfin le rôle d’un pape est tout de même de conforter ses frères dans la foi et sur ce plan-là je dois avouer que je ne suis pas vraiment comblé ou rarement en tout cas
A René
Vous allez être servi en ce qui concerne la décroissance 5% pour l’ensemble du monde , 12% pour la France dit le FMI.
Pour ce qui concerne la sobriété on fait un pas à Paris Fauchon la nourriture ultra fine en redressement judiciaire 400 emplois à la trappe je crois Je pense aussi que les constructeurs de paquebots à St Nazaire ont du mauvais sang à se faire , la aussi la sobriété dans les voyages va régner mais 10.000, 20000 ou même plus emplois à la trappe ne parlons pas du transport aérien qui ne reprend pas ….. Vous leur dites quoi à ces futurs chômeurs ?
Là aussi le poids du réel s’impose et la science économique est bien trop complexe pour être laissé à une encyclique
Désolé mais nous ne sommes pas ici au café du commerce ! Et je ne vous dirai pas, par comparaison, ce qu’il a fallu argumenter, en leur temps, aux cochers de fiacre et aux maréchaux ferrands… pour justifier leur disparition ! Qui a dit que la transition A LAQUELLE NOUS SOMMES CONTRAINTS se ferait sans dommages ? Si vous n’avez pas d’autres arguments, désolé, mais il vaut mieux s’bstenir de poursuivre !
A Michel 89 .
Je me souviens d’un débat au Ceser de Bretagne dans les années 90 sur les destructions d’emploi dans le petit commerce .Or toutes les études prouvaient que l’évolution des formes de commerce avaient créé plus d’emploi qu’elles n’en n’avait détruit.
Le lobby du petit commerce interdisait qu’on les cite ou les rende publiques , interdisant ainsi tout débat constructif sur les réelles difficultés du commerce traditionnel et rendant impossible toute action d’adaptation de celui ci .Résultat : aujourd’hui ce sont les grandes enseignes qui ouvrent des commerces de proximité dans nos centre ville .
Le déni ne rend jamais service à ses promoteurs.
Certes Guy, c’est effectivement t ce que font les grandes enseignes lesquelles en arrivent à une situation de monopole et à la disparition complète des petits commerces y compris d’ailleurs dans telle commue du Limousin dirigée par les communistes depuis 1920.Plus aucune petite épicerie en centre-ville mais à 2 kms de là une grosse zone commerciale avec plusieurs hyper marchés totalement inaccessible si on n’a pas de voitures…
Bruno RELAVE
René bonjour !
Quand j’ai commencé ce message je voulais exprimer ma déception après ce premier « galop d’essai ».
Mais je préfère vous adresser mes encouragements les plus sincères pour ceux qui suivront.
Parce qu’il y a du boulot !
Trente et une interventions en tout et pour tout, dont dix de vous pour tenter de recadrer le débat ; dix consacrés à la « solution démographique » qui me semble un aspect relativement secondaire ; quelques « déjà convaincus » et les inévitables réticents qui s’appuient sur des aspects négatifs de la démarche ; et parmi ces aspects négatifs : « les écolos ».
Certes des écolos méritent beaucoup de critiques pour leurs outrances et bon nombres de leurs actions, plus spectaculaires que réellement efficaces, qui ont finalement faussé le débat et, partant, fait le jeu de ceux qui ont tout intérêt à ce que, si la situation évolue, ce soit à leur initiative et pour leur profit. . . et tant pis si l’écosystème Terre est en danger !
A leur décharge le fait que les tous premiers qui ont posément « donné l’alerte » ont été complètement ignorés ; dans notre société il faut faire grand bruit pour être entendu.
J’espère que tout au long de cette « année d’approfondissement » vous aurez l’occasion d’intervenir au sujet de Laudato si’, notamment quand le nouveau document qui est sorti le 18 juin « Un chemin pour le soin de la maison commune. . . » aura eu le temps de mûrir ; et je m’efforcerai d’y apporter ma part.
En ce qui concerne, le qualificatif « catho-écolo » ne me choque pas du tout, j’espère même le mériter. En effet je crois en « Dieu tout puissant, créateur du ciel et de la terre » et, sans avoir des connaissances scientifiques étendues, j’essaie de « faire ma part », tel le colibri, pour la sauvegarde de l’environnement.
Merci encore et bon courage !