Il n’est jamais insignifiant de voir un grand magazine ouvrir ses colonnes à des idées ouvertement contraires à sa propre ligne éditoriale.
Le choc des photos, c’est une fois encore cette semaine, dans Match (n° du 31 décembre au 6 janvier). Les photos : celle en double page de Demi Moore et Bruce Willis, mariés pendant treize ans, aujourd’hui séparés et pourtant, sur le cliché, tendrement enlacés à moins d’un mètre du nouveau mari de l’actrice, tout occupé à remonter le fil de sa canne à pêche… ; photo encore de la tribu Noah ce « héros préféré des français », serrant dans ses bras son ex-épouse et… son actuelle compagne. Bref du Paris Match pur sucre.
Là où le lecteur se frotte les yeux c’est en lisant le texte d’accompagnement signé Alexandre Jardin. Un texte d’autant plus courageux qu’il prend, ne fut-ce que le temps d’une phrase, la tonalité d’une confession. Et il n’y va pas de main morte. « Pourquoi avons-nous, collectivement, tenté de faire passer la famille recomposée pour quelque chose de formidable ? » s’interroge-t-il, « pour un phénomène « moderne et plein d’espoir », alors que c’est un machine à broyer le bonheur des enfants. Et de conclure « nous avons pété les plombs ».
Dans ce texte, qu’il faut lire, Jardin dénonce l’insistance médiatique « à dé-cul-pa-bi-li-ser les adultes » à ce point efficace que ces mêmes adultes en viennent à supplier leurs propres enfants : « par pitié, déculpabilisez-nous en répétant tous en cœur (sic !) que la famille recomposée, c’est le pied ! »
Après d’autres (je pense à Luc Ferry dans son dialogue avec le cardinal Barbarin publié chez Salvator) Alexandre Jardin fait ce constat accusateur : « Pour faire tourner la société de consommation à fond de train, il a bien fallu torpiller la culture traditionnelle, pour entrer gaiement dans le je-jouis-donc-je-suis d’une éternelle adolescence festive. »
Elémentaire : rien de moins perméable à l’hyperconsommation qu’une famille « classique » bien dans ses têtes et dans ses pompes. Et en plus si elle est « catho », c’est la « cata » ! Alors qu’une famille éclatée, plus ou moins bien recomposée, ça vous fait deux bagnoles, deux apparts, deux garde robes pour les « petits », des notes de téléphones à n’en plus finir, des connections internet à n’en plus dormir, à la recherche de l’« âme sœur », des achats compulsifs de compensation même en dehors des périodes de soldes, sans parler du psy pour les enfants et des antidépresseurs pour les adultes ! Là, le capitalisme mondialiste trouve enfin son carburant !
Facile, me direz-vous, mais hélas, tellement vrai ! La société du tout à jeter a besoin que le couple lui-même devienne jetable et convainque les intéressés que c’est là le triomphe de leur liberté ! Il y est parvenu. Assistons-nous au prolélogème d’un revirement sociétal ?
Je ne sais pourquoi, ce cri d’alarme d’Alexandre Jardin me remet en mémoire la fin tragique de Marie Trintignant. J’ai toujours pensé que sa mort était moins à imputer à un compagnon violent qu’à l’aveuglement d’un certain milieu social, persuadé que l’on devrait pouvoir s’épouser, se séparer, se retrouver « en tribu », sans drame et en bonne intelligence !
Dans le même numéro, Yann Moix pourfend, de son côté, les fausses célébrités qui poussent ici et là, à l’ombre d’internet, sans avoir à justifier de la moindre œuvre personnelle et meurent aussi vite qu’ écloses !
Décidément, au choc des photos, Match sait ajouter parfois celui des mots ! Merci confrère !
Monsieur René Poujol, vous écrivez : « Pour faire tourner la société de consommation à fond de train, il a bien fallu torpiller la culture traditionnelle, pour entrer gaiement dans le je-jouis-donc-je-suis d’une éternelle adolescence festive. » Elémentaire : rien de moins perméable à l’hyperconsommation qu’une famille « classique » bien dans ses têtes et dans ses pompes. Et en plus si elle est « catho », c’est la « cata » !
Un jour sur le « forum pelerin », j’ai osé m’exprimer avec beaucoup d’engagement et de conviction sur la société de consommation :
« Re: on nous entraîne vers une société inhumaine
Posté par marco.polano le 2005-25-01 22:09
Bonsoir,
Une société inhumaine rendrait l’homme esclave de l’économie, ou la loi du marcher dirigerait le monde et non les valeurs de respect, d’attention, de partage et d’amour pour les uns et les autres.
Le message d’amour de Jésus et son sacrifice libérateur nous sauve chaque jour lorsque nous savons répondre en pensé, parole et acte à son amour libérateur, en nous détournant par exemple des « appels des sirènes » qui nous font croire que le bonheur se trouve en premier, dans notre porte-monnaie et les magasins. Bien que le plaisir de donner et de recevoir soit louable et face travailler les uns et les autres (sans esclavage).
Le bien être dans une société humaine me semble t il réside avant tout dans l’unité et la conscience d’avoir sa place dans celle-ci autrement que par la consommation comme suprême récompense (sans argent : no future ?)
Il me semble que notre société risque de se briser sur « les récifs de l’argent roi, sans foi ni loi » au détriment de cultiver et de créer de véritables relations de respect et de charité.
Il faut continuer à veiller à l’avenir de notre humanité, avoir des rêves et vouloir vivre en bonne relation avec son prochain avec l’aide de Dieu qui est libérateur et sauveur.
Nous devons compter sur Lui pour faire la différence dans nos limites et nos faiblesses. Nous devons sans peur, ni reproche chercher à nous ressourcer en lui, par lui et pour lui, qui peu que nous sauver et faire que l’humanité soi à son image de plus en plus, si nous arrivons à retourner vers Son Amour Divin, en enfant bien aimé.
Demandons à Jésus avec tous les Saint(e)s, de nous aider sans relâche à créer une société plus humaine dans la vérité, la justice, la charité, la paix et la joie par l’Amour Divin.
Pour que l’homme, qu’il soit « riche en ceux-ci » ou « pauvre en cela », puisse mieux cheminer en paix avec son entourage et son Créateur.
Alors continuons à suivre les véritables courants du « bien vivre » pour construire et entetenir notre humanité dans la dignité et la confiance retrouvé ou sauvé…
Et à notre tour, « portons du fuit, avec l’aide de La Bonne Nouvelle » en relevant et encouragant ceux qui pouvaient se perdre.
L’argent n’est pas une idole mais qu’un simple outil dans une société qui se veux respectable.
Un autre sujet à suivre et à méditer : « La recette du bonheur » aujourd’hui mardi 25 janvier dans « pelerin infos » ; « ACTU » ; « L’Evangile commenté ». « La recette du bonheur » :
Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ! Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu ! Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! »
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1-12)
Le bonheur est dans la relation aux autres
Commentaire de Mgr Jean-Claude BOULANGER évêque de Sées (Orne)
« Prendre 15 garçons et 15 filles avec une pincée de professeurs. Mettre le tout dans une marmite, mélanger pour éviter la formation de grumeaux. Ajouter une dose de participation, une louche de dialogue, une cuillerée à soupe de gaieté, une cuillère à café d’imagination. Incorporer une noix d’entraide. Arroser avec un sirop de camaraderie. Mettre sur un feu plein de douceur pendant neuf mois. Si la sauce accroche, la battre avec une pincée de réconciliation. Disposer le tout dans un plat doré entouré d’efforts et de respect pour tous. Servir avec la joie du cœur. »
Voilà la recette du bonheur à l’école, imaginée par des enfants de sixième. Avouez que c’est surprenant ! Et vous, quelle serait votre recette du bonheur ? Arrêtez-vous quelques instants sur cette recette. Vous verrez que les enfants n’ont rien mis sur la chance d’être premier ou sur des choses à posséder.
Le bonheur est dans la relation aux autres. Et si les enfants nous révélaient quelque chose du bonheur dont parle l’Evangile ? Quand Jésus évoque le bonheur, il contemple des visages d’hommes et de femmes qu’il a rencontrés. Il perçoit, malgré les blessures dont la vie les a marqués, cette part de l’amour du Père qui imprègne leur cœur. Ils savent le prix qu’il a fallu payer pour goûter quelques instants de vrai bonheur. Je pense à cette maman, gravement brûlée, qui a réussi à sauver sa petite fille d’un incendie. « Quand on a failli tout perdre, dit-elle, on apprécie mieux la chance de vivre tout simplement. »
Tout au long du récit des Béatitudes, Jésus nous révèle qu’au cœur de la détresse humaine ou de nos enfers, Dieu vient nous rejoindre. Quand un jour on a découvert cela dans sa vie, plus rien n’est comme avant. « Il faut parfois misère » pour découvrir l’Amour infini d’un Père qui vous serre dans ses bras. Alors, quelle chance si vos larmes vous ont fait tendre les mains vers vos frères et votre Père du Ciel ! Vous êtes vraiment les hommes et les femmes des Béatitudes.
Bonne route Pierre Adrien. marco.polano »