La décision du Comité consultatif national d’éthique s’inscrit dans une longue dérive sociétale dont on imagine qu’elle ira à son terme : GPA et euthanasie.
Cet article a été repris par le site Causeur.fr que je remercie.
On savait la décision du Comité consultatif national d’éthique imminente concernant l’élargissement du droit à la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Le moins qu’on puisse écrire est que son «avis», favorable – forcément favorable, aurait pu écrire Marguerite Duras – n’a guère surpris. (1) Elle s’inscrit dans une longue dérive éthique dont on peut penser qu’elle débouchera demain sur l’euthanasie et la GPA quels que soient les démentis outrés des uns ou des autres. Car la logique est là ! En marche !
Au nom de l’égalité des droits
Chacun connaît les attendus de la question. Inutile de s’y étendre. A ce jour, la procréation médicalement assistée est réservée en France aux seuls couples hétérosexuels, dans les cas d’infertilité. La femme a recours au sperme d’un donneur anonyme, son mari étant en droit, considéré comme le père de l’enfant. L’accès au mariage pour les couples homosexuels portait en soi, en toute logique, celui de la filiation. L’élargissement du droit à la PMA pour les couples de femmes était d’ailleurs inscrit dans la première mouture de la loi Taubira. La pression de la rue avait incité le gouvernement à le dissocier du mariage pour tous et à le renvoyer à une future loi d’orientation sur la famille qui, pour les mêmes raisons conjoncturelles, fut reportée sine die.
Mais on pouvait se douter que ce n’était là que partie remise. Fin juin 2015, le Défenseur des droits (anciennement Médiateur de la République) et le Haut Conseil à l’égalité se prononçaient, sans surprise, pour l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, au nom «de l’égalité des droits». François Hollande décidait alors de différer une fois encore la date d’un éventuel débat parlementaire, précisant qu’il attendait de connaître, sur cette question, la décision du CCNE auquel il se conformerait le moment venu. On connait la suite ! C’est désormais Emmanuel Macron qui hérite de cet «avis»…
Mettre au monde des orphelins… adoptables !
Pour les tenants de l’élargissement, il n’y aurait plus aujourd’hui de raison majeure de refuser cette nouvelle «loi de progrès». Pour ses opposants – dont je suis avec constance – la mesure reste éthiquement contestable qui vise à programmer volontairement la naissance d’un enfant orphelin de père, au motif qu’il sera adopté, à sa naissance, par le conjoint de sa mère biologique. Redisons ici que cette pratique est à ce jour contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France, qui garantit à chacun d’eux : «le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux.» sauf accident de parcours.
Or en France le don de sperme est anonyme. Ce qui implique que l’enfant à naître ne saura pas qui est son père. On pourrait, certes, imaginer revenir sur cet anonymat. Mais une autre réalité s’impose alors : à ce jour, les donneurs de sperme sont insuffisants au regard de la demande de PMA pour les seuls couples hétérosexuels. Si demain l’anonymat devait être levé, combien d’hommes accepteraient encore d’être donneurs bénévoles au moment même où la demande serait multipliée ? A moins que l’on glisse alors, subrepticement, vers une rémunération du don de sperme ? Donc vers une autre forme de marchandisation du vivant…
CCNE «on sort les religieux et on envoie les militants» Jean Léonetti
Ce «droit à l’enfant» qui n’est inscrit dans aucune déclaration des Droits de l’homme – pas plus pour les couples hétérosexuels qu’homosexuels – devra-t-il demain être pris en charge financièrement par la Sécurité sociale ? Dans le même temps où des malades se voient restreindre leur accès aux soins pour raisons d’économies. Une fois encore, nous sommes là dans un débat purement idéologique. (2) Sous couvert d’évolutions de société qui recueilleraient – ce qui est vrai – l’assentiment d’une majorité de la population. François Hollande ayant pris par ailleurs ses dispositions à l’automne 2013, pour modifier la composition du CCNE dans un sens… favorable à l’adoption de ces réformes de société. Jean Léonetti commentait à l’époque : «on sort les religieux et on envoie des militants pour conformer les avis du CCNE à celui du gouvernement. Au lieu de changer d’avis sur ces grandes questions éthiques, le gouvernement préfère changer de comité d’éthique !»
Quand la «souffrance» des hommes vaut bien celle des femmes
Dans son avis du 27 juin 2017 le CCNE se prononce en revanche contre la légalisation de la GPA, c’est à dire la possibilité offerte aux couples d’hommes de recourir à des mères porteuses. Avec pour argument « qu’il ne peut y avoir de GPA éthique ». Mais on est en droit de s’interroger. Dans ses attendus sur la PMA, le CCNE dit répondre à la «souffrance» des couples de femmes ne pouvant accéder à la maternité. (3)
Dans une société où l’égalité des droits semble devenue la règle absolue, on ne voit guère pourquoi les hommes ne pourraient pas faire prévaloir, demain, leur propre «souffrance» de ne pouvoir accéder à leur tour à la paternité. Fût-ce au prix d’un encadrement «éthique» de la GPA. Comme on nous a annoncé en 1975 un encadrement éthique de l’avortement dont on sait ce qu’il est devenu : un droit de fait à l’avortement sans condition. En 2008, un rapport sénatorial préconisait déjà de légaliser une GPA encadrée et «altruiste». Rien que de très logique au regard de l’idéologie du moment qui repose sur la notion de «droits reproductifs» opposables, destinés à pallier la «dictature de la nature» dans les cas «d’infertilité sociale.»
Entre les mains du président Macron
Il ne s’agit là, pour l’heure, que de l’avis du CCNE. On peut imaginer que le dossier est désormais entre les mains du Président de la République. Un Président que l’on sait, à titre personnel, plutôt ouvert sur ces questions de société, du fait du «libéralisme» à la fois économique et culturel qui est sa marque. Même s’il s’est bien gardé de tout engagement trop affirmé durant la campagne, disant simplement son accord de principe à l’élargissement du droit à la PMA pour les couples de femmes.
Le 14 février 2017, il avait déclenché un tollé à gauche et au sein du mouvement LGBT en évoquant, dans un entretien à l’Obs, «l’humiliation» ressentie par les anti-mariages gay au moment du vote de la loi Taubira. Déclaration sur laquelle il avait du, rapidement, faire machine arrière, comme si l’humiliation des uns était exclusive de l’humiliation des autres.
C’est assez dire combien, sur cette question, le chef de l’Etat marche sur des œufs. Il en est conscient. Il sait parfaitement compter parmi ses soutiens dans l’opinion, des citoyens qui ont rompu avec la gauche en partie à cause de la loi Taubira. C’est d’ailleurs bien à eux qu’était destinée la petite phrase sur «l’humiliation»… Les provoquer dès les premiers mois de son quinquennat sur un dossier qui ne possède aucune urgence et avant même d’avoir engagé ses principales réformes, serait une faute politique majeure. «Souvenez-vous, monsieur le Président : le social, pas le sociétal. Le social, le social, le social. C’est facile à retenir.» écrivait il y a peu Jean-Pierre Denis, dans un billet de la Vie en forme de mise en garde. L’annonce, faite par le président du CCNE, d’Etats généraux de la bioéthique, en 2018, pour préparer la révision des lois de bioéthique qui concernent notamment le sujet de la PMA, pourrait, momentanément, servir d’échappatoire.
Un combat culturel
Mais soyons en sûrs, le débat n’en sera que différé. (4) Aussi longtemps que l’opinion publique adhèrera majoritairement à la logique de l’individualisme libéral, la société se verra sommée de tout mettre en œuvre, au niveau législatif aussi bien que financier, pour permettre à chacun de satisfaire ses propres désirs dont on sait qu’ils sont, par nature, illimités. Or, tant le Parlement que le CCNE ont cessé d’être des lieux ou s’examinent les conditions du bien commun pour devenir des officines chargées d’adapter notre législation aux évolutions spontanées de nos pratiques. Une société, dans sa dimension civilisationnelle, peut-elle survivre à pareille évolution ? Je ne le crois pas. Est-il possible d’éviter le pire ? Je l’ignore ! Faut-il dès lors rejoindre le camp de ceux qui contestent radicalement toute évolution de la société comme de l’Eglise ? Ce ne sera jamais mon choix car il s’agit là encore d’une forme d’idéologie où toute liberté se trouve broyée au nom des principes. Alors que faire ? Tenter de témoigner et de convaincre qu’un autre combat culturel est possible, plaider pour une vision différente de la personne – et non de l’individu – où priment : le respect de l’autre et des conditions sociales du vivre ensemble qui comportent toujours une forme de limination des libertés. Une société où l’on cesserait de fonder l’égalité des droits des adultes sur la négation de l’égalité des droits des enfants. Il y faudra, le moment venu, des relais politiques. A la faveur de la recomposition en cours ?
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(1) Onze membres du Comité (sur 39) se sont désolidarisés de cet Avis. Dans un texte séparé, argumenté, ils demandent le maintien du statu quo en matière de PMA.
(2) Echantillon de prose de l’Avis, à la p.22 : « Dans l’inconscient de l’enfant, le couple parental est formé d’un père et d’une mère plutôt que d’un homme et d’une femme. L’absence d’homme dans le foyer ne veut pas dire que l’enfant exclut la représentation symbolique du père, pas plus que la représentation de l’autre sexe. » CQFD.
(3) « L’ouverture de l’IAD à des personnes ne souffrant pas de pathologie responsable de stérilité se concevrait pour pallier une souffrance ressentie du fait d’une infécondité secondaire à des orientations personnelles. Cette souffrance doit être prise en compte.» (Avis du CCNE, p.23)
(4) Je pense, de ce point de vue, que l’élection de François Fillon, souhaitée par certains du fait même de son engagement à réécrire la loi Taubira pour ce qui concerne la filiation, n’aurait représenté qu’une simple sursis dans une dérive inscrite depuis des décennies dans nos pratiques et nos modes de pensée, de droite comme de gauche.
Cet avis s’appuie sur un « droit » à l’enfant.
Bref le retour de l’esclavage avec des êtres humains sujet du droit d’autres humains…
Il vaut mieux être un animal de compagnie « être sensible » que l’on doit bien traité qu’être un petit d’homme juste bon à être un médicament pour la souffrance de femmes dont le manque vient de leurs choix…
BABIES ARE NOT HUMAN PETS
(les bébés ne seront jamais des animaux de compagnie comme les autres)
P.S. Une étude sur l’entrée dans la vie actives des jeunes américains portant sur 80 000 personnes de 18 à 30 ans (University of Texas) a mis en évidence que la structure d’éducation la meilleure est de loin la famille traditionnelle, loin derrière arrivent les femmes seules qui dépassent d’une courte tête les foyers de deux homme et bon dernier très loin derrière les foyers de deux femmes.
Vous n’abordez pas la vraie question : quelles sont les conséquences sur la vie des enfants, à court, moyen et long terme. Il est assez court de ne se demander que si les enfants risquent de ne pouvoir répondre à la question : qui est mon père. A ma connaissance, les études sur le sujet montrent plutôt que les conséquences sont très faibles…
La « bonne question » est toujours celle dont la réponse convient à celui qui la pose ! Les études auxquelles vous faites référence sont mises en avant, comme par hasard, par la communauté LGBT et restent à confirmer. Mais je ne vois pas le rappport ! Encore une fois les enfants se voient reconnaître des droits objectifs qui sont ici niés au motif que des adultes sont en « souffrance ». Il fut un temps, pas si lointain, ou l’on plaigniat les orphelins « pauvres enfants ». Aujourd’hui on en viendrait presque à leur expliquer qu’ils sont bien chanceux de n’avoir pas de père puisque c’est au fond sans importance et que l’essentiel est d’être aimé. Je ne suis pas sûr d’y voir un progrès. Encore une fois permettez-moi de faire une différence entre un enfant qui, ayant perdu son père, se trouve accuelli par un couple de femmes capables de lui donner de l’amour et celui qui est programmé comme orphelin par destination pour permettre à deux femmes tout aussi « aimantes » de s’occuper ce lui sans s’encombrer d’un géniteur.
Décision ou avis, dérive ou évolution? Qu’importe! Il s’agit de filiation charnelle et génétique (horizontale), mais aussi et surtout, pour qui croit que l’esprit d’amour transfigure l’acte du même nom et participe ainsi à ce qui relie un couple et un enfant s’il en est conçu un, de filiation spirituelle (verticale). C’est ce qui rend audible et pertinent « vos enfants ne sont pas vos enfants; ils sont fils et filles du désir de vie en lui-même » (Khalil Gibran, le Prophète), … et donc « vos parents ne sont pas vos parents ». Puisque la filiation spirituelle transcende l’autre, pourquoi ne pourrait-elle pas, sans la supprimer, modifier sa portée? C’est à ce point là que se situe, pour moi, le débat. Dès lors, je ne comprend pas quel principe spirituel peut empêcher que la loi autorise la perspective, pour deux adultes qui s’aiment et ne sont pas stériles, d’une filiation partiellement charnelle (deux femmes, un femme seule) ou même purement spirituelle (deux hommes), sous réserve que cette loi civile s’oppose -pas facile vu les pbs de frontières, …- aux dérives de marchandisation de l’être ou promesse d’être (sperme, ovocytes, ventres). Aux question finales que posent René, je suis tenté de répondre par la confiance en sachant combien l’histoire humaine est pavée de faux pas et de hoquets, et combien je puis être qualifié de naïf.
Beaucoup de réflexions auxquelles je puis adhérer sauf je ne vois pas au nom de quoi un « amour » que se portent deux adultes peut suffire à déposséder un enfant d’une part des droits qui lui sont reconnus au plan international. La liberté de l’un s’arrête où commence la liberté de l’autre. Que nos sociétés ne soient plus capables de discerner cet enjeu au nom des sentiments les plus louables, me plonge dans la perplexité. Oui nous sombrons dans les méandres de la société de compassion. Désolé d’être en désaccord formel sur ce point avec vous !
Le méandre ne consiste-t-il pas à proclamer Dieu Tout Puissant -ce qu’il n’est que parce qu’il est tout amour-? Le vote politique de conciles impériaux qui ont mis a mis en avant la puissance au lieu de l’amour tient à ce que ce monde était inquiet de son avenir. Considérer l’homosexualité comme statistiquement hors norme n’empêche pas qu’elle fait partie des surprises du plan de Dieu -ses causes n’étant pas purement acquises-. Ainsi, comme avec les races est posé aux humains -que se croient plus normaux que d’autres- la question les différences. Pour moi, notre désaccord tient au fond.
Mais l’homosexualité est « un donné » qui ne me pose aucun problème particulier. J’ai toujours dit et écrit mon acceptation d’un statut de conjugalité pour les couples de même sexe. Et je ne compte plus les articles où je dénonce l’aveuglement de mon Eglise sur cette question ! Qu’on arrête de me faire sur ce point un procès en sorcière, en inhumanité, en trahison du message d’amour de l’Evangile. Ras-le-bol !
Mon unique propos, depuis cinq ans, est de considérer que le statut du mariage ouvrant légitimement à la filiation et que les couples de même sexe étant par nature infertiles, ce désir d’enfant, en absence de suffisamment d’enfants à adopter, ne pourra être satisfait que par un large recours aujourd’hui à la PMA et demain à la GPA. Ce qui, à mes yeux, pose des questions éthiques majeures au regard de l’égalité des droits des enfants. Point !
Tout ce que font deux personnes majeures – y compris se marier – ne regarde qu’elles, dès lors qu’elles ne font de mal à personne. Mais en ce qui concerne les enfants à naître ou les enfants mineurs, c’est la société qui DOIT décider pour eux, et pas leurs seuls parents. Sinon pourquoi envoie-t-on des inspecteurs sociaux dès qu’il y a suspicion de maltraitance ? Macron veut faire évoluer la loi existante ? Soit, qu’il empêche dorénavant l’anonymat pour les donneurs, tout en gardant la PMA thérapeutique, et en refusant la PMA de complaisance…
Mais je pense que si l’anonymat est levé le nombre des donneurs diminuera considérablement
René, je ne suis pas d’accord avec le fait de trouver que le mariage ouvre automatiquement à la filiation. C’est peut-être là qu’il y aurait une méditation à faire. Le mariage n’est qu’une union entre deux personnes majeures et consentantes, sans obligation légale de fonder une famille…
Il n’y a certes pas obligation pour les prersonnes à fonder une famille, mais si elles le désirent personne ne peut les en empêcher. Le mariage ouvre de droit à la filiation.
Parfaiement d’accord avec vous et lorsqu je manifestais contre le mariage pour tous pour ces raisons-là, d’aucuns me faisaient remarquer que le loi Taubira ne prévoyait ni la PMA ni la GPA, et comme prévu on en est à la PMA et d’ici peu à la GPA pour les couples homosexuels. Par aileurs Simone Veil étant décédée il est intéressant de réentendre son discours tout à fait sincère d’ailleurs affirmant qu’il fallait faire le maximum pour tenter de dissuader la femme d’avoir recours à l’IVG et aujourd’hui on en est où ?
Une fois de plus, René, je suis totalement d’accord avec toi.
Que d’absurdité dans ces pages écrites souvent par des hommes qui ne connaissent pas la paternité ! La stérilité est une des souffrances et une des inégalités majeures. Que de personnes se positionnent car elles n’y connaissent rien . Stérilité de naissance, ou acquise du fait des pesticides , des perturbateurs endocriniens , des accidents , des guerres ou des maladies nécessite des traitements adaptés .
Recourir à ces traitements ressemble souvent à un long parcours du combattant .
Les équipes françaises donnent à leurs patients moins de chance que certaines équipes étrangères car elles ont pris beaucoup de retard par rapport aux autres. Faut-il continuer ainsi et faire des FIV avec un pourcentage trop faible de succès ? Quand je vois marquer dans certains articles un seul chiffre : 12% de succès en cas d’inséminations artificielles , on oublie de dire qu’à 25 ans pour un couple fertile souhaitant un enfant le chiffre est de 25 % naturellement . Il est évident que l’on ne peut faire mieux chez des couples qui ont un problème grave d’infertilité .
Il serait plus important de continuer les campagnes pour dire attention la fertilité diminue beaucoup à partir de 35 ans et de demander aux hommes de ne pas pénaliser les femmes qui sont enceintes ! Oui la plus grande injustice c’est l’inégalité de salaires et de positions entre femmes et hommes dans tous les professions .
Quel rapport avec la question de l’élargissement de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires qui peuvent, pour la plupart, être biologiquement fertiles ? Peut-on parler d’infertilité du seul fait d’une inclination sexuelle particulière ou du refus de s’encombrer d’un partenaire masculin ? Par ailleurs, chère Claudine, un lecteur non averti peut interpréter votre phrase : « que d’absurdités dans ces pages écrites souvent par des hommes qui ne connaissent pas la paternité » comme une référence explicite au texte de mon article. Ce n’est pas, je crois, ce que vous avez voulu dire… Si c’était le cas, cela demanderait pour le moins une explication plus convaincante !
Suite à une intéressante et virulente discussion lors d’une conférence sur « humanae vitae », je demandais à un ami comment il comptait résoudre le problème que cela lui posait. La réponse fut simple et claire : « C’est un problème médical et cela ne regarde pas l’Eglise… ! ».Pourtant il en était et en est toujours un solide pilier.
Au fur et à mesure qu’une « intelligentzia » à bout de souffle et à cours d’idée novatrice cherchera à imposer des idées avortées du passé, ou des principes valables qu’à court terme, ne tenant que peu de compte de « la vie de tous les jours » et surtout non validées par des évaluations répétitives et si possible impartiales, nous constaterons un divorce de plus en plus prononcé entre la dite intelligentzia et le bon peuple.
Vous savez, sous Mao, les enfants étaient d’emblée confiés à l’Etat qui se chargeait de leur éducation dès la pouponnière… et la chine a survécu. On peut aussi évoquer l’éducation traditionnelle des enfants dans un village africain. Mais que dire des enfants de nos villes et campagnes qui errent dans les rues parce que leurs deux parents travaillent et que l’éducation nationale, plus préoccupée de ses réformes que de leurs conséquences sur la vie courante de la population prévoit peu de chose pour les occuper.
Eliminer sans vergogne ses opposants, ou les soumettre à des manœuvres presque dictatoriales au nom d’une idéologie, quelle qu’elle soit, est bon pour notre « ego », mais sans efficacité réelle. Caïn a tué Abel, mais cela n’a pas altéré la descendance des bergers ou des doux rêveurs ! De plus Caïn passe pour un demeuré.
Il est toujours appréciable de lire un article courageux. J’ai été psychologue auprès des enfants pendant 30 ans et je peux témoigner des ravages que l’absence des pères -volontaire ou forcée – fait sur le psychisme . Sur celui des garçons en particulier (plus exactement les conséquences chez les garçons sont beaucoup plus bruyantes socialement). Il ne suffit pas d’aimer pour faire d’un bébé, un adulte et un être social. Quand va-t-on enfin le dire ? Les psychanalystes médiatisés n’ont eu aucun courage en ce qui concerne le mariage pour tous, pas plus que pour la PMA pour toutes ou la GPA. Peur de n’être plus considérés comme « modernes ». Peur de la pression du politiquement correct.
En tant que mère de deux enfants adoptés, je peux aussi témoigner des difficultés particulières de ces enfants abandonnés à la naissance. Et connaitre ses géniteurs ne change rien à l’affaire quoiqu’en disent les militants de tout bord. La complexité du psychisme humain ne peut être réduite à ce qu’en proclament ceux qui ne revendiquent que le droit à leur jouissance narcissique.
Bonjour René,
Voici deux liens qui pourront être utiles à lire, dans ce débat (pour ne pas dire ce drame) actuel :
1. Une association de soutien aux enfants nés de PMA. Dans le menu, sous la rubrique Témoignages, des récits poignants à lire (enfants, donneurs, parents) :
http://pmanonyme.asso.fr/
2. Le texte de la Convention internationale des Droits de l’Enfant (que la France a ratifié le 7 août 1990, c’est bon de le rappeler). On lira particulièrement les articles 2-2, 7-1 et 9-3 :
http://www.humanium.org/fr/convention/texte-integral-convention-internationale-relative-droits-enfant-1989/
Cordialement,
Madeleine
« Dans son avis du 27 juin 2017 le CCNE se prononce en revanche contre la légalisation de la GPA, c’est à dire pour la possibilité offerte aux couples d’hommes de recourir à des mères porteuses ».
La GPA est utilisée autant par des couples hétérosexuels qu’homosexuels, je pense que cette insistance sur les couples homosexuels est mal venue.
La GPA met en cause le respect du corps des femmes, son objectivation pour le plaisir d’autrui ( à ce titre c »st proche de la prostitution) mais dans son programme, E Macron déclare:
– qu’il suivra l’avis de la Convention de la Haye ( organisme de droit privé qui a pour but d’harmoniser les pratiques existantes , non de juger leur valeur éthique) dont le groupe de travail est constitué de membres du business de la GPA
– que le problème est que les mères porteuses sont insuffisamment rémunérées !!!
Je suis pessimiste
René,
Sauf si cela vous embête de répondre, j’aimerais savoir sur quoi vous vous basez pour affirmer que le mariage « ouvre de droit à la filiation ». A ce que je sache, il n’y a qu’une rencontre réussie entre un spermatozoïde et un ovule qui entraîne une filiation (sauf complications ensuite ou, évidemment, une IVG). Selon moi, il n’y a strictement aucun lien de cause à effet entre mariage et filiation, le mariage n’étant que la reconnaissance officielle, par la société, d’une union entre deux personnes majeures.
Ce n’est pas de l’ergotage, car cela court-circuite justement ce fameux « droit à l’enfant » que brandissent ceux qui veulent la PMA ! Si vous dites que le « mariage », précisément, ouvre de droit à la filiation, alors vous devez en toute logique reconnaître le droit à la filiation des couples homosexuels « mariés »…
Je pensais avoir été clair. Vous écrivez : « Si vous dites que le « mariage », précisément, ouvre de droit à la filiation, alors vous devez en toute logique reconnaître le droit à la filiation des couples homosexuels « mariés « . C’est bien là le problème ! Et c’est bien, de fait, parce que le mariage ouvre à la filiation que, sur la base de la loi Taubira, se font jour des demandes d’adoption, de PMA et de GHPA.
Je trouve que c’est là précisément que le loup s’est glissé dans la bergerie ! Si on dissociait (ou plutôt si on n’avait pas associé) le mariage et la procréation, car ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre, alors tout le monde pourrait se marier mais seuls un homme avec une femme pourraient procréer ! Qui a eu « intérêt » à associer artificiellement mariage et procréation (ou filiation) dans l’opinion publique ? Là est la question… Dans la Bible, il n’est pas écrit : mariez-vous puis croissez et multipliez !
Je ne suis pas certain d’être d’accord avec l’avis du CNNE qui vient d’être rendu. Cela ne m’autorise cependant pas à laisser passer des commentaires que je trouve choquants sur ce blog – dont je suis fidèle lecteur-.
Ainsi, les homosexuels auraient « choisi » (dit Philippe) de devenir homosexuels. On pourrait donc choisir son orientation sexuelle? Tiens tiens… Il serait intéressant de demander à la majorité hétérosexuelle de se souvenir du moment où elle a choisi cette orientation. Mais trêve de plaisanterie, aucun des homosexuels que je connais n’a choisi de l’être. Ils l’ont simplement constaté, et souvent dans la souffrance de la condamnation sociale (en tous cas pour les générations les plus anciennes, car cela évolue fort heureusement). L’ostracisme sous entendu dans cette formule me paraît extrêmement dangereux.
Nous sommes pétris par la vision patriarcale de notre société, enracinée depuis des siècles. Ainsi, un enfant sans père nous semble impossible, « sans s’encombrer d’un géniteur » dit René. Creusons cette vision, de quoi s’agit-il ?
Un enfant sans lignée? Sans arbre généalogique? Pourtant, sa mère lui donnera cette filiation historique. Et puis la génétique n’est elle pas qu’une composante de l’enracinement humain, qui est aussi social, culturel, spirituel….Que dire alors de l’adoption plénière à la française qui efface parfaitement la génétique ?
Un enfant sans « chef de famille » ? C’est ridicule, on en convient.
Un enfant « artificiel » car permis uniquement par la science ? Mais l’homme passe son temps à agir sur la nature, la transformer, l’humaniser (et a la détruire aussi, bien sur).
Un enfant détaché du « droit du sang »?
Un enfant sans… quoi au juste?
Ce désir d’enfant semble d’abord vu comme un désir narcissique, exprimé comme un droit, soupçonné d’égoïsme. Peut être.
Mais ne peut il pas aussi être entendu comme un désir de vie, de donner la vie, de contribuer à la création ? De faire grandir l’amour? Ou ce désir de vie est il réservé aux gens « normaux » (je provoque à dessein…).
Et cette ambiguïté autour du désir d’enfant n’est elle pas présente exactement de la même manière dans tous les couples ? Les catastrophes éducatives – réelles – que décrit Anne Marie seraient elles l’apanage des homosexuels ?
Peut on imaginer une loi qui interdirait d’avoir des enfants aux couples hétérosexuels dont le désir d’enfant est narcissique, visiblement égoïste, évidemment déstructurant pour l’enfant à venir ? Et il ne me semble pas nécessaire d’évoquer les régimes qui dans l’histoire ont mis en œuvre des plans de stérilisation forcée de certaines catégories de populations…
Pour ce qui me concerne, la question des parents homosexuels me renvoie essentiellement à celle de l’altérité. La conscience de la différence, de la séparation entre moi et l’autre est le fondement de la relation. L’altérité sexuelle (un homme/une femme) est une image très forte, probablement fondatrice de cette conscience. Et c’est vrai qu’un enfant de couple homosexuel vivra différemment cette relation à l’altérité. C’est cette question qui me trouble devant l’avis du CNNE.
Mais au fond, est-ce que les couples homosexuels n’auraient pas quelque chose à nous dire, à nous enseigner sur notre humanité, sur note relation à l’autre, à la vie, a l’amour de Dieu? Peut on plutôt poser la question en ce sens, plutôt qu’en termes de droit, de norme, d’un « état de nature » imaginaire, fantasmé ?
Bien sûr, il y a une dimension de revendication au droit de la part des homosexuels. Doit on se laisser y enfermer?
Bien sûr, ce chemin de dialogue peut être ardu, mal reçu par l’autre qui peut nous figer dans sa propre représentation du « catho réac ».
Mais n »est ce pas le risque que nous devons prendre, par fidélité à la Bonne Nouvelle?
Réponse à monsieur René POUJOL
J’ai lu avec attention et intérêt votre article Aujourd’hui la PMA, demain l’euthanasie et la GPA publié le 29/06/2017.
J’ai été le responsable de la banque de sperme du CEFER et cofondateur de l’association Mères d’accueil ; deux associations créées à Marseille par le regretté docteur Sacha GELLER et aujourd’hui je suis citoyen d’Israël, ce petit pays qui a légalisé la GPA en1996 pour les couples hétérosexuels israéliens dans lesquels l’épouse est atteinte d’une stérilité irréversible.
Cette loi a voulu éviter toutes les dérives que vous dénoncez.
Je dois dire que je suis en accord avec vous sur certains points et en désaccord sur d’autres.
Enrichissons nos de mutuelles différences disait Saint Exupéry.
Je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faut témoigner et plaider en faveur des personnes (et non les individus, comme vous le faites justement remarquer), par contre je ne sais pas si je vais vous convaincre.
En tant qu’homme sensible à la souffrance humaine et en tant que médecin gynécologue ma mission a toujours été d’apporter aide et secours aux personnes et aux couples en détresse. En 1972 le professeur A. Netter écrivait à propos de l’insémination artificielle avec donneur : « Il faut avoir été stérile pour comprendre la joie d’avoir un enfant. Il faut souffrir avec ceux qui souffrent. C’est le privilège du médecin ». Ses propos restent toujours d’actualité.
Je pense qu’en France ces questions ont été mal posé dès le début et certains se sont drapés dans un moralisme pour autrui.
Il existe tout d’abord une confusion entre le débat de société tout à fait justifié et la liberté individuelle des couples qui ne peuvent procréer
Avant de condamner il faut réfléchir, disait le Professeur Emile PAPIERNIK.
Il y a au moins cinq partenaires dans ce débat, les couples concernés par la stérilité féminine irréversible, la mère porteuse dont on connait généralement mal les motivations, les médecins et leur clause de conscience, les couples qui peuvent procréer naturellement et la Société avec un S majuscule dans ce qu’elle a d’anonyme et de froideur de l’inconscient collectif. Chacun peut avoir un avis mais le vrai et seul problème à résoudre, il ne faut pas l’oublier, reste essentiellement celui des couples stériles. Dès lors, on peut soit les abandonner aux mains de filières clandestines, soit essayer d’apporter une solution humaine à ces couples en détresse
Le Professeur Robert Villey, éminent spécialiste d’éthique médicale écrivait dans les années 80 : « N’ayons pas honte de prendre la défense de l’individu lorsque la Société l’oubli».
Hippocrate enseignait aussi: « Il faut savoir que le malade attend de nous réconfort et secours et non discours et raisonnement ».
En ce jour où vient de s’éteindre Madame Simone VEIL, cette femme qui a défendu la loi sur l’IVG contre vents et marées et en dépit des attaques indignes sur sa qualité de juive rescapée de la Shoah ; cette loi comportait deux points essentiels
1- La décision d’IVG ne relève que de la femme en détresse et d’elle seule
2- La clause de conscience du médecin qui peut ou non pratiquer cette IVG.
En ce qui me concerne, je suis reste fidèle au Serment d’Hippocrate (qui précisait : Je respecterai la vie dès sa conception) et qui depuis a été jeté aux orties ainsi qu’ à mes convictions personnelles en tant que juif observant.
Ces deux articles m’ont inspiré pour défendre la GPA à savoir que seul le couple et lui seul peut décider de recourir ou non à la GPA et la clause de conscience qui permet au médecin de pratiquer ou non la GPA.
La loi en Israël a voulu apporter aide et secours aux couples en détresse et dans le respect de la dignité de la femme qui accepte librement de porter cette grossesse pour une autre femme. Cette loi ne s’applique qu’aux citoyens israéliens juifs musulmans et chrétiens elle ne s’applique pas aux femmes célibataires et aux couples homosexuels
Certes il existe une compensation financière et une prise en charge totale des frais médicaux, une assurance vie .et autres aspects matériels.
La société a-t-elle, en définitive le droit de s’opposer à la volonté individuelle d’une femme et d’un homme décidés pour aller jusqu’au bout pour avoir un enfant avec l’aide d’une femme lucide et responsable désireuse de contribuer au bonheur d’un couple malheureux de ne pouvoir donner la vie ?
Une société qui tolère la prostitution, qui a légalisée l’interruption de grossesse, qui permet l’insémination avec donneur, les dons d’ovocytes et d’embryons, qui encourage le don d’organe, est-elle en droit, au nom de la morale, d’interdire à ces couples brisés, le recours à une mère porteuse adulte et consentante ?
On se souvient du slogan « mon corps m’appartient » avancé par les défenseurs de l’interruption de grossesse. Ce corps n’appartient-il pas aussi à la femme qui accepte de donner la vie à l’enfant d’une autre femme ?
Le drame du couple stérile ne serait-il pas aussi digne que celui de la femme qui désire interrompre sa grossesse ?
Les nouveaux inquisiteurs invoquent aussi le problème du dédommagement la gestatrice. Ils parlent avec mépris de « marché des ventres », de « marchandisation » de l’enfant ! Ils invoquent d’un ton sentencieux, les grands principes de « l’indisponibilité du corps humain » et se drapent dans l’argument de la « dignité humaine » !
N’est-il pas juste de dédommager la mère porteuse pour son aide précieuse et les risques qu’elle encoure pendant la grossesse et l’accouchement ? Cette femme généreuse ne mérite-t-elle qu’on respecte sa dignité ?
Et l’adoption, notamment à l’étranger, prônée par la majorité des personnes non concernées, ne se monnaye-t-elle pas ? Ne coûte-t-elle pas très chère ?
Aujourd’hui citoyen israélien, je voudrais vous présenter quelques grandes lignes de la loi promulguée en Israël en mars 1996 et qui autorise la maternité pour autrui dans des conditions strictes et précises :
I. Il revient uniquement au Ministère de la Santé d’Israël de nommer un Comité multidisciplinaire pour étudier chaque demande.
II. II La loi ne s’applique qu’à des citoyens israéliens, afin d’éviter les risques de recourir à des femmes de pays sous-développés et de commercialisation et d’éviter l’afflux de couples de pays étrangers qui voudraient bénéficier de cette loi.
III. Le couple doit être marié.
IV. Les gamètes doivent provenir du couple c’est-à-dire : spermatozoïdes du mari et ovocytes de son épouse. On peut accepter de recourir à un don d’ovocyte mais pas à un don sperme.
V. La mère porteuse doit être célibataire ou divorcée, toutefois dans des cas exceptionnels les autorités religieuses juives ont a autorisé le recours à une femme mariée. On n’accepte pas le recours à une amie ou une parente, afin d’éviter ultérieurement, les pressions potentielles de ces proches.
VI. On tient toujours compte de la religion des couples et de mère de substitution (juive, chrétienne, musulmane ou autres).
En 21 ans, il y a eu près 1200 demandes de GPA , 27% des couples ne vont pas jusqu’au bout de la démarche et un peu plus de 700 enfants sont nés en Israël grâce à la GPA.
Ces chiffres relativement restreints témoignent qu’il s’agit du problème d’une minorité de couples dont c’est le dernier recours et non pas des cas de gestations « par convenance » ce qui est absolument prohibé en Israël
La loi israélienne offre donc une solution humaine à la demande des couples frappés d’infertilité féminine irréversible. Toutes les étapes sont franchies dans un environnement médical certifié et autorisé par le Ministère de la Santé, avec encadrement juridique strict et dans le respect de la dignité de la mère porteuse, du couple et de son enfant.
Certes, l’enfant né par gestation pour autrui aura passé neuf mois dans l’utérus d’une autre femme, mais il pourra, par la suite, passer sa vie entière dans le cœur de sa mère. A-t-on le droit d’empêcher ces couples de donner naissance à leur enfant au-delà de l’injustice de la nature ?
N’incombe-t-il pas aux médecins, la tâche de corriger cette inégalité ? Ne privons pas les couples en mal d’enfant de rattacher, grâce à une autre femme, leurs maillons à la chaîne symbolique de la vie.
Les Sages de la Bible hébraïque nous apprennent qu’un jour D.ieu proposa au roi Salomon de réaliser un vœu. Il ne demanda pas la gloire, la richesse ou le pouvoir, il dit : je veux un cœur qui écoute (lev chomea).
Souhaitons que tous les privilégiés qui ont le bonheur d’avoir un enfant, ne ferment pas leur cœur à la détresse des femmes et des hommes qui souhaitent tant de donner la vie.
Cher monsieur, merci d’avoir pris le temps d’une réponse longue et circonstanciée. On n’a pas à contester une expérience de vie. Elle est ce qu’il lui a donné d’être. Je n’ai donc pas à la réfuter ou pas. Je dois à la vérité qu’elle ne modifie guère mon approche de la question. Je reste, comme nombre de Français, hostile à la GPA. Quand au problème de la stérilité il ne concerne en rien les couples homosexuels masculins qui le plus souvent peuvent être fécond mais, pour des raisons que je respecte, vivent de fait une infécondité de type social, choisie. Face à ces questions, nos sociétés démocratiques s’interrogent. En citoyen libre je participe au débat.
Une bonne fois pour toute et malgré la qualité de votre argumentation, stop à « l’infertilité sociale et choisie des couples homosexuels ». On ne choisit pas son orientation sexuelle. Quel autre choix ont-ils? Se forcer? Le célibat est une infertilité sociale (des femmes célibataires parviennent sans trop de problèmes à être enceinte d’un homme de passage, parfois informé, souvent non), l’homosexualité , non.
Je ne sais pas où vous avez trouvé dans mon texte mention de « l’infertilité sociale et choisie des couples homosexuels. » Peut-être faites-vous allusion au texte du CCNE… mais alors c’est à lui qu’il faut s’adresser. Je suis bien d’accord qu’on ne choisit pas son orientation sexuelle. Mais la liberté des uns s’arrêtant où commence celle des autres, c’est-à-dire des enfants, le citoyen que je suis est en droit de considérer qu’il n’est pas légitime de fonder les droits des uns sur la négation des droits des autres.
Encore une fois le « droit à l’enfant » n’existe pas.Je peux comprendre la souffrance d’un désir de paternité ou de maternité insatisfait. Mais il est des milions de gens de par le monde dont les désirs, de tous ordres, sont inaccessibles. Faire son deuil n’est pas indigne de la nature humaine. Il est des fécondités artistiques, culturelles, sociales… qui valent bien des fécondités biologiques. Que cette vérité élémentaire soit perçue systématiquemenbt comme une provocation insupportable en dit long sur le mal être de nos sociétés.
Mais je vous remercie de noter la pertinence de mon argumentation.
« On ne choisit pas son orientation sexuelle » En êtes-vous si sûre lorsqu’on voit un homme de plus de 60 ans père de 4 enfants s’en aller avec un jeune homme d’une vingtaine d’années ? N’est-ce-pas là un choix délibéré ? Sans doute cet homme avait-il des tendances homosexuelles en lui, il n’empêche qu il a fait là un choix délibéré.
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