Sans doute est-ce un clin d’œil de la Providence de me permettre la publication de cet ultime billet, non prévu, sans me déjuger pour autant. Ce sera, de fait, le 399e et dernier, puisque je découvre que le précédent : « Je suis venu vous dire… » n’était en réalité que le 398e.
Je vous dois un très grand merci pour des messages qui m’ont touché “au fond du cœur“. L’afflux des éloges m’a faire croire, un instant, que j’assistais à mes obsèques. C’était une douce impression.
Quelques-uns d’entre vous évoquent la nécessité d’une relève générationnelle. Je partage ce sentiment. Peut-être l’âge invite-t-il à une autre forme de présence et de témoignage que le combat dans l’arène, fut-elle médiatique. Ce qui n’est pas résignation.
Vous êtes nombreux à contester le terme « d’échec » employé dans mon texte. Peut-être y a-t-il eu malentendu. Je n’ai pas parlé du blog lui-même en termes d’échec. J’ai écrit : « L’arrêt de ce blog signe un échec personnel. » C’est l’arrêt que j’analyse comme un échec, dès lors que mon projet était bien de susciter, nourrir et entretenir un débat, notamment à l’intérieur d’une institution qui n’aime guère l’exercice. Et que j’y renonce !
On peut considérer qu’il y a dans ma décision une forme de contradiction à vouloir parler et choisir de se taire. Mais je confesse ici ma tendresse de toujours pour cette pensée de Baudelaire dans la préface qu’il rédigea pour sa traduction des Nouvelles extraordinaires d’Edgar Poe : « Parmi l’énumération nombreuse des droits de l’homme deux assez importants ont été oubliés qui sont le droit de se contredire et le droit de s’en aller. » Aujourd’hui je revendique l’un et l’autre.
Un ami, directeur de l’un de nos hebdomadaires catholiques nationaux, commente sur mon fil Facebook : « J’ai aimé ta parole libre ». Qu’il en soit remercié. Gageons néanmoins qu’aucun média chrétien ne s’attardera plus avant au non-événement que constitue la disparition volontaire d’une “parole libre“.
Oui, les articles de mon blog resteront accessibles, aussi longtemps que j’acquitterai le montant des droits à la plateforme qui l’héberge, ce qui est bien mon intention.
Je redis ici que si je mets un terme à cette expérience de blog sur laquelle je reviendrai peut-être un jour pour en dresser le bilan, sous une forme ou sous une autre, je ne me résigne pour autant ni au silence ni à la claustration.
Sans doute le 400e billet de ce blog (voyez la contradiction) sera-t-il pour simplement vous informer, au printemps, de la parution aux éditions Salvator d’un petit livre sur la Synodalité dans l’Eglise qui , pour l’heure, nourrit mon espérance.
Je vous redis ma profonde gratitude et mon amitié.
Merci pour la parole que vous avez partagée, offerte, écoutée, entendue…. je pense que même silencieuse elle continuera d’être présente (pas seulement par vos retours inattendus) mais par ce que vous avez semé durant tout ce temps de votre présence sur ce blog !
puisse d’autres paroles vous rejoindre et continuer de nous accompagner et conforter sur ce chemin de foi.
MERCI encore
Vous allez recevoir une invitation à la solennité de saine Jeanne de France, notre fondatrice. Au dos, vous y trouverez mon commentaire de votre décision. Je n’en dis donc pas plus.
Soeur Marie Pascale
Annonciade de Thiais (notre diocèse)
Je suis désolée, mais je n’ai pas envoyé mon commentaire, par votre biais, puisque j’ai appris la décision de René Poujol par une chronique d’un prêtre de notre diocèse.
René Poujol lira donc ma réaction au dos d’une carte d’invitation à venir, sous 48 heures. Merci.
Soeur Marie Pascale
Annonciade de Thiais
En attendant donc le 400ème billet !
Vous parlez d’échec, je ne pense pas… l’évolution, plutôt la transformation de notre Église n’est pas encore visible. Vous y avez contribué avec vos compétences, comme beaucoup d’autres, mais le résultat n’est pas visible aujourd’hui. Je pense qu’il faut plus de temps encore.
J’ai beaucoup apprécié vos articles, ils ont été souvent une clé pour comprendre ce qui se passe. Beaucoup ont du vous le dire également. Merci.
J’espère que vous trouverez prochainement une façon d’accompagner notre Église, peut-être moins médiatique. Vous en avez les ressources !
Bien à vous,
Bruno
Bien cher René , dans l’attente du 400ème épisode et du livre , je te partage toute la fécondité de ton Blog que je suivais avec appétit. Une étape ? bien sur car la vie est faite d’étapes sur un chemin où la liberté et les dons d’expression d’un journaliste sont plus précieux que jamais; Guy Aurenche Saint Merry BGors les Murs
Merci quel dommage de ne plus lire . C’est toujours avec le grand intérêt que je vous lisais. Pas toujours d’accord à 100% mais dans les grandes lignes oui . Je vous demande de me pardonner si parfois il vous semblait que dans mes posts j’ai été dur ou intolérant . . Je vous souhaite bon vent encore longtemps et je manquerai pas de suivre sur Facebook
« Je m’en vais, je m’en vais, dans la joie, je jette la semence. »
Les obsèques … on espère qu’elles attendront le plus longtemps possible. Mais on ne devrait jamais attendre de les célébrer pour dire le bien qu’on pense d’une personne.
Merci de vous être livré à la lecture et exposé à la critique dans ces 399 billets.
Vous avez montré l’exemple.
Merci
Votre livre Chrétiens en liberté m.a beaucoup aidée merci
Je vous suis très reconnaissante pour vos dialogues et analyses
Encore merci
Lorsque dans l’eglise un discours de raison se tait (fusse pour de très bonnes raisons ) c’est un barrage contre l’obscurantisme qui disparaît Les tradis et les charismatiques , tous ces dealers d’opium du peuple voient un a un s’effacer les obstacles à leur « reconquista catholique » Leur instrumentalisation de l’eglise pour l’exploitation des plus pauvres et des plus
faibles peut se déployer sans limite .
Bonjour et bon Noël Guy.
Le silence des agneaux ouvre sans doute l’appétit des loups qui guignent l’héritage de la vielle dame (le groupe groupe Bayart et les milliardaires de l’Emmanuel!).
Peut-être que René veut tenter autre chose lui qui, comme toi, estime que l’Eglise n’a pas complètement quitté la vieille peau d’une l’Institution* qui brandit les foudres de l’enfer** sur ceux qui ne « lâchent pas l’affaire ».
* référence à Nietzsche: mort des serpents incapables de muer et des esprits empêchés de changer d’opinion.
** https://apres-la-ciase.fr/weekly/2024/2024-12-09/taisez-vous-face-au-mal-une-homelie-du-pere-eric-jacquinet/
Cher René,
Les hasards de mes vagabondages intellectuels m’ont fait tomber sur un livre de Raymond E. Brown « L’église héritée des apôtres » édité en français en 1990, sauf erreur de ma part. Une période charnière pour vous.
Beaucoup de vos lecteurs beaucoup plus autorisés que « L’idiot du village » seraient à même de commenter cet ouvrage. Peut-être l’avez-vous déjà fait, et dans ce cas je serais très désireux d’avoir un lien.
J’aimerais vous proposer de relire ce livre et de nous en proposer une lecture actualisée autour de ce que nous comprenons aujourd’hui de la réception complexe de Vatican 2.
Ce que l’auteur écrivait à l’époque de la Communauté johannique dans cet ouvrage me semble pouvoir vous intéresser, ou intéresser d’autres lecteurs de votre blog désireux de reprendre la balle au bond.
Attention! Ce n’est pas une menace… juste un espoir…
Et sachez que si vous acceptez cette offre Incroyable et entièrement gratuite!!! on ne vous demandera Rien, pas même 0 € symboliques débités sur votre carte de crédit. Pas même votre RIB ou votre IBAN! Rien!
Et en contrepartie de cette proposition incroyable, mais pourtant vraie, vous rajeunirez de 34 ans!!!
Le journaliste impénitent que vous êtes poursuivra ainsi sa cure de sortie de l’addiction à la dictature impitoyable de l’actualité immédiate.
Ce serait trop bête de ne pas profiter de tous ces avantages!
Bien à vous et à bientôt.
Désolé mais… je ne suis plus là !
Merci René,
je lisais avec beacoup d’intérêt ta réflexion sur les évènements de l’Eglise et du monde…On aimerait que dans les haurs épiscopaux, il y ait aussi cette liberté de la Parole…On a besoin d’hmmes comme toi, car le courant intégrisant gagne du terrain partout dans nos diocèses; et les évêques se croient oibligés d’intervenir dès qu’ils entent que l’Eglise est attaquée; on l’a vu avec l’inauguration des jeux olympiques où des évêques et des intégristes ont eu une apparition de la Cène, alors que le producteur n’avait pas eu du tout cette intention… et combien d’événements comme celui-là…Et ce n’est pas les discours sur la religions populaire vécue en Corse qui vont arranger les choses…
Encore uen fois merci.
Quelles que soient les intentions du producteur, vous êtes bien le seul à n’avoir pas vu une parodie de la Cène !
De quel terrain d’Église parles-tu, Alphonse ?
Nous sommes surpris.
Un de nous qui se nomme Michel, te répond : tu es donc le seul qui ignore ce qui s’est passé à Paris, lors de l’inauguration des jeux olympiques : tous, nous y avons vu une parodie de la Cène.
Alors Alphonse nous explique que des évêques ont eu une apparition de la Cène, ont entendu que l’Église était attaquée et se sont cru obligés d’intervenir.
Avec toi, Alphonse, Nous qui Sommes Aussi l’Église, nous laissons à des grands-prêtres et à des chefs, le soin de condamner notre monde.
Et la critique, même radicale, n’empêche pas d’avoir la volonté, et la curiosité de garder un peu des leçons du « camp adverse » à l’esprit pour l’avenir.
Toutes les questions posées méritent qu’on y réfléchisse.
A René, dans la gratitude des instants passés et le souhait d’une année emplie d’espérance,
et parce que « les balançoires les plus solides sont toujours celles qui sont accrochées aux étoiles »,
je vous adresse ce bref passage d’un poème d’Anne Perrier,
« Plus le temps se fait sombre
Et la route aride
Plus je remplis
Mon fichu d’étoiles. »
Sophia
Je suis triste que cette aventure se termine. Où allons nous trouver une parole catholique – et un dialogue – « en liberté « ?
Je comprends néanmoins votre lassitude et vous dis un grand merci du fond du cœur pour votre blog que je « fréquentais » depuis quelques années.
Je suis encore plus triste de voir l’évolution dans l’église malgré quelques « points » lumineux.
Pour Dieu mille ans sont comme un jour…