L’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par l’évêque de Toulon est tout sauf un pas de clerc.
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Cet article a été repris sur le site de Causeur.fr que je remercie.
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Je n’ai pas pour habitude de dicter leur conduite aux évêques, ni même de dénoncer – sans examen – telle ou telle de leurs initiatives qui ne me conviendrait pas. Je m’en tiens le plus souvent à tenter d’en mesurer la signification, la portée ou les conséquences… Je ne vois pas aujourd’hui de raison de déroger à cette règle à propos de l’invitation faite à Marion Maréchal Le Pen de participer, à la Sainte-Baume, à l’université d’été organisée par l’Observatoire socio-politique de l’évêché de Toulon, avec la bénédiction de Mgr Rey, évêque du lieu.
Je comprends l’émotion, voire la colère, de certains de mes amis. Et je souscris sans réserve au principe rappelé par Vincent Soulage sur le blogue des chrétiens de gauche que nous avons initié ensemble : «On ne dialogue pas avec l’extrême-droite, on la combat». Mais j’entends aussi d’autres de mes amis dire l’indécision qui est la leur. Après tout, le dialogue ne vaut-il pas mieux que toutes les excommunications ? Et ignorer officiellement le FN peut-il suffire à cacher ce que montrent toutes les enquêtes : nombre de catholiques, notamment parmi les jeunes générations, affichent désormais, sans état d’âme, leur préférence politique pour le parti de Marine le Pen.
La gauche a bien servi la radicalisation du monde catholique
La séduction pour les idées d’extrême droite dépasse largement les frontières de l’hexagone. Mais il n’est jamais inutile de s’interroger sur les raisons qui, dans cette dérive européenne, nous sont spécifiques. Sur une période récente, inaugurée par la présidentielle de 2012, il est clair que la gauche a bien servi une radicalisation de la droite catholique, reçue ici et là comme une «divine surprise». Proposer à la société française, sans autre précaution, le mariage pour tous et une forme d’euthanasie était la meilleure manière de nourrir jusqu’à l’hystérie le discours sur le «non-négociable». Comme cela s’est vérifié et comme je l’ai dénoncé à maintes reprises.
Avec pour conséquence de légitimer, chez une frange de l’électorat catholique, l’idée que la doctrine sociale de l’Eglise puisse, un instant, être mise en sourdine, face aux menaces pesant sur l’homme et la famille. Sur cette ligne, l’engagement militant de certains prêtres, couverts par leur hiérarchie et le silence de la plupart des évêques, soucieux de ne pas attiser les divisions, ont fait le reste. Aujourd’hui, l’initiative de Mgr Rey, apporte une caution officielle, même si elle est individuelle, à cette dérive.
Au nom de l’ouverture idéologique du FN, voilà que l’on invite celle qui en incarne la continuité la plus dure…
Car dérive il y a. Quelle que soit la volonté manifeste de Marine le Pen de dédiaboliser le FN, le fonds de commerce idéologique reste le même. Cette apparente modération du propos a plus contribué à déculpabiliser une certaine droite catholique qu’à la convaincre vraiment de l’abandon par le FN d’un discours qui, au fond, ne l’a jamais gênée, tant elle se reconnaît dans ce fond maurassien. Celui d’une Eglise catholique dont le message spirituel importe peu dès lors qu’elle contribue au maintien de l’ordre et de la morale.
Et de son côté, l’évêque de Toulon prend donc prétexte de la présence d’un nombre grandissant de catholiques dans la mouvance bleumarine, pour inviter… celle qui cache derrière une appartenance «décomplexée» à l’Eglise catholique, la tradition la plus dure, la moins dédiabolisée du parti créé par son grand-père.
Engager le débat, au sein de l’Eglise, dans la diversité des sensibilités que représentent les fidèles est une chose. Rencontrer, dans la discrétion, un certain nombre de leaders politiques pour les écouter et leur faire connaître les réserves que peuvent susciter leurs prises de positions ou leur programme, n’est pas inconvenant. Offrir une tribune officielle, même modérée par le contexte d’un «débat» dans l’enceinte d’une instance catholique est d’une autre nature. Ses initiateurs le savent parfaitement et, d’évidence, l’assument.
La «mauvaise compréhension» comme stratégie de communication
L’un des pièges récurrents de la communication est que ce que l’on prétend donner à entendre n’est pas forcément ce qui est reçu et compris. Là où Mgr Rey et ses proches plaident le principe de réalité – le vote catholique grandissant pour le FN – il y a fort à parier que l’opinion lira l’affirmation d’une conviction – on peut être bon catholique et faire ce choix-là. Ce qu’il fallait donner à penser ! Là où les responsables de l’université de la Sainte-Baume plaideront une mauvaise compréhension de leur initiative, certains – dont je suis – analyseront qu’elle fut parfaitement anticipée, voulue et orchestrée. A la barbe du corps épiscopal ! Il est pour le moins stupéfiant que cette évidence ait pu échapper aux responsables de la communication de la Conférence des évêques de France.
© René Poujol
Bravo René et Merci. Je ne suis pas de gauche, ni d’aucun parti d’ailleurs, mais en tant que chrétien je combats l’extrême-droite, encore plus quand elle vient dans les plates-bandes de l’Église invitée par cette Église ! Dans La Croix de ce matin, Ribadeau-Dumas ne parle pas une seule fois de l’antisémitisme de la famille Le Pen. Moi je ne suis rien du tout, mais il m’est arrivé dans ma vie de faire un serment à un ami chrétien très cher qui avait passé plus d’un an dans le camp de concentration de Mathausen à faire et à défaire l’escalier de la mort inventé par les SS dans la carrière du camp. A cet ami j’ai juré que je défendrai sa mémoire jusqu’à mà mort. Les Le Pen sont des ennemis du judaïsme et de la multiculturalité depuis au moins 50 ans. Bonhoeffer disait que quelqu’un qui méprisait les Juifs n’était pas digne de chanter le grégorien des Psaumes. Amitié dans le combat contre les barbares de tout poil.
Bien d’accord avec toi René, et surtout avec ta conclusion : l’opinion verra non un dialogue avec la réalité, mais l’afirmation d’une conviction (la possibilité du vote FN pour un catholique).
C’est moins la réalité de cette invitation que son impact médiatique (prévisible) qui est criticable.
J’ai demande a être débaptisé, je romps le fil spirituel avec cette Eglise-là, celle des nantis, des obséquieux et des fascistes
Le pape François parle des mondains, je parle du retour en force du pétainisme que monseigneur Rey invite, lui qui est a l’extrême droite de Dieu
Avec les dominicains de Toulouse, moi je me debaptise, car l’air y est plus frais, loin des indulgence et de la miséricorde que Barbarin a dans sa bouche, lui qui as craché son venin contre nos enfants gay. Trop c’est trop
Cher Anne Marie, je me permet de vous dire qu’il n’y a pas d’extreme droite auprès de Dieu… c’est un problème d’homme… Dieu n’y est pour rien, et c’est vous punir que de s’éloigner de son amour…
Ils se fourvoient, font un mal fou a notre église et notre seigneur, mais ils seront tous comptable de leur actions lorsqu’ils seront auprès du pere… ne vous éloignez pas car vous laisseriez une place vide, celle de la voix de la tolerance et de l’humanité.
Anne Marie
Pourquoi vous débaptiser ? Rejoignez celles et ceux qui sont aussi l’Eglise . Mgr Rey and Co ne sont pas l’Eglise plus que vous . Je dirai moins que vous . Si l’Eglise en est parfois là c’est que nous cautionnons en nous taisant ou en partant .
Restez et dîtes autour de vous que les propos de ces personnes sont d’une pauvreté affligeante , si loin de l’Evangile.
amitié
claudine
Lisez Golias,ils ont fait un bon texte. Moi je suis de gauche et je ne supporte plus ces mitres enrubannées. Merci a vous.
On ne peux pas laisser dire que » la gauche a bien servi une radicalisation de la droite catholique » avec le mariage gay car la question étant millénaire qu’elle ait trouvé une solution en 2015 est un honneur pour la gauche et on verra aux prochaines élections l’impact de cette loi comme en son temps l’abolition de la peine de mort. la radicalisation de la droite catholique est orchestrée indépendamment par une partie de la hiérarchie qui a cru qu’elle avait là une occasion de recruter en dehors de ses rangs, c’était de la manipulation.
Mais le problème des affinités des citoyens avec l’extrême droite est non seulement récurrent mais dépasse le cadre du catholicisme : se pose t-on la question du basculement vers le fascisme ? Chaque fois qu’on défend telle ou telle institution, l’Etat, l’identitaire sur la personne humaine qui est alors reléguée au dernier plan on bascule dans la pensée fascisante mais il est très difficile de l’admettre… Or tout personne humaine est prioritaire sur tout… migrants compris… Les comportements fascisants gangrènent toute la société européenne car l’Etat doit être au service des personnes et non l’inverse : les personnes ne sont pas au service de l’Etat comme le préconise l’idéal fasciste.
Quant au principe de réalité utilisé par Mgr Rey, on eut aimé qu’il soit aussi utilisé pour les gays : deux poids, deux mesures… Ce n’est pas crédible… Mais comment peut-on avoir la prétention de continuer à évangéliser « le Christ chemin de vérité » dans toute ces incohérences de l’Eglise qui ne passent pas inaperçues auprès de la jeunesse laquelle se détache de la religion. La citoyenneté devient la nouvelle religion laïque, la sécularisation devient la religion minimale et la gauche réunit tous les espoirs de solidarité et de générosité : non la gauche ne sert pas la radicalisation de la droite, elle ouvre les portes du coeur alors que l’Eglise catholique les ferme…
Cher René,
Lorsque vous dites « l’idée que la doctrine sociale de l’Eglise puisse, un instant, être mise en sourdine, face aux menaces pesant sur l’homme et la famille » vous me faites un peu peur.
Le premier principe de la DSE c’est la personne humaine, qui s’épanouit dans la cellule de base de la société : la famille. Alors, évidement cela ne peut se faire sans les autres principes (et en particulier la propriété privé et la destination universelle des biens), ni hors des autres lieux de vie de l’homme (dont évidement le travail et la vie d’entreprise). Mais je ne comprend pas que vous puissiez opposer DSE et personne humaine et/ou famille.
J’aimerais qu’au sein du FN puisse naitre un vrai courant d’inspiration Catho, au même titre que les Poissons Roses au PS ou un peu comme Sens Commun à l’UMP. Évidemment cela ne sera pas facile, mais si nous refusons tout dialogue avec eux cela ne se fera tout simplement pas.
Alors dialoguons ! En sachant pertinemment ce qui nous distingue d’eux (peine de mort, migrant…) mais en essayant de trouver ce qui nous rapproche.
Dialoguons parce que j’ose croire que nous, Chrétiens, devrions être plus à même que d’autres de quitter cette logique de pensée partisane mortifère qui veut que l’on s’oppose bètement à toute idée d’un autre camp.
Dialoguons car l’avenir est au dela des partis : dans la recherche du Bien Commun.
En UdP
Amblonyx
« Il est clair que la gauche a bien servi une radicalisation de la droite catholique,… »
Oui, là je suis bien d’accord avec vous, René, et je déplore terriblement ce fait.
Fallait-il inviter un membre du FN à l’université d’été ? Personnellement, j’avoue que je n’en sais trop rien. Hier j’étais avec deux amies, l’une centriste, l’autre de gauche, et très inquiète de la situation sociale actuelle et de la montée du libéralisme, en France et dans le monde. Ces deux amies n’étaient pas trop choquées de l’invitation de Marion Maréchal LP.
Après réflexion, je pense qu’il est tout à fait regrettable d’inviter, face à des engagés politiques moins connus, une vedette pour représenter le FN. C’est faire la part beaucoup trop belle au FN.
Mais ce qui me gêne le plus n’est pas là. C’est dans une information lue dans le journal « La Vie »: Comme engagés politiques, il y aura, outre MMLP, deux membres des Républicains (ou assimilés), et un homme de gauche. De même, un journaliste du Figaro, un de « Famille chrétienne », et Patrice de Plunkett. Je trouve que l’équilibre n’est guère assuré. Qui dénoncera le formidable pouvoir de la finance, la montée des inégalités, l’exclusion de beaucoup ?
J’ai comme l’impression d’un fossé grandissant entre chrétiens. Il me semble que les problèmes de justice sociale sont totalement ignorés par certains, qui sont comme aveuglés, alors que le pape François lui-même s’évertue à attirer l’attention là-dessus.
Il n’y a pas que les catholiques qui lisent ce qui a été dit par les organisateurs ou les responsables de la communication de la CEF, eux qui ont , éventuellement , des clés pour percevoir la diversité de l’Église catholique et reconnaitre sa nécessité. Des musulmans , engagés dans un dialogue entre membres de diverses communautés religieuses lisent et perçoivent. Ce n’est ni de gauche ni de droite dont il est question pour eux mais de la reconnaissance de la valeur de tout homme, du respect de son cheminement spirituel propre poursuivi en vérité de son cœur, comme de questions très concrètes de la vie quotidienne. Tout cela est rendu plus difficile par des vagues de fond de rejet. Quand ces vagues paraissent tolérées par l’Église, même si ce ne serait que par un de ses membres en responsabilité, c’est le nécessaire dialogue interreligieux qui en est fragilisé.
Cher Mathieu
juste la joie de te lire !
Il me semble loin le temps des discussions sans tabou avec nos Jésuites de Laennec .
Et les pèlerinages de Chartres avec juste bonnes chaussures , dialogues rires et chansons
nous ne partions pas en guerre , mais apprenions à soigner chacun avec respect et sagesse .
Nous avons appris la vie concrète, le monde et sa diversité , à croire au bonheur possible quand on accueille l’autre .
Nous voyons se poindre à nouveau les vieux démons qui ont fait tant de mal à nos parents
Les derniers survivants témoignent mais leurs voix sont-elles suffisantes quand la peur mène la danse ?
amitiés
claudine
Voyons, voyons, Marion Maréchal-Le Pen est catholique pratiquante. Petite-fille de pasteur du côté paternel, elle a fait sa première communion et sa confirmation à l’Institution Saint-Pie X, à Saint-Cloud. Elle participe régulièrement au pèlerinage de Chartres organisé par les catholiques traditionalistes de Notre-Dame de Chrétienté.
Il est bien normal que les évêques de droite et d’extrême, soutiennent l’action de cette belle militante si mignonne, au visage de Madone de la Renaissance. Elle est toute douceur et ne ferait pas de mal à un juif.
Et puis elle représente l’avenir des chrétiens d’extrême droite, désormais majoritaires chez les jeunes aux cheveux courts et rasés de frais, qui portent haut les étendards de la Chrétienté contemporaine et ont entre les mains l’avenir des conversions.
Les armées du Christ avec brodequins militaires, schlagues et goupillons préparent la Belle Eglise de demain…
Réjouissez vous braves gens !
Tout n’est pas perdu !
Ca y est je suis hors de cette Eglise, je vois les montagne depuis ma maison, j’hume la paix et la liberté.
Merci a ce blog
L’Eglise c’est vous : créez un groupe de randonnées, lisez l’Evangile, l’Esprit vous accompagne et vous serez surprise des nouveautés que vous recevrez alors et de l’intelligence des Ecritures que vous en aurez aussi. La spiritualité catholique a besoin d’être mise en oeuvre car elle ouvre l’espace intérieur et rend libre… Les religions enferment souvent, réfléchissez…
Anne Marie,
Bienvenue au Club des libérés ….
Etrange paradoxe que de se sentir libéré du seul fait de prendre ses distances avec une institution dont la mission est précisément d’annoncer le Christ libérateur. Je le dis sans ironie et avec tristesse car il est une manière de se sentir libre – et de l’être – au sein même de l’Eglise, quel que soit le poids des contraintes qu’elle a pu accumuler au cours des siècles. Mais je respecte infiniment le cheminement de chacun.
Paradoxe étrange en effet…
Si au moins l’église annonçait un Libérateur…. Mais elle ne fait qu’asservir en esclavage ceux qui ne « marchent pas droits »…. à l’inverse donc d’un Jésus qui s’intéressait principalement aux marginaux et ne ne réclamait pas sans cesse une « bien pensance religieuse clean » lui qui disait de rendre à César ce qui est à César, et non de fayoter avec la famille Le Pen et autres errements politiciens dont les prélats et autres hiérarques ecclésiastiques sont friands de siècles en siècles….
Que des personnes puissent se sentir libres comme ça : Tant mieux ! Je m’en réjouis pour elles !
Moi, je n’y suis pas parvenu, , malgré bien des tentatives , malgré les sévices que j’ai pu subir et dont j’ai (TRES partiellement) rendu compte sur mon blog.
Je me permets simplement de constater que ce que je dis sur celui-ci à propos de Jésus est jugé comme positif par des théologiens…
C’est juste que j’essaye de ne pas trahir mon maitre en humanité qu’est Jésus.
Je me demande s’il n’est pas lui aussi infiniment triste de « nous » voir ainsi ….
Merci de respecter nos chemins, car fort heureusement, il en est des millions et aucun ne ressemble à un autre. A vouloir « cloner » un chemin type pour tous, l’Eglise se fourvoie depuis très longtemps…
Je continue à venir ici, parce que je suis un être en recherche.
Mais cette recherche trouvera-t-elle un jour son apaisement chez les cathos…. ?
Je ne ferme pas la porte, malgré des dizaines d’années de contre-témoignage collectifs….
(j’en témoignerai peut-être un jour… quand j’aurais pardonné à mes bourreaux moraux…. mais c’est un lent et long chemin et tout n’est pas dicible…
Difficile de vous laisser écrire, sans réagir, que l’Eglise ne ferait qu’asservir… alors que dans bien des pays elle reste le principal défenseur des libertés face à des Etats totalitaires. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ait optimisé, pour elle-même, l’espace de liberté que réclament les fidèles et qu’elle leur conteste, parfois, au nom de la « vérité ». Mais on pourrait en débattre pendant des jours et je comprends que certains puissent avoir une expérience personnelle douloureuse à ce sujet. Pour ce qui me concerne, je ne me sens pas libre « comme ça » mais « malgré ça… »
tout à fait d’accord
le dialogue n’existe pas pour famille chrétienne : ils savent .
Les vraies questions ne les affleurent même pas et surtout ils ferment leurs oreilles quand l’évidence est devant eux ou chez eux .
« ils disent mais ne font pas «
Claudine, tu ne saurais si bien dire ! A l’heure où j’écris ce post, j’apprends que Famille Chrétienne devient propriétaire du site Aleteia. Ca leur va bien ! Aleteia signifiant en grec » la Vérite »… comme la Pravda en russe ! Première décision : virer toute l’équipe dont je puis témoigner de l’ouverture puisque plusieurs des articles de ce blogue ont été relayés par eux auprès de leur public. Ce dont je les remercie ici avec gratitude et amitié. Il est peu probable que le nouvel Aleteia suive cette orientation pluraliste.
La paix et la liberté… seule…oui mais l’homme est un être de relation et là dès que l’homme entre en relation il faut des valeurs et des règles de comportement car il faut s’éduquer soi et éduquer les autres sinon on se tape rapidement tous dessus les uns les autres.
Je reste fidèle à cette Eglise qui m’a appris cela, je reste fidèle au Christ qui me relève et qui m’a appris à aimer, à faire valoir la justice d’abord, la personne humaine en priorité sur toute autre considération et à donner chaque fois que je le peux une parole qui fait vivre, le monde à besoin de cela et la vie reste un combat pour la vérité pour cela il n’y a que l’action qui peut permettre de faire avancer le choses.En réalité, vous avez besoin de repos mais la liberté et la paix s’exercent à l’épreuve du monde ! Si tous les Catholiques se levaient avec le Pape pour faire valoir la vérité du Christianisme, il est certain que le monde deviendrait plus fraternel et bien meilleur…
@ anik
Jésus m’a appris tout ce que vous soulignez…
L’Eglise ? Non ! Ce fut tout le contraire…. des paroles et des actes mortels, des viols de conscience.
Je parle d’expérience personnelle et de témoignages recueillis en ce sens … (mais ça.. tout le monde le sais…)
@levoyageur. Un témoignage de vie ne se « discute » pas. On le reçoit ou on le refuse… Mais on peut aussi le compléter. Ce que vous dites là, sobrement, entre évidemment en résonance avec beaucoup d’autres témoignages qui expliquent, pour une part, la crise que traverse l’Eglise catholique. Pour autant l’Eglise a eu aussi – a toujours – ses témoins lumineux, exemplaires. J’en ai rencontré. Ce sont eux qui m’ont aidé à me construire dans la foi, à « respirer en altitude ». Si l’Eglise n’avait pas existé, d’une manière ou d’une autre, le message de Jésus auquel vous adhérez ne serait pas parvenu jusqu’à nous. Si difficile que ce soit, dès lors que l’on se dit chrétien, je ne vois pas comment vivre autrement qu’écartelé entre ces deux réalités.
Cher Voyageur, quels que soient les choix de vie, les épreuves sur le chemin sont légions et les chutes nombreuses mais ce que je sais c’est que le Christ relève toujours, redonne vie et donne les clés pour dépasser ces épreuves…
Quant à l’Eglise elle est le cadre qui conserve la tradition, la spiritualité c’est à dire le travail de l’Esprit Saint sur la personne humaine ou sur le groupe apporte la plupart des réponses adaptées aux situations difficiles : le salut est dans l’amour…
Avec le FN il est difficile de croire à la bienveillance, au service de l’autre et à la vérité des arguments avancés. Dans ces conditions il y a incompatibilité avec le Christianisme. La promotion d’une caste n’est pas le projet du christianisme. Alors le dialogue est-il possible ? L’exigence du service des pauvres et de la vérité ne sont pas négiociables…
Chère Anik, je partage votre point de vue sur le fait que Jésus et sa Présence mystérieuse relève toujours, en ayant l’expérience dans ma vie.
En revanche, j’ai aussi l’expérience dans ma chair que l’église abaisse, négativise, dévie le message, fait souffrir en tant qu’ « entité-église ». Il ne m’est pas possible d’être adepte d’une telle organisation conservatrice (comme vous le dites d’ailleurs) et qui dès lors ne peut valablement être sous l’action de l’Esprit divin qui « renouvelle SANS CESSE » tout !
Le sectarisme ecclésiastique n’est pas ma tasse de thé….
Il faut quitter les organisations sclérosées et réifiées, elles entravent l’oeuvre de Dieu.
Et ce chemin de traverse emprunté ouvre sur de nouvelles exigences, une conscience personnelle approfondie, une intimité avec Jésus qui n’est plus étouffé par des collectifs déviants.
Chemin de traverse exigeant et libérateur à la fois. La vraie liberté, celle du disciple, pas celle de l’esclave d’une organisation terriblement déshumanisée en tant que collectif et qui faisait dire à Jésus :
– « (…) n’agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. »
Evidemment l’église vaticane qui est la vôtre croie – à tort – que ces paroles s’adressent à d’autres…. pas à elle ….
Quant au FN, soyons clairs, les prélats soutiennent ce parti, car tout est bon pour recruter des adeptes…
Reste une question que je ne pose pas par provocation :
– Jésus aurait-il rencontré Marion Maréchal si elle était venue puiser de l’eau, telle la Samaritaine ?
@levoyageur. Je publie votre texte mais je souhaite vraiment que nous passions à un autre registre. J’ai compris – nous avons compris – votre analyse concernant l’Eglise et sa « non » fidélité ( selon vous) au Christ ! C’est votre point de vue. On peut en voir un autre ! Comme on peut émettre des réserves lorsque vous affirmez sans autre nuance que les prélats soutiennent le FN… Restons-en là !
@ René,
Mes propos étaient dans une échange avec Anik qui, elle, veut bien me répondre de manière intéressante.
Je sais que je vous agace ! Désolé de ne pas être du « sérail »… Voila plusieurs fois que vous m’interpellez de manière peu amène. Je ne m’en prend pas à vous personnellement, que je sache…
D’autres que moi ici ont tendance à reprendre les mêmes idées qu’ils défendent, et, curieusement, il n’ont pas droit à des « restons-en là ! »….
Parodions La Fontaine :
Selon que vous soyez bon chrétiens ou hors les murs
les jugements d blogueur vous rendront blanc ou noir….
@ Le Voyageur. J’ai parfois l’impression que ce blogue se transforme en salon où, certes, j’ai invité les uns et les autres, mais où les conversations s’éternisent entre deux ou trois, qui se sentent à l’aise, au point de n’avoir plus conscience qu’ils sont chez moi. Et que leur dialogue exclusif peut dissuader d’autres personnes d’entrer dans le cercle, désormais fermé, de la conversation. Je suis ravi si, par mon entremise, des personnes se découvrent des affinités et ont envie de prolonger leurs échanges. Mais pourquoi chez moi ? Je ne vous interdis pas de poursuivre avec Anik. Simplement je revendique le droit de décider à partir de quand je ne « retransmets » plus aux autres lecteurs de ce blogue, bref de le réguler. Est-ce vous faire injure ? Allez-vous me reprocher de vous avoir largement ouvert ces pages parce qu’à un certain moment je suggère qu’on pourraît s’arrêter là ?
Cet article ayant été largement partagé sur Facebook et les réseaux sociaux, a justifie nombre de commentaires. Je ne m’étendrai pas ici sur la violence suscitée ici et là qui reste pour moi un mystère. Je voudrais néanmoins revenir sur le cœur du propos qui concerne le débat – ou le non débat – avec le FN.
L’objection la plus souvent formulée à mon égard est qu’il est difficile de comprendre comment un «chrétien d’ouverture» peut prôner par ailleurs le refus de débattre avec le Front National. Je n’ai jamais écrit cela dans mon article. Comme Mgr Olivier Ribadeau Dumas j’estime simplement que : «Nous pouvons inviter des responsables du FN à dialoguer, mais pour leur exprimer notre désaccord sur un certain nombre de points.»
Or, force est de constater que la spécificité du diocèse de Fréjus-Toulon, la personnalité de Mgr Rey, les travaux publiés par son Observatoire diocésain, la tonalité des précédentes universités d’été de la Sainte-Baume donnent à penser qu’en invitant Marion Maréchal le Pen, on est plutôt dans l’entre-soi que dans le dialogue exigeant au sens du porte-parole de la Cef.
En attendant de disposer du script des propos tenus ce dimanche, on peut déjà se reporter à l’interview de la petite fille de Jean-Marie le Pen, dans Famille Chrétienne, la semaine dernière. Extraits : « Les chrétiens en politique avaient pris l’habitude de se faire discrets de peur d’être taxés de conservateurs. (…) Au FN, c’est un peu différent, car les catholiques n’ont pas vraiment besoin de changer la ligne qui leur convient.(…) C’est pour moi important de rencontrer des catholiques qui défendent des valeurs auxquelles je tiens. Avec eux, il est possible de dépasser les clivages et de construire un avenir meilleur.»
Exégèse rapide : les chrétiens qui avaient peur d’être taxés de conservateurs se trouvent désormais au FN comme chez eux, au point de n’avoir même pas à changer la « ligne » du parti. Et Marion Maréchal pense pouvoir dépasser les clivages… en rencontrant ceux qui partagent ses valeurs, bref qui pensent comme elle ! Bonjour l’ouverture et le dialogue ! Ajoutons à cela qu’aucune question qui fâche ne lui ayant été posée, elle n’a pas eu à répondre ! CQFD.
Famille Chrétienne étant partenaire de l’Université de la Sainte Baume on a là l’illustration de ce qui nous est présenté comme un dialogue : une interview – intervention – de simple complaisance. Comprenons-nous : cet hebdomadaire a parfaitement le droit, compte tenu de la sensibilité politique de son lectorat, «d’inviter» MMLP à s’exprimer dans ses colonnes en toute liberté. Mais les modalités même de cette intervention le disqualifient quelque peu pour venir nous donner des leçons d’ouverture et de dialogue.
Il est pour le moins étonnant d’entendre se scandaliser de nos réactions et dénoncer une forme de censure, ceux-là même qui, il y a peu, avaient fait campagne et obtenu l’annulation d’une intervention de Fabienne Burgère devant les délégués diocésains à la pastorale familiale.
A propos de la « valeur dialogue » revendiquée par les uns et les autres, on entend souvent dire : il faut être ouvert, tolérant, engager le dialogue. Et on se renvoie la balle : vous n’avez pas dialogué avec une telle ou un tel, etc. Bref, on fait comme si la nécessité du dialogue était une évidence, et même une valeur chrétienne fondamentale. Faut voir… J’ai même lu ici ou là que Jésus invitait toujours au dialogue… Ce n’est pas ce qui m’apparait dans ma lecture de l’évangile ! Jésus a souvent des paroles dures, en tout cas des paroles qui font la lumière sur les situations, sur les motivations profondes de ses interlocuteurs. Parfois, il entre en dialogue, comme avec une femme étrangère qui casse les oreilles des disciples (Mt 15,21-28), parce qu’il entend que son désir est sincère et profond; mais dans d’autres situations, sa « réponse » permet de dévoiler les manipulations de ses interlocuteurs : cf Lc 20, 20-26 où l’évangéliste dit de Jésus face à ceux qui l’interrogent sur l’impôt dû à César : « Pénétrant leur fourberie… ». Il est intéressant d’ailleurs de noter que cet épisode se termine par la mention du silence de ceux qui lui ont tendu le piège… A d’autres moments encore, il constate que décidément certains ne veulent rien entendre (Mt 13), ou encore il dit à d’autres leurs 4 vérités, parce qu’il n’y a que ça à dire à ce moment là et dans cette situation-là : cf Mt 23 où Jésus traite certains pharisiens rencontrés ce jour-là d’ “insensés et aveugles ! (…) de sépulcres blanchis (…), serpents, engeances de vipères, etc… » Quel piètre sens du dialogue, vraiment !
Bien sûr, nous ne sommes pas Jésus, nous n’avons pas sa lucidité sur les cœurs des uns et des autres, ni son autorité reçue de sa relation à son Père, et je ne dis pas que nous devons nous comporter ainsi. Par contre, je pense que ces récits montrent que le dialogue demande du discernement pour mesurer et analyser ce qui se passe, veiller à ce que certains n’en profitent pas pour embobiner les autres, etc…
Merci donc, Mr Poujol, de nous partager vos commentaires qui vont dans le sens de ce nécessaire discernement.
Bonjour Voyageur, oui, je crois que le Christ aurait rencontré Marion Maréchal Le Pen comme il a rencontré les publicains, les pharisiens, les paralytiques et les aveugles pour leur montrer comment parvenir au chemin de la vérité. D’ailleurs, secrètement, c’est peut être ce que cherchaient à faire ces prélats, lui montrer la vérité de sa personne et la route qu’elle suit qui conduit dans mur, si c’est cela, c’est faire preuve d’une grande générosité. On peut espérer qu’elle n’est pas ressortie indemne d’une telle confrontation. D’autre part, concernant les manipulations en politique l’Esprit Saint, continue de donner toutes les qualités de discernement utile pour les démonter, c’est là notre espérance et on voit bien que le monde progresse malgré tout. Après, c’est l’ouverture du coeur qui fait le reste.
Enfin, pour les prélats qui vous inquiètent, je reprendrai la phrase de Nathanaël dans St Jean « que peut-il sortir de bon de là » à propos de la Galilée et nous savons qu’il en est sorti le meilleur, le Christ. Le Christianisme est une religion de dingues où souvent tout se trouve inversé : les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers, jamais rien n’est acquis…
Tout comme Anik je pense que chrétiennement parlant on n’a jamais le droit de désespérer de quelqu’un,et pourtant…
@ René
Vous êtes maitre chez vous. Je comprends très bien votre souhait de « réguler ». Sur ce point j’ai compris le message. D’autant que je suis surpris moi-même que des échanges finissent pas ce faire entre un petit nombre, qui plus est sans lien (ou si ténu et lointain) avec le sujet du billet considéré.
Certes c’est une pratique que l’on voit sur d’autres blogs…. Mais on peut en effet s’interroger….
Donc au final, je retire de cet échange de me questionner moi-même à ce sujet…
Chacun peut éventuellement en faire autant….
Cela dit, c’est aussi un peu comme quand on invite chez soi …. le maitre de maison veut-il un unique sujet de débat, le sien, chacun autour de la même table ? Ou des apartés se font-ils comme on en voit dans les formules « buffet » …. ?
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