La lutte contre le réchauffement climatique pourrait passer par une meilleure maîtrise de la démographie, notamment dans les pays du Sud. C’est du moins l’analyse du Fonds des Nations Unies pour la population.
Le raisonnement est simple : le réchauffement climatique étant la conséquence de l’activité humaine, il ne peut pas être indifférent au poids de la population mondiale. Or l’humanité compte aujourd’hui près de sept milliards d’habitants. Les projections démographiques les plus couramment retenues évoquent 9 milliards à l’horizon 2050. Selon le Fonds des Nations Unies pour la population, une meilleure maîtrise de la natalité dans les pays du Sud permettrait à la fois une limitation des émissions de gaz à effet de serre et une chance pour lutter contre la pauvreté.
J’ai eu l’occasion d’évoquer dans ce blog (voir « Demain l’apocalypse ? » du 2 octobre) le livre : « Lève toi et marche » de Jacques Arnould et Jacques Blamont. Ce dernier y dénonce l’accroissement démographique comme l’une des causes probables, avec le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, le retour des épidémies dû à la mondialisation et la montée des violences, d’une véritable catastrophe humaine à ce même horizon 2050.
Or, je le répète ici, voilà que cet athée n’hésite pas à écrire : « Si l’on veut essayer d’empêcher la catastrophe, il faut créer un mouvement ; il faut qu’il soit de nature spirituelle », évoquant, plus loin : » une possible distribution des tâches : aux Eglises la parole, à l’ONU le bras séculier. » Ces Eglises , pourtant, il ne les ménage guère dans ce livre, dénonçant : « un angélisme catholique ou chrétien qui l’amène à n’avoir de prise ni sur les moeurs ni sur la politique. » J’arrête là mes citations. Mais l’ouvrage vaut d’être lu.
Reste posée la question de l’Eglise catholique face à la démographie. On la sait hostile à toute politique coercitive des Etats en la matière, au nom du droit de tout couple à être fécond au travers d’une sexualité « responsable » mais constamment ouverte sur la transmission de la vie. Chacun sait qu’en matière de morale personnelle, bien peu de catholiques suivent les préceptes du Magistère. Autant dire que face à l’enjeu démographique planétaire, la perspective d’un recours aux seules « méthodes naturelles », jugées licites, laisse rêveur.
Il y a peu, et avec un courage qu’il faut saluer, le magazine Famille Chrétienne consacrait une enquête à la méthode Billings . L’article ne cachait rien de ses difficultés de miese en oeuvre, des exigences qu’elle suppose pour les couples, notamment en matière d’auto observation. Qui peut raisonnablement imaginer qu’une méthode aussi contraignante pour des gens éduqués et motivés puisse être une réponse pertinente, au niveau de continents entiers, pour des populations plongées dans l’analphabétisme, la misère et le sous-développement ? Sans doute est-ce là « l’angélisme » dénonçé par Jacques Blamont.
Permettez-moi de terminer sur un souvenir. En 2000, l’Abbé Pierre avait été invité à Lourdes par le Mouvement chrétien des retraités (MCR), dans le cadre des 1e Rencontres du monde de la retraite. Interpellé, lors d’une table ronde, sur les questions liées à la contraception, il avait évoqué sa rencontre, à Rome, en 1955, avec le cardinal français Eugène Tisserand.
Le vieux prélat lui avait appris la découverte récente qui allait permettre ultérieurement la mise au point de la pilule contraceptive. Le cardinal s’était réjoui, devant lui, de cette « attention de la Providence » alors même que l’on commençait à s’inquiéter, à travers le monde, d’un risque de surpopulation. Puis il avait ajouté, rieur, connaissant bien son monde de la Curie romaine : « Qu’est- ce que nos moralistes vont encore inventer pour nous dire que c’est mal ? » Bien vu Eminence ! Et maintenant, que l’Eglise se trouve invitée à « sauver » la planète, on fait quoi ?
le sourire de la journée, le soleil de la journée!!!!
merci à vous et au Cardinal Tisserand
que cette Eglise , je l’aime , qui ose se réjouir, écouter, secouer aussi, mais avec coeur et humour et joie!!!!!
Cette Eglise , elle vit et rayonne avec et pour le monde d’aujourd’hui