Lettre ouverte à mon ami Henri, dit l’abbé Pierre

Lettre ouverte à mon ami Henri, dit l’abbé Pierre

« Un jour je te décevrai, ce jour là, j’aurai besoin de toi » (Robert Desnos) Me voici ! 

(Cet article a été repris sur le site de Golias, celui de l’hebdomadaire catholique Le Pèlerin et sur la news letter Notre pain quotidien, du 19 juillet. Il a également été traduit en italien et publié sur le site Adista par sa directrice Ludovica Eugenio que je remercie infiniment.)

Voilà l’abbé, la bombe a explosé. J’étais au courant de son largage depuis la veille. Connaissant nos liens d’amitié, des responsables d’Emmaüs avaient eu la délicatesse de me prévenir. J’ai su à l‘instant même que je ne commenterais pas l’info qui allait déferler sur les réseaux sociaux ni répondre aux sollicitations des medias. Pas le cœur à ça ! J’ai ouvert mon ordinateur et tapé le titre de ce billet : Lettre ouverte à mon ami Henri, dit l’abbé Pierre. Je n’ai pas eu le courage d’aller plus loin, ne sachant pas par où commencer. Je savais que j’allais devoir peser chaque mot, chaque tournure de phrase, chaque silence : par respect pour celles qui affirment avoir été victimes de tes actes et que nous devons écouter et soutenir; par respect pour toi qui n’est plus là pour t’expliquer; par respect pour nous tous qui t’aimions. Tu vois, déjà, je renonce au choix du présent pour ne contraindre personne… Depuis : j’ai lu La Vie et la Croix ! Je sais ! Alors je peux t’écrire. 

Tu t’étonneras peut-être de ce tutoiement soudain, toi qui l’a tellement utilisé à mon égard comme tu le faisais souvent, même au-delà de tes proches. Jusqu’au jour de ta mort j’ai toujours choisi le « vous ». Par respect. N’imagine pas que le respect ait disparu. Non ! Simplement ces révélations te font tout de même tomber de ton piédestal et nous rend peut-être plus proches encore. Je suis en colère l’abbé. En colère contre toi. Je me sens plus trahi que  trompé, ne t’ayant jamais interrogé sur ces questions. Comment aurais-je osé le faire ? 

Souviens-toi : le 11 avril 2006 je suis venu te voir à Alfortville. Un homme menaçait alors de révéler dans les médias qu’il était ton fils biologique. A ma requête, tu as accepté de me dire « ta vérité ». Je me suis engagé à garder cet entretien secret aussi longtemps qu’il ne passerait pas à l’acte. Mon désir était de pouvoir te donner un jour la parole si ces révélations survenaient après ta mort. Ce qui fut le cas. Dans le Pèlerin du 24 mai 2007, quatre mois après ta disparition, alors que sortait en librairie l’abbé Père (1) je publiais ton témoignage : « Je l’affirme et réaffirme : jamais il ne m’est arrivé aucune union avec sa mère. » (2) Ce soir je m’interroge : disais-tu vrai ? 

Souviens-toi, fin juin début juillet 1989 je passai avec toi quelques jours à Saint-Wandrille où tu pensais t’être définitivement retiré. Au terme d’un long entretien que j’allais publier à l’automne pour les quarante ans d’Emmaüs je t ‘interrogeai sur la « réputation de sainteté » qui te collait à la peau. Tu m’avais répondu : « Ça m’humilie. Je connais trop mes faiblesses et mes insuffisances. »  Puis, après un long silence : « Je te dirai à propos de ma prétendue sainteté ce que Jeanne d’Arc répondait à ses juges qui lui demandaient si elle était en état de grâce : si j’y suis, Dieu m’y garde, si je n’y suis pas, Dieu veuille m’y mettre. »

Au début de ce mois, l’abbé, le Festival de la correspondance de Grignan t’avait mis, au côté de Charles de Gaulle, Nelson Mandela, Marie Bonaparte, Louise Michel et quelques autres sur la liste des « héros » auxquels on rendait hommage. Je me suis acquitté de la mission qui m’avait été confiée. Le soir, dans la cour du château, cinq-cents spectateurs ont fait une standing ovation au comédien Bruno Puzulu qui les avait émus aux larmes en lisant, pendant plus d’une heure, un choix de tes lettres où tu apparaissais dans la vérité de ta force et de tes fragilités. L’après-midi, dans mon intervention, j’avais cité cette carte, reçue parmi deux mille autres, lors de la parution de l’album qui t’était consacré à l’automne 1989 : « Dieu merci, vous m’aurez permis de connaître un saint de mon vivant. »

Alors oui, je t’en veux, l’abbé. 

Je t’en veux pour ces femmes que tu as humiliées par des gestes déplacés qui n’étaient pas dignes de toi. Je ne me ferai pas, ici, juge de leur souffrance ! 

Je t’en veux pour toi, d’avoir ainsi foutu en l’air, par inconscience, une vie de combat contre la misère et les injustices. N’est-ce pas toi qui disait : « Qui dira au Prince son fait si le prophète lui devient semblable ?» Le prophète, même mort, parlait encore… 

Je t’en veux pour tous ceux qui voyaient en toi ce héros de Kipling qui sait « être peuple en conseillant les rois ». Souviens toi des premiers vers du poème : « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie. Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir. » Trop tard ! 

(Fresque de la brocante du Foyer Aubois, à Saint-Luc, près de Troyes)

Tu n’es plus là, l’abbé ! Et je me sens fatigué. En trois ans j’ai appris le suicide d’un ami prêtre, Adrien, qui a éclairé mon adolescence et béni mon mariage. Il avait fait de la prison pour faits d’agressions sexuelles sur des jeunes filles et terminé sa vie comme un clochard, errant sur les quais de la Garonne, à Toulouse, avant de mettre fin à ses jours. Qui l’a soutenu ? J’ai découvert les accusations portées contre mon ami le fr André Gouzes, déjà plongé dans un Alzheimer profond, puis appris que les responsables de l’Ordre dominicain disaient ici ou là que le dossier « était vide » sans jamais s’exprimer publiquement sur le sujet, préférant se réfugier derrière le silence du Procureur de la République de Rodez. J’ai découvert les anciennes pratiques sacramentelles sacrilèges  de mon évêque Michel Santier, dont j’avais la confiance, et je frémis aux rumeurs des conclusions possibles d’un nouveau procès canonique. 

Et toi, aujourd’hui !

Le jour où j’ai recopié dans mes carnets de lecture cette phrase de Robert Desnos, je n’imaginais pas avoir à en faire un tel usage. Ecoute toi parler, l’abbé : « Un jour, je te décevrai, et ce jour là, j’aurai besoin de toi. » J’essaie d’être là ! 

Dans l’article que la Vie te consacre cette semaine, je lis : « Tout l’intérêt de la période actuelle est la libération de la parole, dans la société comme dans l’Église catholique. Les gens ne meurent plus avec leurs secrets : l’époque a changé. » Tout cela est sans doute vrai mais cette dernière phrase me terrifie ! Je repense à Malraux : « Pour l’essentiel, l’homme est ce qu’il cache : un misérable petit tas de secrets. » Une société de liberté peut-elle survivre au vertige collectif de la transparence ? Qui d’entre nous peut se sentir à l’abri ? 

Le 6 juillet, lors du festival de la correspondance de Grignan, Boris Cyrulnik observait que dans nos sociétés modernes les nouveaux « héros » (thème des rencontres) étaient désormais les victimes. A l’image du Christ diront certains ! Alors je m’interroge : comment respecter la souffrance des victimes et leurs droits légitimes, sans détruire l’œuvre de leurs agresseurs qui ne sauraient être réduits aux actes coupables, parfois criminels, qu’ils ont pu poser ? Rien ne peut faire que ce qui a été, de beau, de bon et parfois de grand, n’ait pas été. Que deviendrons nous si au motif de déboulonner les idoles , toutes les idoles, nous en venons à renier ceux qui nous ont fait grandir ? 

Mais tu connais, comme moi, dans la Bible, cette terrible prophétie d’Ezechiel (18,24) : « Si le juste renonce à sa justice et commet le mal, imitant toutes les abominations que commet le méchant, vivra-t-il ? On ne se souviendra plus de toute la justice qu’il a pratiquée, mais à cause de l’infidélité dont il s’est rendu coupable et du péché qu’il a commis, il mourra. »

Moi, je ne peux oublier ce que je dois à Adrien qui a éclairé de sa confiance mes années d’adolescence. Pierre Soulage disait de l’écrivain Joseph Delteil, dans des circonstances similaires : « Il a tellement cru en moi que moi-même j’ai fini par y croire. »

Je ne peux oublier d’avoir vécu à l’abbaye de Sylvanès, grâce à la Liturgie chorale du peuple de Dieu du fr André Gouzes, des triduum pascal où je me suis senti pénétré du mystère de Dieu tout en faisant une véritable expérience de la communion des saints. J’en conserve la chair de poule. 

Je ne peux oublier que Michel Santier fut aussi l’homme du redéploiement de notre cathédrale de Créteil, de notre synode diocésain, du dialogue avec nos frères protestants, juifs et musulmans. 

(Sur une étagère de ma bibliothèque, en face de moi, au moment où j’écris ces lignes)

Je ne peux oublier de toi, l’abbé, ces moments où en fin de journée tu me proposais de « rester » parce que tu allais célébrer l’eucharistie sur un coin de table. Je ne peux oublier cette conviction qui t’a fait vivre, qu’en tout homme – fut-il le dernier des salauds – est un trésor, retrouvée presque mot pour mot dans la bouche de Robert Badinter expliquant sa vocation d’avocat. Je ne peux oublier ce que tu m’as fait comprendre de la radicalité du combat pour la justice venant se substituer à trop de mièvreries caritatives. Car si, comme tu l’avais découvert, « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. » est écrit au présent, contrairement à la plupart des Béatitudes rédigées au futur, c’est bien que le Royaume est déjà là, mais que ne peuvent s’en prévaloir que ceux qui mènent âprement ce combat. 

Je sais, l’abbé :  certains vont lire dans mes propos une indulgence coupable à ton égard. Parce que j’étais et reste ton ami. Non ! Je n’ai aucune indulgence. Mais je sais le poids du mal dont aucun d’entre nous n’est quitte et qu’il y a péché – au sens étymologique de se tromper de cible – à se laisser fasciner exagérément par lui. J’ai lu que l’Eglise de France disait sa honte et sa compassion pour les victimes. Elle sait comme personne avoir honte des turpitudes des autres. Sans jamais se remettre vraiment en question – notamment dans son approche de la sexualité et du célibat ecclésiastique – parce qu’il y va – dit-elle – de la compréhension du plan de Dieu sur l’humanité. 

L’abbé, combien de fois m’as-tu dit : «Lorsqu’on a vaincu la peur de la pauvreté, de la souffrance et de la mort, alors mais alors seulement, on devient un homme libre.» Tu as vécu dans la pauvreté. J’en puis témoigner. Te voilà désormais dans la pauvreté la plus extrême, dépouillé de cet ultime orgueil qu’avec notre assentiment tu avais emporté avec toi dans la tombe. Te voilà nu. Définitivement nu ? 

Mais quel gâchis, l’abbé, quel gâchis.

  1. Jean-Christophe d’Escaut, L’abbé Père. Editions Alphée 2007, 336 p. 
  2. En réalité cette formulation figure dans la lettre que l’abbé Pierre m’a remise ce jour-là et qui reprenait, signé par lui, l’essentiel de notre conversation. 

Photo d’ouverture : © Claude Iverné

184 comments

  • A René et Julien
    Je pense que vous faites une erreur d’analyse . La critique de la société vis a vis de des scandales dont les clercs sont à l’origine n’est pas principalement due aux causes que vous évoquez qui seraient le besoin immédiat d’idoles et un puritanisme d’obsédés sexuels
    Cette critique de la societe a , de mon point de vue essentiellement pour cause le refus du déni et de l’hypocrisie qui en découle
    – Déni vis à vis des faits : le comportement de l’abbé Pierre était connu au sein de l’institution ecclésiale qui s’est vautrée dans le denî pis , qui a exploité cette image fausse et fabriquée. C’est ce deni que la société refuse .
    -Hypocrisie : Le célibat des clercs affiché , brandi comme une vertu alors qu’il n’est pas respecté et que sa transgressio se fait d’une manière abusive , souvent delictuelle et parfois criminelle ..
    Si l’abbé Pierre avait multiplié les liaisons avec des personnes consentantes , s’il n’avait pas argue de son statut clerical , la société civile avait admire l’œuvre extraordinaire d’un homme ordinaire et qui le savait ..
    Sans doute faut il garder en mémoire cette phrase de JP Sartre sur notre commune condition : Je suis un homme fait de tous les hommes qui les vaut tous et que vaut n’importe qui .
    C’est le fait que l’église veuille faire croire que ses clercs échapperaient statutairement à cette commune condition humaine alors que si crument non seulement ils la vivent mais ils la defigurent .
    C’est cela et exclusivement cela que la société civile critique .A juste raison .

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    • Je cite :  » Hypocrisie : Le célibat des clercs affiché , brandi comme une vertu alors qu’il n’est pas respecté et que sa transgression se fait d’une manière abusive , souvent délictuelle et parfois criminelle ..  »

      « Le pire dans cette Église est l’hypocrisie »
      Gabriella Loser Friedli, Présidente de l’Association pour les femmes concernées par le célibat des prêtres (Zöfra)

      Fribourg, 23 août 2012 (Apic)
      « Il y a aujourd’hui dans l’Eglise catholique en Suisse un nombre plus élevé que jamais de prêtres qui vivent une relation clandestine », estime Gabriella Loser Friedli.
      La plupart de ces prêtres qui ont une relation cachée ou des enfants sont des étrangers, explique à l’Apic la fondatrice et présidente de l’Association pour les femmes concernées par le célibat des prêtres (Zöfra). (Gabriella Loser Friedli, cath.ch, 23/8/2012, vers l’article)

      ​​Que de silences hypocrites.​et que de silencieuses hypocrisies ​!

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      • S’il n’y avait que la Suisse à souffrir de l’hypocrisie spirituelle, du système!
        La présentation de l’évolution du catholicisme mondial sur 10 ans – https://www.cath.ch/newsf/comment-leglise-catholique-a-evolue-en-10-ans-dans-le-monde/- est éclairante, sachant qu’il est quasi impossible à quelque religion que ce soit de définir statistiquement le nombre de ses membres, que la 1ère place est enviée et qu’une fois entré (baptisé, circoncis…) il n’y a guère de porte de sortie que la mort! Ainsi, le nombre de prêtres est sans doute plus significatif que celui des « membres ». Or sur ces 10 ans -début du dynamique pontificat de François- la population mondiale a augmenté de 11.2% et le nombre de prêtres baissé de 1.4%… soit un replis de 12.4% sur 10 ans… qui n’est pas spécifique au catholicisme.

        Au risque de me tromper il est probable que c’est à nouveau d’Europe que souffle un zéphyr de libération, à la suite des libération du patriarcat, des dynasties, de l’esclavage, de la dépénalisation de l’avortement, de la criminalisation de l’homosexualité (confondue malsainement avec la pédophilie)…- une libération spirituelle, sans doute pas sans risques (matérialisme, capitalisme, nationalismes, pouvoirs maffieux…), que les peureux, admirateurs d’un passé mythifié, se hâtent paresseusement d’assimiler à « 68 » et au monde contemporain, aussi mauvais que les précédentes époques l’ont été « à leur manière », et autant porteur de germes d’avenir que les précédents. A nous d’en prendre soin.

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        • Il y a religion et religiosité, il y a foi et superstition. Et il y a le vernis d’une religion dévoyée tradi-integriste de droite-extrême-droite. On gratte et on s’aperçoit que ce n’est qu’une secte. Heureusement, le pape François est là!

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  • Évangile du jour à méditer

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,39-42.
    En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
    Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.
    Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
    Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »

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    • AFFAIRE ABBÉ PIERRE Abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : comment expliquer 50 ans d’omerta ?  » « Il faut distinguer le collectif et les individus, dit un bon connaisseur du dossier. Au sein de l’Église comme au sein du mouvement Emmaüs, ces dernières années, il est fort probable que certains étaient informés des agissements de l’abbé Pierre. Pas tous, mais certains. Tant qu’il n’y a pas de scandale, on tait le problème. C’est propre aux fonctionnements de toute institution ».  » (Pierrick BAUDAIS et Carine JANIN, ouest-france.fr, 12/9/2024, vers l’article)

      Quelle que soit l’institution, le fait de ​taire le problème​ fait problème
      (la paille et la poutre n’y chang​ent rien).

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    • Michel de Guibert,

      Avec vos citations, à propos de cette affaire justement, pas en soi ( pour dénoncer la médisance hypocrite ), vous allez finir par rendre odieux l’Evangile. Est ce le but que vous poursuivez ?
      Et vous mettez bien ici en évidence par quels biais s’est ancrée dans la conscience catho, la confusion entre la justice et la miséricorde. Ce qui fait que nulle justice n’a été rendue aux victimes de faits gravement délictuels sommees par contre de pardonner et de regarder d’abord leurs propres fautes. Imparable en effet pour imposer silence aux victimes et justifier omerta des autorités.
      Car, encore une fois, bien sûr que nous sommes tous pecheurs, aucun doute là dessus bien sur !, mais nous ne commettons pas toutes des crimes et des délits. Et fort heureusement !
      Par ailleurs, nous sommes tous des citoyens obligés de rendre compte de nos infractions à la loi qui servent à protéger autrui et aussi nous mêmes. Ceci étant la base du contrat social.
      Ce n’est qu’ensuite, et sur un tout autre plan spirituel, que pardon ( de la part des victimes ) et miséricorde peuvent s’exercer, la véritable miséricorde n’appartenant qu’à Dieu.
      Et il me vient à l’esprit d’autres paroles très fortes des prophètes d’Israel et du Christ lui même contre le mal fait aux plus faibles et aux plus vulnerables par les puissants en tout genre, contre le scandale des petits . Il conviendrait de ne pas les oublier puisque le Christ a toujours fait droit aux victimes et est allé jusqu’à en être une lui même.

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  • Dans un tel contexte de dénonciation d’abus de la part de l’abbé Pierre, une référence positive à Sartre (post Guy Legrand 8/09) m’est apparue comme bien mal venue quand on sait les témoignages à son égard et à S.de Beauvoir: https://journal.alinareyes.net/2018/04/11/simone-de-beauvoir-abus-et-servitudes/ et https://www.radiofrance.fr/franceculture/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie-2026242. Je suis prise de malaise voyez-vous face à la statue de Simone de Beauvoir toute vêtue d’or, exposée avec 10 autres femmes aux jeux olympiques, se pavaner bientôt à l’Assemblée Nationale : notre époque n’est-elle pas schizophrénique ? (Marie Curie par exemple n’était telle pas plus digne d’être une figure « inspirante » pour figurer ainsi aux jeux olympiques ?)
    Véronique Margron toujours aux côtés des victimes -et qui a une conscience accrue du ravage des « abus de pouvoir » dans l’église et de l’omerta qui les couvre- n’est pas remise en cause par les journalistes (plateau télévisé Arte) lorsqu’elle dit que les violences des abus sexuels n’ont pas à venir stigmatiser le célibat des prêtres (c’est un tout autre débat) : l’immense majorité des violences sexuelles (dont on parle) est bien commise par des personnes ayant une vie sexuelle active. Tous les faits divers, enquêtes et autres faits d’actualité le démontrent. Sur sa page Facebook, le philosophe Emmanuel Tourpe a une analyse subtile qui me semble compléter les propos de René sur ce site concernant l’abbé Pierre : ce n’est pas une pub de ma part mais un partage sur un sujet « très douloureux », qui mérite d’être débattu avec intelligence.

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    • Oui, en 1943, la prof rabatteuse Simone a été exclue par l’éduc nat… et recasée par son Jean-Paul au service du régime de Vichy. « Fallait bien vivre! » comme l’a écrit la « pauvre » Simone qui, du moins, n’avait pas fait vœu de chasteté et dont l’immonde préchi-prêcha a été cohérent avec ses convictions: elle n’a pas joué double jeu!
      Fabliaux, chansonnettes, poètes, chansonniers, artistes et autres laïcs ordinaires ont osé évoquer, au sujet des ordonnés et consacré(e)s… au moyen-âge « la moralité charnelle douteuse », à la Renaissance « la lubricité », au grand siècle « les déshabillés grand siècle », au 18ème « les encapuchonnés des lumières », au siècle dévot et au début du 20ème « les images coquines en séries sous le manteau ». Malgré le grand soin mis par l’Institution à cacher ces misères, quelques témoignages n’ont pas pu être effacés, éliminés, oubliés.
      Myriam Deniel Ternant: https://www.champ-vallon.com/myriam-deniel-ternant-ecclesiastiques-en-debauche/ et https://www.google.fr/books/edition/Une_histoire_%C3%A9rotique_de_l_%C3%A9glise/seM9EAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&pg=PT5&printsec=frontcover
      « Mais non, ce ne sont que mensonges!c’est la poutre et la paille! c’est la faute à 68 (rien à voir avec HV)! avant tout allait bien! y a pas de système!… » répètent en chœur avec les 8 salopards de l’académie catholique de France les adeptes de la secte romaine. Comment peut-on ignorer que l’amas d’hypocrisies, de dénis, de mystères et secrets, de légendes,de faux saints, de faux et usages de faux*… fait de l’Institution une banale secte païenne aux yeux de la communauté humaine (l’Eglise).
      * Je n’en connais pas d’inventaire. Il y a au moins la « fausse donation de Constantin » et les « fausses décrétales » dont le rôle politique a été considérable pour passer des dynasties barbares (mérovingiennes) aux carolingiennes. Il y a aussi deux à trois siècles de bidouillages par des scribes traducteurs aux ordres de « Pères de l’Eglise » de textes importants du NT. Il n’y a pas que l’ajout « tardif » du dernier chapitre de selon Marc (début 4ème siècle est probable, Eusèbe de Césarée) !

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    • Ah oui, Sophia, mais Sartre et Simone de Beauvoir et tous ces intellectuels branchés qui faisaient l’apologie de la pédophilie demeurent intouchables contrairement aux curés… cherchez l’erreur… Quelle hypocrisie !

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