« Un jour je te décevrai, ce jour là, j’aurai besoin de toi » (Robert Desnos) Me voici !
(Cet article a été repris sur le site de Golias, celui de l’hebdomadaire catholique Le Pèlerin et sur la news letter Notre pain quotidien, du 19 juillet. Il a également été traduit en italien et publié sur le site Adista par sa directrice Ludovica Eugenio que je remercie infiniment.)
Voilà l’abbé, la bombe a explosé. J’étais au courant de son largage depuis la veille. Connaissant nos liens d’amitié, des responsables d’Emmaüs avaient eu la délicatesse de me prévenir. J’ai su à l‘instant même que je ne commenterais pas l’info qui allait déferler sur les réseaux sociaux ni répondre aux sollicitations des medias. Pas le cœur à ça ! J’ai ouvert mon ordinateur et tapé le titre de ce billet : Lettre ouverte à mon ami Henri, dit l’abbé Pierre. Je n’ai pas eu le courage d’aller plus loin, ne sachant pas par où commencer. Je savais que j’allais devoir peser chaque mot, chaque tournure de phrase, chaque silence : par respect pour celles qui affirment avoir été victimes de tes actes et que nous devons écouter et soutenir; par respect pour toi qui n’est plus là pour t’expliquer; par respect pour nous tous qui t’aimions. Tu vois, déjà, je renonce au choix du présent pour ne contraindre personne… Depuis : j’ai lu La Vie et la Croix ! Je sais ! Alors je peux t’écrire.
Tu t’étonneras peut-être de ce tutoiement soudain, toi qui l’a tellement utilisé à mon égard comme tu le faisais souvent, même au-delà de tes proches. Jusqu’au jour de ta mort j’ai toujours choisi le « vous ». Par respect. N’imagine pas que le respect ait disparu. Non ! Simplement ces révélations te font tout de même tomber de ton piédestal et nous rend peut-être plus proches encore. Je suis en colère l’abbé. En colère contre toi. Je me sens plus trahi que trompé, ne t’ayant jamais interrogé sur ces questions. Comment aurais-je osé le faire ?
Souviens-toi : le 11 avril 2006 je suis venu te voir à Alfortville. Un homme menaçait alors de révéler dans les médias qu’il était ton fils biologique. A ma requête, tu as accepté de me dire « ta vérité ». Je me suis engagé à garder cet entretien secret aussi longtemps qu’il ne passerait pas à l’acte. Mon désir était de pouvoir te donner un jour la parole si ces révélations survenaient après ta mort. Ce qui fut le cas. Dans le Pèlerin du 24 mai 2007, quatre mois après ta disparition, alors que sortait en librairie l’abbé Père (1) je publiais ton témoignage : « Je l’affirme et réaffirme : jamais il ne m’est arrivé aucune union avec sa mère. » (2) Ce soir je m’interroge : disais-tu vrai ?
Souviens-toi, fin juin début juillet 1989 je passai avec toi quelques jours à Saint-Wandrille où tu pensais t’être définitivement retiré. Au terme d’un long entretien que j’allais publier à l’automne pour les quarante ans d’Emmaüs je t ‘interrogeai sur la « réputation de sainteté » qui te collait à la peau. Tu m’avais répondu : « Ça m’humilie. Je connais trop mes faiblesses et mes insuffisances. » Puis, après un long silence : « Je te dirai à propos de ma prétendue sainteté ce que Jeanne d’Arc répondait à ses juges qui lui demandaient si elle était en état de grâce : si j’y suis, Dieu m’y garde, si je n’y suis pas, Dieu veuille m’y mettre. »
Au début de ce mois, l’abbé, le Festival de la correspondance de Grignan t’avait mis, au côté de Charles de Gaulle, Nelson Mandela, Marie Bonaparte, Louise Michel et quelques autres sur la liste des « héros » auxquels on rendait hommage. Je me suis acquitté de la mission qui m’avait été confiée. Le soir, dans la cour du château, cinq-cents spectateurs ont fait une standing ovation au comédien Bruno Puzulu qui les avait émus aux larmes en lisant, pendant plus d’une heure, un choix de tes lettres où tu apparaissais dans la vérité de ta force et de tes fragilités. L’après-midi, dans mon intervention, j’avais cité cette carte, reçue parmi deux mille autres, lors de la parution de l’album qui t’était consacré à l’automne 1989 : « Dieu merci, vous m’aurez permis de connaître un saint de mon vivant. »
Alors oui, je t’en veux, l’abbé.
Je t’en veux pour ces femmes que tu as humiliées par des gestes déplacés qui n’étaient pas dignes de toi. Je ne me ferai pas, ici, juge de leur souffrance !
Je t’en veux pour toi, d’avoir ainsi foutu en l’air, par inconscience, une vie de combat contre la misère et les injustices. N’est-ce pas toi qui disait : « Qui dira au Prince son fait si le prophète lui devient semblable ?» Le prophète, même mort, parlait encore…
Je t’en veux pour tous ceux qui voyaient en toi ce héros de Kipling qui sait « être peuple en conseillant les rois ». Souviens toi des premiers vers du poème : « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie. Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir. » Trop tard !
(Fresque de la brocante du Foyer Aubois, à Saint-Luc, près de Troyes)
Tu n’es plus là, l’abbé ! Et je me sens fatigué. En trois ans j’ai appris le suicide d’un ami prêtre, Adrien, qui a éclairé mon adolescence et béni mon mariage. Il avait fait de la prison pour faits d’agressions sexuelles sur des jeunes filles et terminé sa vie comme un clochard, errant sur les quais de la Garonne, à Toulouse, avant de mettre fin à ses jours. Qui l’a soutenu ? J’ai découvert les accusations portées contre mon ami le fr André Gouzes, déjà plongé dans un Alzheimer profond, puis appris que les responsables de l’Ordre dominicain disaient ici ou là que le dossier « était vide » sans jamais s’exprimer publiquement sur le sujet, préférant se réfugier derrière le silence du Procureur de la République de Rodez. J’ai découvert les anciennes pratiques sacramentelles sacrilèges de mon évêque Michel Santier, dont j’avais la confiance, et je frémis aux rumeurs des conclusions possibles d’un nouveau procès canonique.
Et toi, aujourd’hui !
Le jour où j’ai recopié dans mes carnets de lecture cette phrase de Robert Desnos, je n’imaginais pas avoir à en faire un tel usage. Ecoute toi parler, l’abbé : « Un jour, je te décevrai, et ce jour là, j’aurai besoin de toi. » J’essaie d’être là !
Dans l’article que la Vie te consacre cette semaine, je lis : « Tout l’intérêt de la période actuelle est la libération de la parole, dans la société comme dans l’Église catholique. Les gens ne meurent plus avec leurs secrets : l’époque a changé. » Tout cela est sans doute vrai mais cette dernière phrase me terrifie ! Je repense à Malraux : « Pour l’essentiel, l’homme est ce qu’il cache : un misérable petit tas de secrets. » Une société de liberté peut-elle survivre au vertige collectif de la transparence ? Qui d’entre nous peut se sentir à l’abri ?
Le 6 juillet, lors du festival de la correspondance de Grignan, Boris Cyrulnik observait que dans nos sociétés modernes les nouveaux « héros » (thème des rencontres) étaient désormais les victimes. A l’image du Christ diront certains ! Alors je m’interroge : comment respecter la souffrance des victimes et leurs droits légitimes, sans détruire l’œuvre de leurs agresseurs qui ne sauraient être réduits aux actes coupables, parfois criminels, qu’ils ont pu poser ? Rien ne peut faire que ce qui a été, de beau, de bon et parfois de grand, n’ait pas été. Que deviendrons nous si au motif de déboulonner les idoles , toutes les idoles, nous en venons à renier ceux qui nous ont fait grandir ?
Mais tu connais, comme moi, dans la Bible, cette terrible prophétie d’Ezechiel (18,24) : « Si le juste renonce à sa justice et commet le mal, imitant toutes les abominations que commet le méchant, vivra-t-il ? On ne se souviendra plus de toute la justice qu’il a pratiquée, mais à cause de l’infidélité dont il s’est rendu coupable et du péché qu’il a commis, il mourra. »
Moi, je ne peux oublier ce que je dois à Adrien qui a éclairé de sa confiance mes années d’adolescence. Pierre Soulage disait de l’écrivain Joseph Delteil, dans des circonstances similaires : « Il a tellement cru en moi que moi-même j’ai fini par y croire. »
Je ne peux oublier d’avoir vécu à l’abbaye de Sylvanès, grâce à la Liturgie chorale du peuple de Dieu du fr André Gouzes, des triduum pascal où je me suis senti pénétré du mystère de Dieu tout en faisant une véritable expérience de la communion des saints. J’en conserve la chair de poule.
Je ne peux oublier que Michel Santier fut aussi l’homme du redéploiement de notre cathédrale de Créteil, de notre synode diocésain, du dialogue avec nos frères protestants, juifs et musulmans.
(Sur une étagère de ma bibliothèque, en face de moi, au moment où j’écris ces lignes)
Je ne peux oublier de toi, l’abbé, ces moments où en fin de journée tu me proposais de « rester » parce que tu allais célébrer l’eucharistie sur un coin de table. Je ne peux oublier cette conviction qui t’a fait vivre, qu’en tout homme – fut-il le dernier des salauds – est un trésor, retrouvée presque mot pour mot dans la bouche de Robert Badinter expliquant sa vocation d’avocat. Je ne peux oublier ce que tu m’as fait comprendre de la radicalité du combat pour la justice venant se substituer à trop de mièvreries caritatives. Car si, comme tu l’avais découvert, « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. » est écrit au présent, contrairement à la plupart des Béatitudes rédigées au futur, c’est bien que le Royaume est déjà là, mais que ne peuvent s’en prévaloir que ceux qui mènent âprement ce combat.
Je sais, l’abbé : certains vont lire dans mes propos une indulgence coupable à ton égard. Parce que j’étais et reste ton ami. Non ! Je n’ai aucune indulgence. Mais je sais le poids du mal dont aucun d’entre nous n’est quitte et qu’il y a péché – au sens étymologique de se tromper de cible – à se laisser fasciner exagérément par lui. J’ai lu que l’Eglise de France disait sa honte et sa compassion pour les victimes. Elle sait comme personne avoir honte des turpitudes des autres. Sans jamais se remettre vraiment en question – notamment dans son approche de la sexualité et du célibat ecclésiastique – parce qu’il y va – dit-elle – de la compréhension du plan de Dieu sur l’humanité.
L’abbé, combien de fois m’as-tu dit : «Lorsqu’on a vaincu la peur de la pauvreté, de la souffrance et de la mort, alors mais alors seulement, on devient un homme libre.» Tu as vécu dans la pauvreté. J’en puis témoigner. Te voilà désormais dans la pauvreté la plus extrême, dépouillé de cet ultime orgueil qu’avec notre assentiment tu avais emporté avec toi dans la tombe. Te voilà nu. Définitivement nu ?
Mais quel gâchis, l’abbé, quel gâchis.
- Jean-Christophe d’Escaut, L’abbé Père. Editions Alphée 2007, 336 p.
- En réalité cette formulation figure dans la lettre que l’abbé Pierre m’a remise ce jour-là et qui reprenait, signé par lui, l’essentiel de notre conversation.
Photo d’ouverture : © Claude Iverné
ADDENDUM
Cette « lettre ouverte » a été écrite et mise en ligne le 18 juillet 2024, au lendemain des « premières » révélations concernant l’abbé Pierre. Elle était un cri du cœur “raisonné“ que je ne vois aucune raison de renier. Le 25 juillet je mettais en ligne un nouveau billet titré : Quelques réflexions “provisoires“ sur l’affaire abbé Pierre. L’article a suscité de vifs débats. Mon propos n’était pas sans lien avec la thèse de François Azouvi : Du héros à la victime : la métamorphose contemporaine du sacré (Galimard). Le relire postérieurement aux nouvelles révélations du 6 septembre qui « marquent une escalade brutale dans les accusations » (la Croix) peut sembler insupportable. Pour la simple raison que la gravité des faits désormais rapportés rend caducs et « provocants », lus hors contexte de cet « entre deux » communiqués d’Emmaüs, certains passages de cet article. Effet renforcé par le fait que je n’ai pas publié de troisième article sur ce blog, postérieurement à ces nouvelles de graves accusations. Ce qui peut laisser croire au lecteur que je reste sur ces propos. Ce qui est inexact. Le 7 septembre, je postais sur mon fil Facebook : « Je suis effondré des dernières accusations, particulièrement graves, portées contre mon ami l’abbé Pierre. Mes pensées vont aux victimes, qui ont toute ma compassion. Je comprends les décisions prises par la Fondation abbé Pierre de changer de nom et par Emmaüs France de fermer le lieu de mémoire d’Esteville le village normand où il repose. Ce sera, pour l’heure, mon seul commentaire. » Il semblerait qu’aux yeux de certains ce propos reste insuffisant à lever le doute sur mon « analyse » de l’affaire. Je redis donc ici que je reçois comme vraies les accusations portées contre l’abbé Pierre et ne conteste nullement qu’elles aient été rendues publiques, puisque ce sont les deux points qui semblent faire débat. Dans un souci de clarification j’ai décidé de supprimer le second article (Quelques réflexions « provisoires ») de ce blog. Lire « ce qui a été écrit avant » avec les yeux de qui sait ce qui a été révélé après étant un exercice impossible, sinon pour des historiens.
A René et Julien
Je pense que vous faites une erreur d’analyse . La critique de la société vis a vis de des scandales dont les clercs sont à l’origine n’est pas principalement due aux causes que vous évoquez qui seraient le besoin immédiat d’idoles et un puritanisme d’obsédés sexuels
Cette critique de la societe a , de mon point de vue essentiellement pour cause le refus du déni et de l’hypocrisie qui en découle
– Déni vis à vis des faits : le comportement de l’abbé Pierre était connu au sein de l’institution ecclésiale qui s’est vautrée dans le denî pis , qui a exploité cette image fausse et fabriquée. C’est ce deni que la société refuse .
-Hypocrisie : Le célibat des clercs affiché , brandi comme une vertu alors qu’il n’est pas respecté et que sa transgressio se fait d’une manière abusive , souvent delictuelle et parfois criminelle ..
Si l’abbé Pierre avait multiplié les liaisons avec des personnes consentantes , s’il n’avait pas argue de son statut clerical , la société civile avait admire l’œuvre extraordinaire d’un homme ordinaire et qui le savait ..
Sans doute faut il garder en mémoire cette phrase de JP Sartre sur notre commune condition : Je suis un homme fait de tous les hommes qui les vaut tous et que vaut n’importe qui .
C’est le fait que l’église veuille faire croire que ses clercs échapperaient statutairement à cette commune condition humaine alors que si crument non seulement ils la vivent mais ils la defigurent .
C’est cela et exclusivement cela que la société civile critique .A juste raison .
Je cite : » Hypocrisie : Le célibat des clercs affiché , brandi comme une vertu alors qu’il n’est pas respecté et que sa transgression se fait d’une manière abusive , souvent délictuelle et parfois criminelle .. »
« Le pire dans cette Église est l’hypocrisie »
Gabriella Loser Friedli, Présidente de l’Association pour les femmes concernées par le célibat des prêtres (Zöfra)
Fribourg, 23 août 2012 (Apic)
« Il y a aujourd’hui dans l’Eglise catholique en Suisse un nombre plus élevé que jamais de prêtres qui vivent une relation clandestine », estime Gabriella Loser Friedli.
La plupart de ces prêtres qui ont une relation cachée ou des enfants sont des étrangers, explique à l’Apic la fondatrice et présidente de l’Association pour les femmes concernées par le célibat des prêtres (Zöfra). (Gabriella Loser Friedli, cath.ch, 23/8/2012, vers l’article)
Que de silences hypocrites.et que de silencieuses hypocrisies !
S’il n’y avait que la Suisse à souffrir de l’hypocrisie spirituelle, du système!
La présentation de l’évolution du catholicisme mondial sur 10 ans – https://www.cath.ch/newsf/comment-leglise-catholique-a-evolue-en-10-ans-dans-le-monde/- est éclairante, sachant qu’il est quasi impossible à quelque religion que ce soit de définir statistiquement le nombre de ses membres, que la 1ère place est enviée et qu’une fois entré (baptisé, circoncis…) il n’y a guère de porte de sortie que la mort! Ainsi, le nombre de prêtres est sans doute plus significatif que celui des « membres ». Or sur ces 10 ans -début du dynamique pontificat de François- la population mondiale a augmenté de 11.2% et le nombre de prêtres baissé de 1.4%… soit un replis de 12.4% sur 10 ans… qui n’est pas spécifique au catholicisme.
Au risque de me tromper il est probable que c’est à nouveau d’Europe que souffle un zéphyr de libération, à la suite des libération du patriarcat, des dynasties, de l’esclavage, de la dépénalisation de l’avortement, de la criminalisation de l’homosexualité (confondue malsainement avec la pédophilie)…- une libération spirituelle, sans doute pas sans risques (matérialisme, capitalisme, nationalismes, pouvoirs maffieux…), que les peureux, admirateurs d’un passé mythifié, se hâtent paresseusement d’assimiler à « 68 » et au monde contemporain, aussi mauvais que les précédentes époques l’ont été « à leur manière », et autant porteur de germes d’avenir que les précédents. A nous d’en prendre soin.
« Décriminalisation » de l’homosexualité.
Il y a religion et religiosité, il y a foi et superstition. Et il y a le vernis d’une religion dévoyée tradi-integriste de droite-extrême-droite. On gratte et on s’aperçoit que ce n’est qu’une secte. Heureusement, le pape François est là!
» L’ancien homme d’Église devenu écrivain, en appelle, dans une tribune au « Monde », à profiter du prochain synode catholique pour plonger « à la racine du mal dans l’Église, ce double vice » constitué de « la minorisation des femmes et du déni de la sexualité ». » (Michel Bellin, lemonde.fr, 13/9/2024, vers l’article)
AFFAIRE ABBÉ PIERRE L’abbé Pierre, histoire d’un silence – Comment expliquer des décennies de silence sur les agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre ? Éléments de réponse avec l’une des meilleures spécialistes de l’histoire d’Emmaüs, elle-même confrontée à la question de la rumeur et à l’absence de témoignages au moment de la rédaction de son ouvrage Emmaüs et l’abbé Pierre publié en 2009 aux Presses de Sciences Po. : » Les révélations sur l’abbé Pierre n’en finissent pas de s’accumuler. De sa période parlementaire (1945-1951) à la veille de sa mort (le dernier témoignage concerne des faits commis en 2006, à l’âge de 94 ans), son parcours apparaît parsemé de violences à caractère sexuel, pour certaines très graves (viol, attouchement sur enfant). » (Axelle Brodiez-Dolino, theconversation.com, 18/9/2024, vers l’article)
AFFAIRE ABBÉ PIERRE – Les accusations contre l’abbé Pierre : comment et pourquoi l’Église l’a-t-elle protégé ? : » Rendues publiques en juillet dernier, des accusations d’agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre contre plusieurs femmes ont profondément choqué l’opinion publique.
Face à ces révélations, le Pape a admis que l’Église était au courant de certains faits, soulevant ainsi la question : comment l’institution a-t-elle protégé cette figure emblématique jusqu’à aujourd’hui ? (Guillaume Erner reçoit Isabelle de Gaulmyn, Véronique Margron et Philippe Portier, France-Culture, 18/9/2024, vers l’entretien)
Une Église qui a toujours essayé d’étouffer le scandale que représentait l’Abbé Pierre, est-elle encore crédible ? (voir ci-dessous)
AFFAIRE ABBE PIERRE Nouvelles révélations – Accusations contre l’abbé Pierre : un scandale étouffé par l’Église ? : » Alors que des victimes ont indiqué avoir été agressées sexuellement par l’abbé Pierre, de nouveaux documents révèlent que ces agressions auraient débuté dès les années 1950.
Nos invités pour en parler :
– Laëtitia Cherel, journaliste à la cellule investigation de Radio France
– Arnaud Gallais, ancien membre de la Civiise, co-fondateur du collectif Prévenir et protéger
– Christine Pedotti, directrice de la revue Témoignage chrétien
(franceinfo.fr, 9/9/2024, vers l’entretien)
AFFAIRE ABBÉ PIERRE : 70 ans d’omertà dans l’Église catholique
L’omertà est un vocable sicilien propre au champ lexical de la mafia. On le traduit généralement par « loi du silence ». La loi du silence est la règle tacite imposée par les mafieux dans le cadre de leurs affaires criminelles1[source insuffisante] : elle implique, entre autres, la non-dénonciation de crimes et le faux-témoignage. L’omertà s’impose non seulement aux mafieux, mais aussi à tous ceux qui seraient susceptibles de témoigner contre eux en justice. Le châtiment pour la violation de cette loi est la mort.
Un extrait du dossier de Libération sur l’omertà dans l’Institution : » Il est un point sur lequel convergent les différentes franges du catholicisme, c’est la nécessité de la transparence dans les affaires de violences sexuelles. … « Ce qui se passe est révélateur d’une crise structurelle, celle de la crise cléricale », affirme René Poujol, c’est-à-dire de la concentration du pouvoir entre les mains des clercs. » (Damien Bally, ABUS EN EGLISE, 27/12/2022, vers l’article)
Évangile du jour à méditer
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,39-42.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.
Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ?
Comment peux-tu dire à ton frère : “Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil”, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. »
AFFAIRE ABBÉ PIERRE Abbé Pierre accusé d’agressions sexuelles : comment expliquer 50 ans d’omerta ? » « Il faut distinguer le collectif et les individus, dit un bon connaisseur du dossier. Au sein de l’Église comme au sein du mouvement Emmaüs, ces dernières années, il est fort probable que certains étaient informés des agissements de l’abbé Pierre. Pas tous, mais certains. Tant qu’il n’y a pas de scandale, on tait le problème. C’est propre aux fonctionnements de toute institution ». » (Pierrick BAUDAIS et Carine JANIN, ouest-france.fr, 12/9/2024, vers l’article)
Quelle que soit l’institution, le fait de taire le problème fait problème
(la paille et la poutre n’y changent rien).
Michel de Guibert,
Avec vos citations, à propos de cette affaire justement, pas en soi ( pour dénoncer la médisance hypocrite ), vous allez finir par rendre odieux l’Evangile. Est ce le but que vous poursuivez ?
Et vous mettez bien ici en évidence par quels biais s’est ancrée dans la conscience catho, la confusion entre la justice et la miséricorde. Ce qui fait que nulle justice n’a été rendue aux victimes de faits gravement délictuels sommees par contre de pardonner et de regarder d’abord leurs propres fautes. Imparable en effet pour imposer silence aux victimes et justifier omerta des autorités.
Car, encore une fois, bien sûr que nous sommes tous pecheurs, aucun doute là dessus bien sur !, mais nous ne commettons pas toutes des crimes et des délits. Et fort heureusement !
Par ailleurs, nous sommes tous des citoyens obligés de rendre compte de nos infractions à la loi qui servent à protéger autrui et aussi nous mêmes. Ceci étant la base du contrat social.
Ce n’est qu’ensuite, et sur un tout autre plan spirituel, que pardon ( de la part des victimes ) et miséricorde peuvent s’exercer, la véritable miséricorde n’appartenant qu’à Dieu.
Et il me vient à l’esprit d’autres paroles très fortes des prophètes d’Israel et du Christ lui même contre le mal fait aux plus faibles et aux plus vulnerables par les puissants en tout genre, contre le scandale des petits . Il conviendrait de ne pas les oublier puisque le Christ a toujours fait droit aux victimes et est allé jusqu’à en être une lui même.
Marie-Christine,
J’avais écrit « Évangile du jour à méditer », pas à tordre.
Si citer l’Évangile vous le rend odieux, ce qui n’est évidemment pas mon but malgré votre soupçon, il y a un grave problème.
Vous avez raison néanmoins de faire référence dans votre dernier paragraphe à d’autres passages de l’Écriture qui vous viennent à l’esprit, vous auriez pu même les citer (même si ce n’étaient pas ceux du jour).
Dans un tel contexte de dénonciation d’abus de la part de l’abbé Pierre, une référence positive à Sartre (post Guy Legrand 8/09) m’est apparue comme bien mal venue quand on sait les témoignages à son égard et à S.de Beauvoir: https://journal.alinareyes.net/2018/04/11/simone-de-beauvoir-abus-et-servitudes/ et https://www.radiofrance.fr/franceculture/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie-2026242. Je suis prise de malaise voyez-vous face à la statue de Simone de Beauvoir toute vêtue d’or, exposée avec 10 autres femmes aux jeux olympiques, se pavaner bientôt à l’Assemblée Nationale : notre époque n’est-elle pas schizophrénique ? (Marie Curie par exemple n’était telle pas plus digne d’être une figure « inspirante » pour figurer ainsi aux jeux olympiques ?)
Véronique Margron toujours aux côtés des victimes -et qui a une conscience accrue du ravage des « abus de pouvoir » dans l’église et de l’omerta qui les couvre- n’est pas remise en cause par les journalistes (plateau télévisé Arte) lorsqu’elle dit que les violences des abus sexuels n’ont pas à venir stigmatiser le célibat des prêtres (c’est un tout autre débat) : l’immense majorité des violences sexuelles (dont on parle) est bien commise par des personnes ayant une vie sexuelle active. Tous les faits divers, enquêtes et autres faits d’actualité le démontrent. Sur sa page Facebook, le philosophe Emmanuel Tourpe a une analyse subtile qui me semble compléter les propos de René sur ce site concernant l’abbé Pierre : ce n’est pas une pub de ma part mais un partage sur un sujet « très douloureux », qui mérite d’être débattu avec intelligence.
Oui, en 1943, la prof rabatteuse Simone a été exclue par l’éduc nat… et recasée par son Jean-Paul au service du régime de Vichy. « Fallait bien vivre! » comme l’a écrit la « pauvre » Simone qui, du moins, n’avait pas fait vœu de chasteté et dont l’immonde préchi-prêcha a été cohérent avec ses convictions: elle n’a pas joué double jeu!
Fabliaux, chansonnettes, poètes, chansonniers, artistes et autres laïcs ordinaires ont osé évoquer, au sujet des ordonnés et consacré(e)s… au moyen-âge « la moralité charnelle douteuse », à la Renaissance « la lubricité », au grand siècle « les déshabillés grand siècle », au 18ème « les encapuchonnés des lumières », au siècle dévot et au début du 20ème « les images coquines en séries sous le manteau ». Malgré le grand soin mis par l’Institution à cacher ces misères, quelques témoignages n’ont pas pu être effacés, éliminés, oubliés.
Myriam Deniel Ternant: https://www.champ-vallon.com/myriam-deniel-ternant-ecclesiastiques-en-debauche/ et https://www.google.fr/books/edition/Une_histoire_%C3%A9rotique_de_l_%C3%A9glise/seM9EAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&pg=PT5&printsec=frontcover
« Mais non, ce ne sont que mensonges!c’est la poutre et la paille! c’est la faute à 68 (rien à voir avec HV)! avant tout allait bien! y a pas de système!… » répètent en chœur avec les 8 salopards de l’académie catholique de France les adeptes de la secte romaine. Comment peut-on ignorer que l’amas d’hypocrisies, de dénis, de mystères et secrets, de légendes,de faux saints, de faux et usages de faux*… fait de l’Institution une banale secte païenne aux yeux de la communauté humaine (l’Eglise).
* Je n’en connais pas d’inventaire. Il y a au moins la « fausse donation de Constantin » et les « fausses décrétales » dont le rôle politique a été considérable pour passer des dynasties barbares (mérovingiennes) aux carolingiennes. Il y a aussi deux à trois siècles de bidouillages par des scribes traducteurs aux ordres de « Pères de l’Eglise » de textes importants du NT. Il n’y a pas que l’ajout « tardif » du dernier chapitre de selon Marc (début 4ème siècle est probable, Eusèbe de Césarée) !
Ah oui, Sophia, mais Sartre et Simone de Beauvoir et tous ces intellectuels branchés qui faisaient l’apologie de la pédophilie demeurent intouchables contrairement aux curés… cherchez l’erreur… Quelle hypocrisie !
Mais comment pourrait on accepter l’idee d’ un dieu tout puissant utilisant sa puissance comme bon lui semble et ayant en plus un regard bien différent du nôtre
totalement inadmissible ,n’est ce pas…
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Je ne comprends pas bien pourquoi on ramène sans cesse le débat au célibat des prêtres. Je suis moi-même célibataire consacré et n’ai pas honte de l’être. Le mariage ne résoudrait pas ou trés mal une compulsion sexuelle dévoyée. Les gens mariés savent bien qu’un essaimage d’aventures multipliées et multiples ne serait guère concilable avec la fidélité au mariage et à l’épouse, et également que le mariage n’est pas conciliable avec une sexualité tous azimuths et n’y remédie pas. Dire que le mariage des prêtres serait une solution à ces comportements dénués de toute maîtrise (comme ceux de l’abbé Pierre) est à mon sens un affront au mariage qui, je pense, ne doit pas être seulement un exutoire de compulsions incontrôlées mais exige lui aussi respect de l’autre et vie pulsionnelle régulée par l’amour vrai que l’on porte à son conjoint. Le viol conjugal est une infraction punie par la loi. Les dévoiements dont l’actualité nous parle n’ont rien à voir avec un mariage de fidélité. Il s’agit quand même, pour l’abbé Pierre, de comportements qui peuvent être caractérisés d’agression. Le maraiage serait-il une forme d’agression ? Bien sûr que non. Quant aux cas de pédophilie, ils sont opposés aux exigences normales du mariage, même si les pédophiles, dit-on, sont souvent également mariés; Les actes pédophiles sont caractérisés comme criminels (on parle de pédocriminels). Pourrait -on alors passer en parfaite continuité d’actes pédocriminels à une sexualité conjugale homogène à ceux-ci ? Bonjour pour l’épouse qui ne serait pas plus respectée que dans ces cas et serait traitée comme un objet pulsionnel comme les autres et a qui serait infligé les mauvais traitements que les pédocriminel et violeurs infligent à leurs victimes agressées.
Le cas du mari qui faisait violer sa femme par des inconnus est dit dans les journaux et émissions de tv comme un constant mari exemplaire par ailleurs. Je suppose que le mari prétendu exemplaire devait avoir des manières assez particulières de faire l’amour avec sa femme, mais qu’elle ne s’est aperçue de rien (on cache ce qu’on ne veut pas voir). En tous les cas, un homme qui est soupçonné d’avoir tué deux femmens après les avoir violées, qui a fait violer sa femme 100 fois par des voisins ne peut être un mari aimant de façon exemplaire. Il devait avoir des façons de faire moins qu’attentives et respectueuses !.
Il me semble, mais je ne suis pas marié et ne connais pas ce qui se passe dans l’intimité des couples, mais je ne vois pas en quoi deux modes de sexualité si contraires et opposés peuvent faire que le non-célibat des prêtres résoudrait la question des conduites complètement ignobles. Ou alors, il faudrait dire que le mariage participe lui aussi à l’ignominie, ce que l’Eglise (à part les hérésiarques encratistes aux premiers siècles) n’a jamais pensé puisqu’elle en a fait un sacrement.
Je ne suis nullement opposé au mariage des prêtres; Mais j’affirme que c’est une autre question que celle de vouloir en faire un remède contre les dévoiements, par honneur et respect du mariage et son inaltérable beauté..
En effet, le mariage comme « remède à la concupiscence » quelle triste conception !
Oh bien sût qu’on peut marier les prêtres comme le sont certains popes orthodoxes avec certaines restrictions tout de même, notamment celle dès lors de ne jamais espérer monter dans la hiérarchie de l’Eglise mais au fond qu’est ce que ça changera concretementen dehors de compliquer les choses,et d’est ça qui ferait progresser le Royaume de Dieu sur terre,vraiment???
Pourquoi cette question si le célibat n’est pas plus un problème que la vie maritale. Pourquoi la « caste des chastes » se rehausse-t-elle du col, se fait-elle passer pour ce qu’elle n’a jamais été? Voir par exemple Myriam Deniel Ternant, Marco Marzano.
Puisque quelques ordonnés et consacré(e) ne parviennent pas à se libérer de cette discipline -alors qu’elle n’est pas le problème dites vous- portons leur secours et que leur libre choix soit aussi quotidien que le pain, l’eau et le vin.
Deux éléments à considérer qui font partie de l’équation: 1/ deux couvents ferment chaque mois en moyenne (Observatoire du patrimoine religieux). 2/ Le Père Michel Brion adéclaré le 3 mai 1983 à Grenoble n’avoir jamais compris que l’Institution en France ait tant d’années accepté qu’ordonnés et consacrés soient exemptés de cotisations sociales pour devenir sans aucune ressource dès qu’ils pouvaient demander une allocation… « C’était bien commode de toucher sans avoir jamais rien payé… » Pas mal la charité bien ordonnée…!
A Yon
Oui on se fout du célibat des prêtres ou de leur mariage car ce n’est pas la question . La question que pose le comportement de l’abbé Pierre est celle du respect dans la relation que l’on entretient avec autrui ; est ce que je lui impose mon désir (sexuel ou pas ) ou est ce que je tiens compte de lui et de son désir dans la relation que nous entretenons ?. Le procès actuel d’un homme marié qui droguait sa femme pour la prostituer montre que cet » ubris « n’est pas l’apanage des clercs . .
Par contre avoir érigé en principe que le fait de ne pas avoir de relations sexuelles constituait un état de vie supérieur à celui du commun des mortels et d’avoir lié le statut de clerc à ce célibat théorique met structurellement le clerc dans un position de pouvoir , pouvoir sacralisé qui délégitime a priori toute contestation possible et ouvre ainsi la porte à tous les abus de pouvoirs dont l’abus sexuel est la forme la plus irrespectueuse de l’irréductible altérité de chaque être humain .
Si l’abbé Pierre échappe aujourd’hui à toute action devant la justice , les faits avérés concernant son comportement peuvent encore et doivent être nommés (par un travail de documentation ) pour ce qu’ils sont afin que les victimes encore vivantes voient que sont nommés et reconnus comme tels les dommages qu’elles ont subis . Faire justice ce n’est pas seulement châtier le coupable , c’est aussi reconnaitre la réalité des actes commis et distinguer les auteurs des victimes .
Travail assurément difficile dans ce cas précis ou les complices par intérêts et les idiots utiles ont contribué à statufier l’abbé Pierre de son vivant et à encourager sa vénération .
Avec les frères Philippe les cathos tradis ont perdu leurs héros , avec l’abbé Pierre les cathos de gauche ont perdu leur référence . iI ne fait pas bon être reconnu par l’église par les temps qui courent ; c’est quasiment l’assurance d’avoir misé sur des hommes en toc .
Excellente intervention @Yon Dominique, merci ! (je suis marié)
Certains mettent aussi dans le même discours que pour remédier à ces horreurs, il faut des femmes prêtres, j’avoue ne pas avoir vu le rapport.
Le problème du célibat obligatoire n’est pas celui du célibat choisi. Il est celui du caractère obligatoire de ce célibat. Évidemment qu’une personne qui fait le choix de reste célibataire et chaste ainsi c’est très bien. Tout comme celui qui fait avec son conjoint le choix de se marier, et de vivre ainsi dans le respect d’une relation d’amour sa sexualité, et une sexualité commune, c’est très bien.
Mais ça, c’est quand tout va bien. Et c’est rare, fugace, et toujours à entretenir et à réparer, dans la vie…
Le problème, c’est que cette obligation préalable à tout statut de clerc constitue une prohibition totale d’une sexualité régulée, vécue dans sa dimension génitale, sexuelle au sens propre, et que toute prohibition totale engendre par nature des contrevenants, qui le vivront mal.
Mais si demain l’obligation de célibat était levée, on n’empêcherait personne de choisir de rester célibataire pour la vivre chastement « pour le royaume de cieux »… On n’obligerait personne à se marier (encore heureux !).
Parlez-en à un clerc, il vous tiendra un discours de peur : comme si la levée d’une obligation de célibat allait forcer les prêtres à se marier ! ô drame !
Eh bien non, on n’obligerait personne. on offrirait un choix libre de célibat.
…Les clercs ont-ils donc si peur pour leur célibat qu’ils ne puissent assumer ce choix, le justifier ou le revendiquer, s’il n’est plus obligatoire ?
…Mais de fait, un certain nombre de prêtres célibataire se marieraient (avec soulagement de pouvoir vivre une sexualité dans une relation d ‘amour assumée et non cachée)… Et une autre organisation, d’autres problèmes seraient à résoudre. L’Église ne le veut pas, et ne veut même pas le penser.
C’est son droit, mais qu’elle ne vienne pas se plaindre des effets de ses prohibitions. Tout comme si elle avait un clergé marié, qu’elle ne vienne pas se plaindre d’avoir à composer avec les conjoints et enfants de ses clercs, qui seront nécessairement moins disponibles.
Il s’agit simplement de choix d’organisation, à assumer, avec leurs avantages et inconvénients. Et de cesser de justifier pseudo-théologiquement une obligation (qui se retrouve dans les faits être une prohibition, punie par le droit canon, avec des peines, des sentences), ce qui est un choix organisationnel, et relève de la liberté de l’être humain, et n’est pas par nature imcompatible.
À Louis
Je compléterai votre analyse en ajoutant que le problème à la base de cette obligation de célibat, c’est qu’on ait interprété »Certains se font oenuques pour le Royaume des cieux » comme une condition préalable à la vie d’apôtre ou de successeur des apôtres, alors que c’est une invitation adressée àceux, clercs ou laïcs, qui peuvent l’entendre et la vivre, et qu’il n’est précisé nulle part dans l’Évangile que c’était la condition que devaient adopter les apôtres pour suivre le Christ.
Saint Basile (v. 330-379)
moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie sur l’humilité, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 232)
« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous »
Souviens-toi de ce proverbe : « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Aie présente la parole du Seigneur : « qui s’humilie sera élevé, et qui s’élève sera abaissé » (Mt 23,12)… S’il te semble avoir quelque chose de bon, mets-le à ton compte, mais sans oublier tes fautes ; ne t’enfle pas de ce que tu as fait de bien aujourd’hui, n’écarte pas le mal récent et passé ; si le présent te donne sujet de gloriole, rappelle-toi le passé ; c’est ainsi que tu perceras le stupide abcès ! Et si tu vois ton prochain pécher, garde-toi de ne considérer en lui que cette faute, mais pense aussi à ce qu’il fait ou à ce qu’il a fait de bien ; et souvent, tu le découvriras meilleur que toi, si tu examines l’ensemble de ta vie et ne fais pas le calcul de choses fragmentaires. Car Dieu n’examine pas l’homme de façon fragmentaire… Rappelons-nous souvent tout cela pour nous préserver de l’orgueil, nous abaissant pour être élevés.
A méditer… Comprenne qui pourra !
et surtout qui voudra…
Aujourd’hui ce genre de discours contribue à affaiblir l’Institution. Au temps de Basile, l’affaiblissement de l’empire romain, en cours depuis 1 siècle, devint perceptible par les élites de l’empire. Le stoïcisme fit place aux courants philosophiques de Platon et Aristote*, Hégésippe venait d’inventer la prééminence de l’évêque de Rome (fin du 2d siècle) et peu après Irénée de Lyon et des évêques de Rome avaient inventés la légende de la succession apostolique alors que la mission avait été surtout portée par des disciples. La conversion de l’Empire au christianisme eut lieu dans ce contexte intellectuel et politique de prise de conscience de l’affaiblissement de l’Empire qui a conduit au millénarisme/parousie. C’est dans ce contexte qu’il faut lire un homme comme Basile alors qu’en moins de 100 ans l’humanité en a plus appris sur son origine et sa place dans l’univers qu’on ne pouvait l’imaginer en ces temps pas si anciens que cela puisque l’humanité a au moins 3 millions d’années.
* Selon l’historien spécialiste de l’empire Jean-Louis Voisin (encyclopédie « après Jésus »)
(en réponse à « Pingback: 17 septembre 2024 | Synode quotidien » ci-dessus) :
Synode catholique : « Renvoyer la question du diaconat des femmes aux calendes grecques, n’est-ce pas affirmer qu’elles restent des subalternes ? » : » En court-circuitant les discussions sur l’intégration des femmes à la gouvernance de l’Eglise, les autorités catholiques prennent le risque d’alimenter le mouvement de désaffiliation religieuse, notamment chez les jeunes femmes, s’inquiète la théologienne Marie-Jo Thiel dans une tribune au « Monde ». » (Marie-Jo Thiel, Le Monde, 16/9/2024, vers l’article)
Quant à la supériorité des célibataires sur les non-célibataires, c’est évidemment un non-sens calamiteux. L’important c’est que chacun se sente non frustré dans son état et évite les comparaisons et, surtout,les prétendues supériorités. Je voulais simplement signifier que la question du célibat des prêtres n’a rien à voir avec les dérives sexuelles dont on entend parler et qui disparaitraient si les prêtres se mariaient. Je ne vois pas le rapport entre ça et ça. Il me semblait bon de le signagler.
Quant au vedettariat accordé aux hommes dits exceptionnels, je crois que c’est un leurre et que c’est l’opinion qui les cherche et les fabrique. Je pense que c’est trés toxique et dangereux. L’image idolatrée se sépare de l’homme réel. L’homme réel est un grand narcissique qui cherche à s’expanser dans des oeuvres faites pour son expansion à lui. On déplore ce qu’on découvre mais on est responsable de ce que l’on a fabriqué en recherchant des vedettes exceptionnlelles. On ferait mieux de ne plus se mettre en quête de grands réalisateurs « d’oeuvres remarquables » pour discerner ce qui n’est pas suspect de prendre la grosse tête et de s’hypertrophier. C’est l’opinion qui hypertrophie ces personnalités maladivemeent hypertrophiées elles-mêmes. Ca devrait servir de leçon/ ne misez pas sur les grands hommes sans réfléchir un peu auparavant et au préalable. Observez soigneusemeent si ce sont des vrais et non des faux.
D’après Jean-Guilhem Xerri, tous idolâtres en puissance, en effet (cf. ci-dessous)
Affaire abbé Pierre : « Nous sommes tous des idolâtres en puissance » : » Revenant sur les révélations récentes concernant les agissements de l’abbé Pierre, Jean-Guilhem Xerri analyse notre rapport à l’idolâtrie. Besoin inhérent à l’homme, l’idolâtrie viendrait combler un manque narcissique qu’il s’agirait de remplacer par l’estime de l’autre. » (Jean-Guilhem Xerri, La Croix, 20/9/2024, vers l’article)
Ainsi, pour Dominique Yon, que 9/10 d’ordonnés (et consacrés) ne parviennnent pas à respecter la discipline sexuelle obligatoire associée tardivement à cet état, n’est pas calamiteux, pas plus que la proportion d’homosexuels discrètement actifs au sein de ces corporations. Et cette discipline n’a évidemment rien à voir avec quelque système de domination que ce soit.
Le vedettariat est un autre sujet, utile pour détourner l’attention. Ce truc a beau être idiot, il marche et ça ne date pas d’hier: à force d’être répétées, il est arrivé que des erreurs deviennent des vérités de foi.
Un tel raisonnement donne une raison, de plus, aux ordonnés et consacrés qui quittent le système, tels Paul Bénézit*, ainsi qu’à ceux qui ruent dans les brancards ou disparaissent sans laisser de trace. Ce jeune prêtre vient de faire comme Christophe Chatillon** l’an dernier. Quel flux des prêtre part en catimini quand il n’en disparaît sans laisser de trace? Qui pourrait lever le voile sur ce secret de polichinelle?
* Un des acteurs du film Sacerdoce, produit par la SAJE (société de production du patron des éditions de l’Emmanuel en relation avec la sphère V. Bolloré via Chantal Barry). Le film a fait 70 0000 entrées 2023 grâce à la promo des médias catholiques… celui sur l’abbé Pierre 950 000 (en 2023 bien sur).
** Témoignage « 1 an après », d’une grande humanité, en particulier sur la solitude : https://www.vibration.fr/exclusivite-vibration-orleans-un-an-apres-son-depart-de-l-eglise-christophe-chatillon-temoigne
AH Merci Yon pour ce message plein de sagesse
Quant au vedettariat dont bénéficiait l’Abbé PIERRE il me semble clair que ce n’est pas du tout à la demande de l eglise laquelle n’a rien fait pour celà et je me souviens très bien qu’on ne parlait jamais de lui dans les semons comme on disait à l èpoque et j’estime que l’ Eglise n’a jamais le droit de révéler publiquement les fautes de l’un ou de l’autre et je ne pense pas que les responsables d’Emmaüs à l’époque auraient été enchantès de ces révélations;
enfin, encore une fois je m’étonne que l’aveu de l »Abbé pierre selon lequel il a eu une fois et une seule une aventure avec une femme n’est pas été suivie de la moindre contestation
Pas du tout, jamais…Après tout, ces présumées victimes sont peut-être des menteuses, ou elles ont rêvé tout cela pour se conformer à l’air tu temps, pour se rendre intéressantes,ou encore elles ont obéit à des esprits maléfiques qui leur ont soufflé de dire cela. L’idée qu’elles se soient tues pour survivre ou que pour la même raison elles aient réussi croire avoir oublié ne peut pas effleurer votre esprit saintement borné. Je vous souhaite de vous réveiller un matin en vous sentant un peu odieux Dominique, car là, vous êtes frères des huit salopards: Jean-Robert ARMOGATHE, Philippe CAPELLE-DUMONT, Jean-Luc CHARTIER, Jean-Dominique DURAND, Yvonne FLOUR, Pierre MANENT, Hugues PORTELLI, Emmanuel TAWIL.
Je ne suis nullement frère de ces personnes que vous qualifiez de « salopards » avec votre modération habituelle ,mais que voulez vous je continue de m’interroger sur leur »discrétion ancienne alors que certains organes de presse auraient été ravis de démolir l’Abbé PIERRE dont on ne peut résumer l’existence qu’ à çà et ce même si ce « cà « est terrible bien sûr d’une part d’autre part, j’e n’ai aucun goût pour les procès post mortem
M’enfin, quel « procès post mortem » m’attribuez-vous? Comme votre prénonyme vous touillez à la lumière ferme de votre foi n rejetant les lueurs balbutiantes de la raison. Si ce « procès » tient au terme « salopards » rappelez-vous qui a démissionné fissa de l’acacadémie cacatholique de France, et s’il tient à la mémoire d’Henri Grouès, rappelez-vous quels systèmes l’ont abandonné 50 ans durant à la maladie pour « leur » confort (en faisant fi des victimes nouvelles)… et accessoirement relisez-moi en faisant l’effort de ne pas travestir ce que j’ai exprimé et argumenté.
Je ne me f…pas que des célibataires consacrés soient mal dans leur peau à cause d’un célibat imposé. Je dis simplement que les sexualités aberrantes ne sont conciliables avec un éventuel mariage décent et, donc, que la suppresssion de l’obligation du célibat des prêtres n’enlèverait rien aux cas de déviance, qui sont d’un autre ordre, celui de l’immorralité délinquante. C’est du bon sens,mais ça dérange parce que beaucoup de gens font l’amalgae entre les agressions sexuelles et leur éventuelle solution et supression par l’abolition de l’obligation du célibat des prêtres. Au plan de la saine réflexion, c’est un défaut (de réflexion) qui fait dire cela de façon automatique.
Ceci étant dit, je ne suis pas du tout opposé à un éventuel mariage des prêtres (d’autant qu’un prêtre marié catholique a été ordonné la semaine dernière à Sarcelles). Je dis simplement que les deux questions ne sont pas réductibles l’une à l’autre, si l’on se donne la peine de réfléchir un peu.
@Dominique Yon. Les deux questions ne sont pas réductibles, on est bien d’accord. Pourquoi alors ces combats pour maintenir cet artifice (célibat, chasteté) accompagné sauf exception du secret* alors que le travail scientifique de Marco Marzano conforte la sensibilité artistique de Frédéric Martel et le peuple de Dieu -celui des humains qui n’est pas réductible à celui des croyants et qui comprend notamment des agnostiques- s’inquiète sur le système -prêtres ouvriers années 50, Sénat 2018, rapport Sauvé 2022. L’Institution devrait craindre cet artifice et l’acharnement à le maintenir qui domine dans ses rangs. Nier serait une grave erreur, et tenter de « passer à autre chose », de mettre sous le tapis, de minimiser comme font beaucoup, dont vous, est inqualifiable!
* Je salue l’honnête courage de l’évêque d’Orléans qui a récemment annoncé officiellement à son diocèse le départ d’un de ses jeunes prêtres et les raisons de ce départ, après avoir dénoncé les agissements coupables de son prédécesseur et de plusieurs des prêtres de son diocèse. Il demeure bien seul!
Je cite : « Je dis simplement que les sexualités aberrantes ne sont conciliables avec un éventuel mariage décent et, donc, que la suppression de l’obligation du célibat des prêtres n’enlèverait rien aux cas de déviance, qui sont d’un autre ordre, celui de l’immoralité délinquante. »
Oui et non. Oui sur le principe.
…Encore faut-il que l’immoralité délinquante soit une donnée immuable de la personne. Ce qu’elle n’est pas. Les personnes se construisent dans leur vie sexuelle, ainsi que dans leur vie affective. Cela est une évolution de toute une vie, et un tel ou tel comportement : « désordonné », « obsessionnel », « modéré », « compulsif », « régulé », « pervers », « absent » ou… « criminel », varient beaucoup sur une vie, comme c’est le cas pour la gestion de nombre de comportements humains (rapport de l’individu et des groupes d’individus à l’alimentation, à l’alcool, au travail, au sexe, au respect d’autrui, au respect des lois), en fonction du cadre où peut s’exprimer le désir, en fonction de la convoitise exercée sur ce qu’on voit ou ce qu’on a à disposition pour satisfaire ses désirs et ses pulsions, en fonction de la culture ambiante…
…Tel personne, dans un cadre de frustration par prohibition totale, pourra avoir des accès d’exercice de sa sexualité qui s’avéreront criminels car ne respectant pas le consentement du partenaire (c’est l’agression sexuelle voire le viol en droit pénal), alors que la même personne, dans un cadre de relation de couple normale où sa sexualité pourra s’exprimer et s’épanouir de façon respectueuse, n’aura pas un comportement criminel.
Cela n’est ni un cas général ni une exception, mais il faut comprendre que pour tout groupe humain soumis à un cadre de prohibition totale ou quasi-totale, il y aura inévitablement des comportement criminels qui seront engendrés, soit par non-respect de « la loi », soit en plus, et c’est plus grave, par non-respect des personnes.
Oui, il y a des cas de comportements criminels des clercs qui sont engendrés par cette obligation de célibat : il est trop lourd à porter pour un certain nombre de personnes, et les clercs en question ne cherchent pas à s’en libérer en vivant une relation de couple amoureuse : ils adoptent un comportement criminel ponctuel, parfois sincèrement regretté après coup d’ailleurs, mais dans lequel ils retombent fréquemment, car ils ne veulent pas quitter leur état, ne veulent pas vivre une relation amoureuse au grand jour (ce qui revient à quitter leur état), et aussi parce que pendant des décennies on les a couverts : tant que ce n’est pas su, c’est moins dangereux pour l’institution.
…Si vous ne me croyez pas, parlez-en avec plusieurs prêtres qui ont été condamnés au pénal pour des infractions à caractère sexuel.
…Allez, regardons chez nos amis cathos très très très tradis cet intéressant article sur les sorties du sacerdoce en 2023 : https://www.riposte-catholique.fr/archives/193613
Les deux tiers concernent des faits d’agressions ou violences sexuelles, un tiers (même pas ! 5 sur 18) pour partager la vie d’une femme… Tous, sauf 1 (17 sur 18) ont à voir avec la sexualité et la vie affective, qui est mal vécue.
En 2024, en plus de ceux qui font l’objet d’une enquête pénale, on a déjà pas mal de prêtres (jeunes) qui ont quitté le sacerdoce pour des questions sexuelles autant qu’affectives : un à Gien, un à la Roche-sur-Yon, et ce n’est pas fini… Ce, sans oublier le scandale à Brignoles…!
…Et sur le même site, on lit ça de la part de Mgr de Cagny : https://riposte-catholique.fr/archives/194270
…On croit rêver !! Mais non. Ils en tiennent bel et bien une couche. C’est tellement stupide que c’en est assez désespérant.
Merci Louis de m’avoir fait connaître via votre lien (je ne suis pas lecteur habituel de « Riposte catholique » !) l’excellent extrait de l’entretien avec Mgr Olivier de Cagny qui me donne envie d’aller lire l’entretien complet (dans « La Nef » dont je ne suis pas non plus un lecteur assidu).
Je retiens déjà de cet entretien, à côté de l’indispensable ministère sacerdotal, « la mise en place progressive des ministères institués (catéchistes, lecteurs, acolytes) que nous propose le pape, mettant davantage en œuvre le sacerdoce royal des baptisés ».
Seulement voilà,c’est tellement plus simple de mettre en cause la discipline de l’eglise latine… et puis si le probleme se situe à ce niveau si quelqu’un pouvait m’expliquer pourquoi l inceste se pratiquait dans la majorité des cas au sein des familles…
A mon avis (de célibataire consacré), la discipline du célibat peut être vécue sereinement. Il y a quand même un grand nombre qui n’en sont pas frustrés. La sexualité compulsionnelle, ne respectant pas une femme ou des enfants, correspond à une pathologie comportementale, aussi peu admissible dans un état de mariage que dans un état de célibat. Ou alors, il faudrait dire que toute sexualité est menacée d’être criminelle et de tomber sous le coup des tribunaux.
Il y a à l’évidence deux types de sexualité qui ne peuvent être réduites à une seule. L’une est mortifère, délinquante et consiste à dominer une autre personne, et de la détruire par l’exercice destructeur d’une emprise en tous points toxique. L’autre sexualté, qui n’est pas la même que celle-ci, est respectueuse de l’altérité consentante et est vécue comme un consentement mutuel, nullement captateur de l’autre.
Ceux quii prétendent qu le célibat n’est qu’un empêchement d’exercer la sexualité (laquelle des deux ?,) ont donc de la sexualité une conception plutôt négative. Elle serait marquée par une irépressibilité contre laquelle il n’est pas possible de résister, ou impossible à réguler, et elle aurait un côté invinciblement morbide et mortifère.
La sexualité irréoressible, incontrôlable est une sexualité inhumaine, quasiment bestiale. La sexualité maîtrisée par respect du partenaire est, il faut le dire, la sexualité humanisée, la seule qu’on ait le droit d’exercer, le droit moral. et aussi le droit juridique dans notre pays.
Quelle sexullalité revndique-t-on quand on demande l’aboliton de la discipline du célibat, celle débridée des pédophiles appelés aujourd’hui « criminels », ou la sexualité qui apporte la vie sous ses aspects les plus humanisés et les plus communionnels.
Faute de faire la distinction que je propose, j’ai l’impression qu’on installe sans le vouloir la confusion et l’irrésolution, plus l’incertitude sur les solutions à promouvoir. On dessert la cause que l’on croit défendre, celle de l’aboliton du célibat des prêtres (et religieuix ?).
Je ne comprends toujours pas. Je ne crois pas avoir lu, sur ce blog, des plaidoyers pour l’abolition du célibat ecclésiastique mais seulement pour l’abolition de son caractère!re obligatoire. Ce qui n’est pas la même chose. Je ne conteste aucunement à un prêtre célibataire et continent de pouvoir vivre pleinement heureux. Je m’inquiète simplement, avec d’autres, dans un contexte der baisse dramatique du nombre de prêtres, que des vocations au sacerdoce ministériel soient refusées par l’Eglise au seul motif que les candidats souhaiteraient vivre leur ministère en étant mariés ! Ce qui est le quotidien dans d’autres Eglises chrétiennes.
Mais enfin René ,
comment être sûr que l ‘Eglise refuse le sacerdoce uniquement sur le simple fait que le séminariste n’envisage pas le moins du monde de renoncer à une vie sexuelle dite »normale »?
pour ma part je n’en suis pas certain car il y a tant d’autres motifs pour lesquels elle peut prendre cette décision que je trouve parfaitement courageuse compte tenu justement de la raréfaction des candidats et puis j’attends toujours qu’on m’explique pourquoi la raréfaction des candidats touche tout autant les autres églises aux positions infiniment beaucoup plus souples que celle de l’Eglise catholique
Je ne prétends pas que le mariage des prêtres (pour ceux qui le voudraient) est LA SOLUTION au problème de l’effondrement des vocations presbytérales. qu’on retrouve de fait dans d’autres confessions, Je dis simplement avec d’autres, que l’obligation au célibat fait obstacle à certaines vocations. Point ! Et que c’est un appauvrissement injustifié pour l’Eglise.
Je ne vois pas de contradiction entre ce que dit Dominique Yon et ce que vous dites, René !
Il me semble qu’il ne faut pas confondre deux choses qui n’ont pas grand chose à voir :
– la question de l’ordination d’hommes mariés, laquelle ne pose pas de problème et est d’ailleurs la pratique courante dans d’autres Eglises, mais existe déjà aussi dans l’Eglise catholique (Eglises catholiques orientales, prêtres mariés anglicans revenant dans l’Eglise catholique).
– la question de la sexualité et du mariage considéré comme un « remède à la concupiscence », comme si l’ordination d’hommes mariés allait de soi supprimer les abus sexuels, lesquels sont la conséquence d’une vision perverse ou pervertie de la sexualité, que ce soit le fait de célibataires ou d’hommes mariés.
Merci René de cette clarification bienvenue
Curieuse manière de présenter le sujet! La distinction respectueuse de l’autre (et de soi) doit être en effet distinguée de celle compulsive/addictive. Il n’en est pas moins heureux que l’homme, cette bête qui a beaucoup évolué depuis 10 millions d’année, ait conservé dans ses comportements un peu de ses origines. Perso, marié heureux d’être père de nos enfants communs et d’avoir accompagné quelques temps d’autres enfants et ados comme éducateur et famille d’accueil j’ai souvenir d’avoir été mis en éveil sur la masturbation lors de mon entrée en pension à 14 ans par des réflexions entre pensionnaires du genre « ils semblent bien au courant nos bons pères… ». La moitié de ces bons pères s’est envolée comme une nuée d’oiseau (corbeau) quelques années plus tard emportée par le zéphyr du concile. Le jeune ado est cruel, mais il « sent » juste souvent!
Affirmer comme vous faites » Il y a quand même un grand nombre qui n’en sont pas frustrés » est maladroit: 1/ quel « grand nombre » alors qu’en nombre absolu la chute (consacrés et ordonnés) est rapide et que leur âge moyen croit tant qu’il annonce l’extinction? Sur quelles sources repose votre affirmation qui va à l’encontre de ce qui ressort de nombreuses sources sérieuses et documentées?
C’est vrai que la discipline imposée par l’Institution mal voyante et sourde et qui est en cause dans nombre de départs -suicides et disparitions comprises- de jeunes prêtres -moins de 65 ans!- n’est « absolument » pas en cause et que votre « détournement de sujet » n’est en rien mineur, il est juste moralement abject. Cette discipline, dont le célibat n’est qu’un aspect parmi tant et trop d’autres, nous sommes d’accord, n’a rien à voir selon les crétins idiots comme vous avec par exemple le suicide de François de Foucald, torturé psychologiquement par d’excellents laïcs soutenus par leurs évêques successifs, messieurs Eric Aumonier puis Luc Crépy* (https://www.cath.ch/newsf/le-diocese-de-versailles-mis-en-cause-apres-le-suicide-dun-pretre%EF%BF%BC/)
* Respectivement assimilés aux film « dernière corvée » de Al Ashby, 1973, et « courage fuyons » de Yves Robert, 1979 par l’excellent trombi 2020/21 de Golias.
Rene, pour ma part je ne comprends pas comment peut on être sur que le motif essentiel pour lequel l’Eglise refuse de donner la prêtrise à un séminariste est celui là,alors qu’il y a tant d’autres motifs possibles d’une part, d’autre part je ne pense pas que le motif essentiel pour devenir prêtre soit l’envie même si bien sûr celle -ci est indispensable
Quant à estimer à notre niveau à nous, que tel ferait un très bon prêtre et tel autre pas du tout je me m en sens absolument incapable et je trouve l’attitude de l’ Eglise parfaitement irréprochable de ne pas prendre en ligne de compte la raréfaction actuelle des candidats au sacerdoce
Enfin j’attends toujours qu’on m’explique pourquoi cette raréfaction touche autant les autres Eglises chrétiennes à la discipline beaucoup moins exigeante que la nôtre
Je ne répondais pas à des positions de René Poujol que je n’ai aucune difficullté à faire miennes entièrement, mais simplement à une opinion courante dénonçant le célibat imposé aux prêtres sous prétexte que ça les empêcherait d’exercer leur sexulaité en pleine liberté, et je disais que cette prétendue « solution » n’en serait aucunement une pour la plupart des méfaits que l’actualité manifeste : les cas de pédophilie, nombreux, le libertinage sur toute femme à portée de main, comme semblait le faire l’abbé Pierre, les emprises violentes sur les femmes, leur réification par des pratiques violentes,non respectueuses de leur intégrité personnelle ni de leur altérité inconfusible, les viols subreptices, etc..Toutes choses que la morale juridictionnelle et fondamentale condamne et qui ne sont nullement revendiquables au nom d’une liberté sexuelle que l’interdiction du mariage des prêtres empêcherait. Je soulève une question sans cesse remise sur le tapis et qui, à mon avis, doit être entièrement désolidarisée de celle de l’abolition ou non du célibat obligatoire pour les prêtres. Ces deux questions ne se recouvrent pas. Ce n’est évidemment pas parce qu’on pemettrait aux prêtres qui le désirent de se marier que toutes les déviances multiples que l’on constate disparaitraient,ni même qu’elles n’occuperaient plus l’esprit de ceux qui trament dans leur tête des actes et des gestes abusifs envers d’autres humains (infiniment respectables). Je crois que cela clarifierait le débat si on voulait bien l’intégrer à une réflexion murie sur le célibat des prêtres, accusé d’être cause de tous les malheurs.
J’ajoute que les personnes qui prennent fait et cause pour l’abolition du célibat obligatoire, semblent se faire une triste opinion du mariaige, présenté le plus souvent comme réponse adèquate à toutes les dérives sexuelles. Le mariage exutoire de toutes les pulsions, y compris les plus malsaines ? J’ai moi-mêe une toute autre vison du mariage que Dominique Pélicot, présenté pourtant dans son curriculum vitae comme un époux intentionné…de 50 ans irréprochables. Je ne m’inscrs nullment en faux contre une opinion supposée de René Pujol, je tiens à le préciser. Je parle ici de ce que l’on entend sans cesse et qui, à mon avios, fait plus piétiner le débat que de le faie avancer.