Deux jeunes prêtres se donnent la mort et voilà que leurs frères dans le sacerdoce nous deviennent soudain plus proches.
Joël,
Le suicide du père Pierre-Yves Fumery, un mois après celui de Jean-Baptiste Sèbe me terrifie. Ils avaient l’un et l’autre trente-huit ans ! C’est à peu près ton âge. Quel poids terrible de culpabilité, que de simples amis auraient du pouvoir dissiper, se cache derrière leur geste ? Quel mystère de désespérance, pour eux qui, comme toi, voulaient nous ouvrir à la certitude de l’infinie miséricorde de Dieu ?
Je pense à leur famille, à leurs proches, à leurs amis les plus intimes auxquels ils ouvraient leur cœur. Je pense à leur évêque, à leurs frères prêtres, à leurs paroissiens. Je pense aussi à toi ! Et si je pense à toi, si je t’écris ces quelques mots, c’est que les deux destins brisés de ces hommes jeunes dont nos communautés avaient tellement besoin, te sont sans doute une souffrance et peuvent peut-être t’interroger, te révolter contre l’injustice de notre société à votre égard lorsqu’elle peut conduire les plus fragiles à de tels actes.
Pourquoi ce geste sans retour ? Ce que nous savons à ce jour de ce qui a pu leur être reproché semble sans commune mesure avec le jugement sans appel qu’ils ont porté sur eux-mêmes et exécuté. Comment ont-ils pu penser que la confiance, l’affection de leur proches était une usurpation coupable, une trahison ? Qu’au regard de leur faute il n’y avait pas de pardon imaginable ? Ou tout du moins qu’il leur serait désormais impossible de vivre avec l’idée que, par leur seule faiblesse, ils avaient ajouté au discrédit qui frappe l’Eglise et le corps sacerdotal auquel ils appartenaient ?
Nous devons malgré tout continuer à exiger que toute clarté soit faite sur les causes du scandale pédophile dans l’Eglise et de sa trop longue impunité. Tout comme sur l’ensemble des « abus sexuels, abus de pouvoir et de conscience sur des mineurs ou adultes vulnérables“ pour reprendre les mots mêmes du pape François dans sa Lettre au peuple de Dieu. De même devons-nous refuser de n’y voir que la convergence malheureuse et dramatique de dérives individuelles.
Mais nous devons aussi nous interroger sur la juste image du prêtre. Certes, le don total de soi, dans l’obéissance et le célibat, consenti par amour et pour la durée d’une vie est un témoignage irremplaçable. Mais tu connais mon sentiment que c’est là la vocation première des moines et des moniales avant que d’être celle des prêtres au service de la mission. Nous en avons débattu toi et moi. Et je sais ton désaccord sur sur ce point. Convenons au moins qu’idéaliser et magnifier l’image sacrée – donc séparée – du prêtre c’est fragiliser la vie de celui qui découvre un jour n’être pas totalement à la hauteur de cet idéal. Et que tout attendre de la seule grâce du sacrement peut se révéler insuffisant, voire destructeur pour celui qui peut se demander, par moments, si Dieu lui fait défaut… et pourquoi !
Nous devons tout mettre en œuvre pour que les prêtres ne soient pas condamnés à la solitude, au vide affectif qui conduisent au repli et à la désespérance. Comme ailleurs dans l’Eglise ou près de nous : les hommes et les femmes qui connaissent l’échec de leur couple ou de leur vie personnelle.
Pierre-Yves Fumery et Jean-Baptiste Sève étaient tes frères dans le sacerdoce, même si tu ne les connaissais pas personnellement. Deux frères « interrompus ». Je partage ta peine et, peut-être, ton désarroi ou même ta colère. Je voulais te l’écrire.
Bien fraternellement
Beau texte René : merci de nous le partager.
Ces deux malheureux ont réagi comme Judas ,et n’ont pu croire que Jésus leur avait déjà pardonné. Il est bien regrettable (mot faible) qu’ils n’aient su rencontrer un frère dans le sacerdoce pour les en convaincre
Paix à eux, bien sûr!
Merci René pour cette belle lettre que j’attendais.
Je suis moi aussi bouleversé et atterré par ce qui est arrivé à ces deux prêtres très aimés et appréciés par leurs ouailles et qui ne méritaient sûrement pas les tombereaux d’injures qui sont déversés sur les réseaux sociaux contre les prêtres, assimilés globalement à des pédophiles, ce qui est une très grande injustice comme tout racisme.
Je ne doute pas un instant que le Père les accueillera et les consolera dans sa grande miséricorde.
Merci de ce beau texte que j’attendais depuis quelques jours et surtout pour sa conclusion: « Nous devons tout mettre en oeuvre…..ou de leur vie personnelle » Je le disais avec des mots plus simple dans un poste précédent.
N’en fait -t-on pas un peu trop avec la pédophilie des clercs ? N’y a-t-il pas des personnes médisantes qui soufflent dans le ballon tant qu’elles peuvent ? Qui est ce procureur de Penslyvanie , quels sont ses opinions ,sa religion, ses amis, son passé …..
Tout cela n’alimente t-il pas la haine du pape François et les desseins de certains qui veulent sa démission Burke Vignano Muller….. pour retrouver le pouvoir du magister. Ils ne sont arrivés à rien avec les dubias alors ils essaient autre chose de plus violent.
Et les victimes n’a-t- on le besoin de maximiser leurs souffrances leurs peines pour que le crime paraisse encore plus horrible ? Je me pose beaucoup de questions.
En tout état de cause cette mentalité a fait deux victimes et peut-être d’autres .
Qu’ils reposent en paix dans l’immensité de l’Amour
Je me permets de réagir au mot « Judas » : Je ne pense pas du tout que ces deux Hommes aient souhaité rétablir le royaume d’Israël. D’autre part, si je ne doute pas un seul instant de la Miséricorde Divine, je suis beaucoup plus dubitatif sur celle des hommes.
Dans ma réflexion il n’y a évidemment aucun rapport avec le rétablissement du royaume d’Israël mais simplement le fait que ces deux malheureux se sont crus indignes du pardon de Dieu exactement comme Judas,. Rien d’autre;
Cela me semble une bien curieuse analyse. Je pense plutôt que ces deux hommes se sont trouvés dans une souffrance telle qu’ils n’ont pas eu la force de la vivre : même avec la grâce, même avec la prière, on oublie que « tous ne peuvent pas tout » (Gaudate et Exsultate, §47 à 51)
Peut-être se sont-ils dit qu’ils préféraient aller affronter le jugement tout de suite, conscient de commettre pour cela une faute terrible.
Tout cela ne reste que des supputations.
Je n’en doute pas un seul instant ; Mais les mots véhiculent des idées tenaces : Pour moi, Judas, Zélote dont le rêve semblait être de chasser l’envahisseur romain, est celui qui a trahi le Christ pour 30 deniers, ce qui est l’expression d’un certain mépris vis-à-vis de celui qui n’utilisait pas la violence pour atteindre ses objectifs ; Il me semble donc que cette « trahison » est plutôt l’expression d’une amère déception. Cela fait toute l’ambiguïté de cette chasse aux sorcières qui habite l’institution en ce moment et l’ambiguïté d’un message qui ne correspond plus, ni dans la forme, ni dans le fond, aux désirs profonds de nos concitoyens. Par exemple, parler du Père, alors que le père disparait progressivement de la société, y compris dans son rôle procréatif ! Pire, ce n’est pas le combat d’arrière-garde sur la PMA…la vie… qui va inverser la tendance. A titre personnel, je me demande si ces deux prêtres n’ont pas tout simplement voulu refuser de prêcher des notions auxquelles ils ne croyaient plus.
Tout cela me paraît bien excessif ! Parler de disparition progressive du père dans la société y compris dans son rôle procréatif est un rien caricatural. Quant à certains combats dits d’arrière garde, je les préfère parfois à des combats présentés comme d’avant-garde, menés à reculons.
Comment nier le fait que la PMA qui , hélas, sera sans doute suivie de la GPA n’entrainera pas jusqu’à un certain point un amoindrissement du rôle du père ?
Jusqu’à un certain point… Mais le père « qui disparaît progressivement de la société »… reste encore largement de l’ordre di fantasme, même si la figure du père a changé.
C’est pourtant l’avis de plusieurs psychologues ou psychanalystes comme Aldo Naouri (« Une place pour le père ») ou Guy Corneau (« Père manquant, fils manqué »)
« … un message qui ne correspond plus,ni dans la forme, ni dans le fond aux désirs profonds de nos concitoyens » dites-vous. Pour ma part, il me semble que le message du Christ lui-même , ne correspondait pas, non plus aux désir profonds de ses concitoyens lesquels attendaient un Messie nettement plus spectaculaire.
Par ailleurs il ne me semble pas que le rôle du prêtre soit de répondre « aux désirs profonds « des personnes auxquelles
i il est envoyé.
Quant à se suicider parce qu’on est plus d’accord avec le message qu’on est chargé de transmettre…
Jean Lavoué, publie sur son compte Facebook ce texte de Jean Sullivan que je n’hésite pas à publier ici en commentaire, tant il dit l’essentiel.
« Combien de temps encore, des hommes et des femmes seront-ils immolés à l’Institution ? »
« …Et par exemple pour revenir à des sujets irritants et qu’on esquive trop vite avec des pensées pieuses ou morales : Quelle signification peut avoir le célibat sans enracinement dans l’humain ?
Pourquoi le ton n’est-il pas juste quand des questions de ce genre sont abordées ? Parce que l’assurance du savoir masque mal le désarroi et ce qu’il refoule. Et cependant seule la question posée jusqu’au bout amorcerait une thérapeutique. Vous avez peur, Excellences, de voir le désert s’élargir autour de vous. Des théologiens insoupçonnables posent les vraies questions en rappelant une tradition plus ancienne, mais vous faites tout pour que cela ne se sache pas. Vous les refoulez eux aussi.
Au lieu de quoi vous dites que tout ne va pas si mal, qu’il y a une petite reprise. Encore un effort. Voyez la lumière au bout du tunnel… Mais vous demeurez dans le cadrage ancien. Vous seriez si pauvres s’il fallait sortir de la maison où vous êtes encore honorés et confortés par les vôtres. Votre appel s’inscrit dans des circonstances nouvelles avec une mentalité ancienne. Votre imagination, votre courage et votre foi vous les employez à justifier ce qui est, à refuser l’exode. « Tout le monde sait ce qu’est un prêtre, ce qu’il doit être ». Comme vous allez vite, en supposant la question résolue ! Comme si la ferveur des convictions pouvait remplacer la clarté de l’analyse.
… Beaucoup de prêtres sont mal à l’aise dans l’état sacerdotal que vous absolutisez hors du temps. Vous en faites des « superchrétiens », petits chefs qui obéissent aux grands, pour assurer le gouvernement spirituel, tandis que les laïcs s’occupent des affaires de ce monde. Si bien qu’ils sont posés là, parachutés, fonctionnaires du sacré, chargés de mettre au point la foi collective. Comment pourraient-ils être inventifs et créateurs ? Si certains deviennent des « maîtres spirituels » c’est souvent malgré l’appareil ou à côté.
Vous dites : Jeunes gens il y a du travail pour la moisson. Mais ayant décidé préalablement de ce que souhaitent les communautés, convaincus qu’il importe de reproduire un modèle ecclésial relativement récent que vous ne craignez pas de justifier imprudemment par l’Evangile, vous leur fermez la porte. Et sans doute il est vrai qu’un grand nombre de communautés veulent la reproduction du modèle et en cela vous êtes de bons porte-paroles…
Vous fermez la porte à ceux que vous appelez en liant le célibat à la vocation, ne voulant écouter que la demande des communautés constituées, oubliant l’appel de tant d’autres éparses, abandonnées et cependant porteuses d’avenir, les sacrifiant à une loi comme si la loi faisait partie du dogme… A quoi bon les imprécations ? Mais enfin d’un bout à l’autre l’Evangile ne condamne qu’une seule race d’hommes : ceux qui subordonnent les hommes vivants aux principes. Est-il possible d’ignorer certaines réalités à ce point ? Par exemple en certaines régions d’Afrique, d’Amérique latine ou des Philippines, pour ne parler que de ces pays : les situations tragi-comiques de nombreux prêtres aux foyers parallèles, sans compter les dizaines de milliers de tous pays, réduits ici, déserteurs là qui traînent dans les grandes villes du monde… J’en vois trop, trop m’écrivent et je ne puis me taire. Je ne puis entendre dire que tous les prêtres ont accédé librement au sacerdoce. C’est un langage de pouvoir qui exprime une vision triomphaliste du salut… Trop de mensonges douloureusement portés, trop de tortures morales…
… Il y a dans le célibat une disposition naturelle qui sert de support à la grâce. Poser dessus l’étiquette religieuse sans s’occuper de savoir s’il y a une motivation personnelle, là est l’illusion. Se fier à la bonne volonté, à la docilité, à l’ignorance ou à l’enthousiasme de la jeunesse est une méthode de pouvoir non d’autorité spirituelle.
Le respect de la singularité des hommes commencerait là, dans un regard nu porté sur la réalité… Combien de temps encore, des hommes et des femmes seront-ils immolés à l’Institution ? Combien de temps la Contre-Réforme devra-t-elle continuer ? Traînons ce boulet quelques décennies encore, ménageons des transitions pour donner à nos fidèles le temps de comprendre… C’est ainsi que procèdent les pouvoirs qui sacrifient les hommes vivants à des nécessités politiques : pas l’Evangile, pas la foi qui disent : A l’instant même.
… Le jour où certaines plaies seront reconnues et guéries, certains mensonges collectifs amenés à la lumière : ce jour là l’Eglise sera entendue de secteurs qui lui sont fermés. Je parle pour les dizaines de milliers de prêtres d’occident et de partout, réduits, dissidents ou non, colonisés ou rejetés à l’errance. J’aurais honte de ne pas parler pour eux. Je ne les sépare pas de l’Institution. Ce sont nos frères, porteurs aussi de nos péchés, que nous chargeons de la Croix, qui souvent, sur un dur chemin, redécouvrent ce que, installés dans l’inscription que nous voulons définitive, nous avons oublié : la pauvreté physique ou spirituelle, l’abandon qui dépouillent, peuvent recentrer sur le cœur de la foi nue… Plus que d’autres ils peuvent aider à faire sauter le blocage culturel dans lequel se tient la pensée régnante. »
Jean Sulivan, L’exode, 1980
Le problème de l’Eglise se situerait uniquement au niveau de la règle du célibat des Prêtres?
Franchement je n’en suis pas convaincu. Par ailleurs t dans ce texte, qui a 40 ans tout de même, je m’étonne que j Sullivan à propos du célibat affirme que l’EGLISE profite de l’enthousiasme et de la bonne volonté des candidats au sacerdoce pour leur faire accepter cette règle sans sourciller le moins du monde
Pour ma part je pense que l’Eglise compte également et avant tou tsur la force de la prière car « sans moi vous ne pouvez rien faire »
Quant à être contre la Contre-réforme, j Suliivan était-il donc encore catholique
40 ans oui, mais ce texte, à mes yeux, n’a pas pris une ride. Et je le trouve personnellement prophétique. Mais il remet en question tant de certitudes…
Merci pour ce texte qui est effectivement troublant, d’autant qu’il n’a pas pris une ride.
Je viens de terminer la lecture de « Veritatis Splendor », publié en 1993, soit 13 ans après cette lettre. Intéressante encyclique qui entend bien en finir avec les « déviances théologiques », remettre les dissidents dans « la vérité » (du magistère – quelle autre ?), et sortir de l’Eglise Catholique les institutions qui ne le seraient pas suffisamment. C’est intéressant avec le recul de voir la « victoire à la Pyrrhus » qu’a eu SJP2 : S’il à effectivement atteint son objectif premier, l’Eglise à subit de lourdes pertes internes, le discours s’est sclérosé… et 30 ans après, les problèmes sont les mêmes, en + enkystés !
@Dominique : je suis d’accord avec vous sur le fait que le problème de l’Eglise ne se situe pas uniquement au niveau du célibat des prêtres – ni d’ailleurs exclusivement de la position sur la sexualité, sur l’IVG, ni même pour la manière de gérer les affaires de pédophilie. Changer de position sur le célibat des prêtres ne changera rien aux problèmes de l’Eglise. En revanche il me semble que chacune de ces « fissures » est révélatrice de l’impossibilité pour l’institution de se construire un « mode de raisonnement » solide et stable dans une époque « trop bouleversée » (situation similaire à ce qui à précédé la réforme, comme le faisait remarquer un billet récent sur ce blog).
Peut-être est-ce parce que les bouleversements de l’époque rendent inopérante la « tradition » que je me représente comme un « régulateur du changement ». Ce qui aboutit soit à sacraliser la tradition et à refuser tout changement, soit à la mépriser et accepter potentiellement n’importe quoi. Le pape François aborde un peu cela dans G&E 168 lorsqu’il parle de « discerner s’il s’agit du vin nouveau ».
« Discerner s’il s’agit de vin nouveau » et je rajoute, ou de la piquette que certains nous ressortent depuis 50 ans aujourd’hui… et puis j’y reviens encore et encore, moi qui connais tout de même pas trop mal le monde protestant et abonné à Réforme j’ai presque toujours l’impression de lire une pâle imitation de la Réforme et rien de plus Et pour ma part je m’interdis de désespérer de la marche de l’Eglise et de faire son procès perpétuel en affirmant sans arrêt que de toutes façons elle est nulle, totalement nulle et structurellement irréformable;
A lire certains entre l’Eglise d »avant la Réforme – laquelle incontestablement pouvait alors se justifier – et aujourd’hui, il n’y aurait aucune différence.
Non je ne chanterai pas « je suis Chrétien c’est là ma gloire… » mais je refuse d’être un Catho honteux et ce, même si je suis bien sûr terriblement heurté par tous ces scandales.
Dominique : désolé si je donne l’impression que les protestants possèdent toutes les réponses. Si c’était mon opinion, je serai protestant, ce qui n’est pas le cas 😉
En revanche je refuse d’arrêter de questionner l’évolution de l’Eglise Catholique, je refuse de me satisfaire de son état actuel qui ne me semble pas à la hauteur de la mission confiée par le Christ (si tant est qu’une institution humaine puisse se montrer à la hauteur d’une mission divine), et je refuse de rester les bras croisés en regardant la courbe des baptêmes s’approcher de 0 à une vitesse vertigineuse : d’ici 30 ans, on met la clef sous la porte en France. Je n’ai « que » 44 ans, c’est donc de mes futurs petits enfants qu’il s’agit. J’ai moyennement envie d’être accueilli la haut par Jésus me demandant : « Dis donc, Emmanuel, tu faisais quoi pendant que mon Eglise disparaissait en France ? ».
Et je m’inquiète à l’idée que la situation actuelle – dans ce qu’elle à de similaire avec l’époque de la réforme – nous prépare peut-être un nouveau schisme.
Je n’ai pas honte d’être Catholique et de m’afficher comme tel – tout en ne cherchant pas a défendre l’institution sur les points que je ne saurais pas défendre (dont notamment la vision qu’elle à du prêtre).
Pour les lecteurs de ce blogue qui auraient également un compte Facebook, je renvoie volontiers sur ma propre page où ce billet est abondamment et intelligemment commenté.
Par curiosité je suis allé voir votre page Facebook… et en suis sorti très déçu car je n’y vois aucun commentaire particulièrement élevé d’autant plus que pas un n’essaie de voir ce drame sur la plan chrétien.
Ces deux malheureux n’avaient-ils donc personne à qui faire part de leur profonde détresse?
Ne seriez-vous pas déçu par nature ?
Sans doute un peu,sans doute, mais l’age aidant (73) j’ai un peu de mal à ne pas être assez sceptique face aux engouements des uns et des autres
« Sic transit gloria mundi » ou « vanité des vanités, tout est vanité »
Ce que la vie m’apprend de mystérieux, c’est la force, accueillie ou pas :
– de supporter les conséquences de mes crimes et la honte que j’éprouve à voir, en mon miroir, mes pensées, mes paroles, mes actions et mes omissions si monstrueuses
– de vouloir rester, malgré tout, en vie, encore plus longtemps.
Était-il nécessaire à Jésus de souffrir autant, sur une croix, pour moi, pour racheter mes péchés, s’ils sont véniels ?
S’il m’était donné de voir mes péchés, je mourrais sur le champ !
« Alors, David s’enflamma d’une grande colère contre cet homme, et dit à Nathan : « Par le Seigneur vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort ! » (2 Samuel 12, 1-9)
Communautés d’Eglise témoignant de l’Evangile ?
ou institution formatée sacrifiant ses enfants à l’idée quelle se fait d’elle même ?
Merci à René pour son texte très juste .
– La situation engage fortement notre responsabilité pour témoigner de notre soutien et vivre plus encore la fraternité avec les prêtres . Nous mesurons sans doute mal combien elle peut être, dans le contexte actuel , désespérante ou à minima décourageante pour nos frères qui ont choisi de servir l’Eglise dans le ministère sacerdotal .
– Sulivan (merci à Jean Lavoué et à René de nous rappeler la permanence de son analyse et de sa démarche spirituelle incarnée ) dresse un constat sans concession mais réaliste et malheureusement toujours valable de l’alliance objective et malsaine de la représentation de la figure du prêtre attendue par les fidèles et de celle de l’institution qu’elle a tout intérêt à promouvoir tant elle conforte sa structure et son pouvoir . Nous sommes complices ou à minima consentant à ce mensonge collectif qui préfère les principes-, la figure idéalisée du prêtre, à la réalité de l’instant: un homme comme nous avec ses fragilités , ses limites , et dont le chemin de maturité reste aussi à parcourir nonobstant « la grâce » de son ordination .
Nous ne pouvons plus échapper à la question : comment faisons nous concrètement et en vérité communauté d’Eglise y compris avec les prêtres qui nous sont donnés ? Comment nous soutenons nous mutuellement pour « mener le bon combat » qui est celui du témoignage de l’Evangile . Quelque soient notre statut dans l’église nous avons tous ce point commun : nous sommes ces vase d’argile dont parle Saint Paul . nul n’échappe à cette fragilité .
Bien sûr il faudra s’interroger sur les causes structurelles qui conduisent, au delà de leurs limites personnelles, des hommes jeunes et dont l’authenticité et la profondeur de l’engagement ne font de doute, à désespérer ainsi d’eux même et de l’ Eglise : la conception hors sol du prêtre , la formation partielle et biaisée dans les séminaires sur les réalités de la sexualité et de l’affectivité , les attentes irréalistes et disproportionnées de fidèles quant à la figure du prêtre dont la réforme grégorienne a voulu faire un moine dans le monde etc ..
Mais aujourd’hui l’urgence est à la solidarité concrète , à hauteur d’homme envers les prêtres . Comme le dit si bien Sulivan , c’est l’authenticité de nos relations communautaires et fraternelles qui fera que ‘ »l’église sera entendue dans de secteurs qui lui sont fermés » . Plus encore, de quoi pouvons nous témoigner si nous ne sommes pas prêts à rendre compte de ce que nous avons fait de notre frère prêtre . La question de YHWH à Caïn est aujourd’hui la notre .
Comment faisons nous concrètement des communautés d’Eglise vivantes et fraternelles ? Comment prenons soin de nos frères et donc aussi de nos prêtres . De cela dépend tout le reste .
Emmanuel, mon message ne se voulait pas une réponse au vôtre mais j’ai tout simplement repris la citation que vous-même aviez utilisée. Je ne vous connais pas assez pour me permettre de vous traiter de crypto-réformé.
par ailleurs, pour moi le prêtre n’est pas quelqu’un au-dessus de nous, c’est un homme comme un autre avec ses qualités et ses défauts propre et la seule chose qui le différencie des autres c’est qu’il est effectivement chargé du Sacré, ce qui ne nous revient pas à nous.
Dans un entretien pour le site Croire-La Croix, la théologienne Anne-Marie Pelletier, lauréate du prix Ratzinger 2014 invité à : « retrouver la juste identité du sacerdoce ministériel dans son rapport au sacerdoce baptismal. Ce qui implique déjà de renoncer à une sacralisation, d’ailleurs fort peu évangélique, de la fonction presbytérale. (…) Il y a chez les humains que nous sommes un goût atavique pour la sacralisation ! C’est d’ailleurs le propre du monde païen, selon les Ecritures bibliques, que de répondre largement à cette demande. »
https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Jusquou-peut-debattre-lEglise-2018-10-08-1700974550
voilà bien , pour moi,qui ne suis certes pas théologien contrairement à Madame Pelletier, l’exemple même du discours que j’appellerai crypto-réformé, visant à effacer le sens du Sacré dans la foi catholique
Par ailleurs dans les Actes des Apôtres lorsque ces derniers ont pris la décision de se réserver le service de la Parole et non plus le service des tables ils n’ ont pas demandé leur avis aux membres de leur communauté.
Par ailleurs lorsque je vois la signature d’une certaine personne: Claudine Onfray , pour ne pas la nommer dans la liste des admirateurs de ce point de vue j’éprouve un certain malaise.
Enfin ,et je le redis encore pour moi la prêtre n’est nullement un personnage sacré,absolument en rien et l’Eglise ne m’a jamais obligé de croire à sa « sacralité »
Eh bien je crains que ce soit la théologienne, lauréate du prix Ratzinger, qui pose bien la question du sacré dont on encombre faussement l’identité de nos prêtres au motif qu’ils ont à la gérer dans la liturgie. En bonne théologie, catholique, c’est elle qui a raison. Le seul sacré est celui qui touche à Dieu lui-même, pas à ses serviteurs. D’ailleurs je comprends mal ce commentaire où tu dis par ailleurs que pour toi « le prêtre n’est nullement un persnnage sacré »… Où est alors le problèe ? Et que Claudine Onfray, avec qui il m’arrive aussi de me confronter sur des positions que je ne puis partager, soit en accord avec la teneur de cet entretien, ne suffit pas à le discréditer.
René, tu dis,à juste raison que le seul personnage qui soit sacré c’est celui qui touche à Dieu… or le prêtre , me semble-t-il après avoir prononcé les paroles de la consécration c’est Dieu qu’il touche sous les apparences du pain et du vin,et c’est d’ailleurs pour çà que certains prêtres après la Consécration serrent les doigts qui ont touché l’hostie consacré. Je te dirais que cela ne me parait pas indispensable pour autant. Pour moi le Prêtre est différent de moi lorsqu’il célèbre l’Eucharistie, ou donne les sacrements mais uniquement à ce moment-là. Le reste du temps il est un homme comme un autre, et je ne suis aucunement tenu de prendre pour parole d’Evangile tout ce qui sort de sa bouche
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A ces deux prêtres, il faut ajouter le suicide du dominicain Philippe Dockwiller, 43 ans, en août 2016. Ce prêtre, enseignant à la Catho de Lyon, s’était donné la mort après avoir été accusé d’agression sexuelle par un adolescent – avant que celui-ci ne se rétracte.
Intéressante la réflexion de Patrick Royannais sur la nature du discours du clergé . Il me semble qu’il ne faille pas lire cette réflexion comme un jugement de valeur sur les hommes qui composent ce clergé , mais comme un phénomène structurel dont ils sont les vecteurs plus ou moins conscients . Il ne s’agit pas non plus de reprocher à ceux qui « donnent leur vie » à l’église leur loyauté envers son institution .
Par contre il ne faut pas s’étonner que ce fonctionnement structurel d’une église qui se vit toujours comme « assurée dans la vérité « engendre des malaises , des mal êtres et des conflits de loyauté chez ceux qui adhèrent le plus authentiquement au message évangélique .
Pas étonnant non plus que ces suicides concernent des prêtres proches de la quarantaine , âge ou les enthousiasmes des débuts de l’engagement ont décanté et ou l’on ne cède pas encore ou pas du tout pour les plus authentiques d’entre eux , au cynisme désabusé . Le décalage entre le message que prétend porter l’institution et sa pratique qui comporte aussi des errements dont on sait aujourd’hui qu’ils peuvent être criminels devient alors insupportable pour ceux qui ont misé toute leur vie sur cette institution ecclésiale à cause du message dont elle doit témoigner et qui est sa seule justification : .l’Evangile . Bien sûr l’église institution n’est pas réductible à cela , mais force est de constater qu’elle nous donne à voir en ces temps , son visage de vieille prostituée dont le maquillage outrancier ne parvient plus à dissimulé qu’elle a couché avec tous les pouvoirs pour ménager le sien . .
On comprend alors que ce décalage soit invivable pour ceux qui pour une raison ou pour une autre ont pris conscience que leur comportement personnel était en décalage avec leur discours qui s’inscrit , par loyauté envers leur engagement, dans la logique de celui d’une institution auquel il n’est plus possible d’adhérer sauf à vivre dans le cynisme et le pharisaïsme .
Comment , alors, lorsque l’on veut vivre en vérité son sacerdoce , continuer à se dire « du bon côté, » à l’affirmer en chaire , tout en sachant pertinemment que l’on est comme tout un chacun du côté des pécheurs . Si de plus ce constat intervient durant une période de désert affectif et spirituel, comme nous pouvons tous en connaitre au cours de nos vies , alors on peut comprendre que cette situation puisse conduire à des moments de désespérance radicale .
Ps : pour anticiper sur certains de mes contradicteurs préférés , j’avais été moi même choqué , lorsqu’un cardinal français ayant fait sa carrière à la Curie m’avait dit que l’église était une » vieille marâtre » .pour ses clercs . Il avait malheureusement raison .
Je ne vois pas comment on peut s »affirmer du « bon côté » et encore moins le proclamer en chaire alors que le rôle du prêtre est de tenter de transmettre, non pas sa foi, mais celle de l’Eglise car notre foi personnelle est bien évidemment soumise à des variations. S’estimer du « bon côté » est, pour moi parfaitement pharisien
Je n’ai pour ma part encore jamais vu ou entendu de prêtre ou d’évêque ou de pape se disant « du bon côté », qui plus est en chaire !
Moi non plus, bien sûr, mais notre ami G LEGRAND apparemment, oui…
Notre ami Guy Legrand a des drôles de fréquentation ! Ou alors il fantasme sur des choses qu’il n’a ni vues ni entendues…
Et c’est peut-être ce qui explique vos divergences de point de vue. J’ai eu l’occasion de rencontrer des pretres dont le discours à eu pour effet de m’éloigner de tel aspect de la doctrine qu’ils souhaitaient justement m’enseigner.
Ou bien telle ou telle situation difficile croisée peut aussi « adoucir le cœur » et amener à porter sur des situations des jugements bien moins sévères que l’on ne l’aurait pensé.
Il y a clairement des divergences dans les commentateurs de ce blogs, mais elle tiennent probablement beaucoup à ce que nous avons vus et vécus – et elles sont en tout cas très certainement inférieures à ce qui nous unis 🙂
Ah certes Emmanuel ce qui nos unit est assurément plus important que ce qui nous sépare.
Pour le reste, il peut y avoir des prêtres qui ont une manière un peu rigide d’enseigner la doctrine comme d’autres pourront paraître laxistes par souci pastoral, il est parfois difficile de conjuguer avec justesse la vérité et la charité…
Mais je n’ai jamais vu ni entendu en revanche de prêtre qui se disait « du bon côté » et je n’imagine pas que cela soit possible, qui plus est en chaire.
A Michel de Guibert
Ah bon .C’est que vous n’avez pas lu les textes magisteriels ou les prises de position des évêques sur l’IVG, la bioethique ou la morale .Tout le discours clérical dit a priori le bien et le mal dans l’absolu sans jamais tenir compte du contexte ni laisser aux fideles la moindre liberté de discernement . Exemple : declarer l’homosexualité comme un comportement intrinsèquement désordonné .Toutela posture du magistère releve d’une posture surplombante donant des leçons a la société toute entière .Si tout cela , ce n’est pas se déclarer «du bon cote» alors je ne sais pas lire .
Vous confondez tout, Guy Legrand.
Dire le bien ou le mal dans des textes magistériels, c’est le rôle du Magistère pour éclairer les consciences.
Le discernement pastoral concerne les personnes dans les situations concrètes qu’elles vivent sans porter de jugement sur ces personnes.
Quant à se dire « du bon côté », ce serait une prétention pharisienne à se croire seul juste, exempt de tout péché, ce qui serait à la fois absurde et insupportable.
Guy, tu adoptes en fait l’attitude de nos frères réformés lesquels parce qu’il y a des circonstances particulières interdisent d’appeler un chat un chat et à la limite iraient presque jusqu’à condamner le code pénal qui interdit le meurtre parce qu’il existe effectivement des circonstances tout à fait atténuantes.
Par ailleurs que tu le veuilles ou non, donner son point de vue en sachant très bien qu’on ne sera pas suivi pour autant; ce n’est nullement se proclamer du « bon côté » c’est simplement faire preuve de courage et prêcher à temps et à contre-temps
Celui qui n’est pas « du bon côté » a avantage à « changer de côté » pour se trouver ensuite « du bon côté ».
Or le concept de changement est un concept inexistant au sein de l’Eglise puisque cette Eglise est convaincue de se trouver dès le départ « du bon côté » – une fois pour toutes – et par conséquent de n’avoir nul besoin de « changer de côté ».
Exemples de domaines où l’état des lieux est catastrophique et en attente de « changements de côté »:
– Pouvoir ecclésial sans contre-pouvoir
– Autorité pyramidale
– Célibat obligatoire des clercs
– Loi du silence
– Discrimination de l’homosexualité
Permettez-moi Mr Poujol, de réagir à votre réponse que je reproduis ci-après :
« …Tout cela me paraît bien excessif ! Parler de disparition progressive du père dans la société y compris dans son rôle procréatif est un rien caricatural. Quant à certains combats dits d’arrière-garde, je les préfère parfois à des combats présentés comme d’avant-garde, menés à reculons… »
Nous entrons dans le cœur du débat:
« …1 Corinthiens 13:11 Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Devenu homme, j’ai mis fin à ce qui était propre à l’enfant… »
« …Philémon 1:10 je te prie pour mon enfant, celui que j’ai engendré en prison, Onésime,… »
«…Vingt siècles de christianisme ont fabriqué un peuple d’impuissants. C’est tragique. Mais, c’est tragique ! Un homme ou une femme peut diriger une ferme, présider une association, être maire d’une commune, être responsable d’une entreprise. Et dans l’Église, c’est un mineur !!”…» a dit Mgr Albert Rouet, archevêque de Poitiers, invité de la librairie La Procure, le 28 octobre 2009, pour présenter son dernier livre J’aimerais vous dire.
Mais suivons la médecine…
« …À Göteborg, huit bébés sont nés depuis 2014 à la suite d’une greffe d’utérus chez leur mère, une technique en plein développement.
C’est un petit garçon né en 2014 en Suède. De lui, on ne connaît que son prénom, Vincent. Et le fait qu’il est le premier bébé au monde à être né d’une mère ayant bénéficié d’une greffe d’utérus. La transplantation a été réalisée par l’équipe du professeur Mats Brännström, de l’hôpital de Göteborg, qui travaille depuis près de vingt ans sur ces greffes visant à permettre la maternité chez des femmes nées sans utérus ou l’ayant perdu à cause d’un cancer. « À ce jour, 38 greffes ont eu lieu dans le monde, dont neuf en Suède. Entre 2014 et 2017, nous avons obtenu huit naissances chez six femmes transplantées. Trois autres naissances ont eu lieu ces derniers mois, deux aux États-Unis et une au Brésil », détaille le professeur Brännström… » ( La croix- Pierre Bienvault , le 16/03/2018 à 5h39)
« …La première greffe de pénis et de scrotum au monde a été pratiquée le mois dernier aux Etats-Unis sur un militaire américain blessé en Afghanistan, ont annoncé lundi 23 avril des médecins de l’université Johns Hopkins… »
Pendant quatorze heures le 26 mars, une équipe de neuf chirurgiens esthétiques et deux chirurgiens urologues a opéré le patient. « Nous avons bon espoir que cette greffe aide à rétablir des fonctions sexuelles et urinaires presque normales chez ce jeune homme », a déclaré W. P. Andrew Lee, professeur et directeur du département de chirurgie plastique et reconstructrice à l’école de médecine de l’université….La première greffe de pénis au monde avait été pratiquée en Chine en 2006, mais le bénéficiaire avait dû être de nouveau opéré pour l’enlever en raison de « graves problèmes psychologiques » l’ayant affecté, ainsi que son épouse. C’est en 2015 et en Afrique du Sud que la première greffe réussie de pénis au monde a été annoncée. Les Etats-Unis ont suivi en 2016… »
Pourquoi un scrotum sans testicule ? demande un internaute participant à l’échange suivant cet article…
https://www.lemonde.fr/…/premiere-greffe-de-penis-et-de-scrotum-au-monde-realisee-a…
23 avr. 2018
En 2017, ce sont au total 6 105 organes qui ont été greffés, et 4 582 personnes greffées de la cornée. En attendant l’utérus artificiel….
« …«L’Église a 200 ans de retard ». Combien de fois avons-nous entendu, même si c’était en d’autres termes, cette opinion ! L’Église catholique est en retard sur son temps et on ne peut pas arrêter le fil de l’Histoire. Si l’Église refuse l’accès à la Communion pour les divorcés remariés, si elle condamne la contraception et le préservatif, si elle refuse de reconnaître le concubinage, si elle insiste sur le respect des normes liturgiques traditionnelles et si elle se plaît à rappeler la structure monarchique de sa constitution, alors oui, elle n’est pas en phase avec notre époque qui, elle en revanche, change. L’Église doit adapter son langage et ses pratiques religieuses au monde vis-à-vis duquel elle est en retard d’au moins deux siècles…. il semble bien que l’aboutissement de ces convulsions anarchiques qui nous submergent soit un despotisme jamais vu dans l’Histoire. C’est là le résultat de deux cents années de régression religieuse et morale de la société. Ce n’est pas le monde qui avance. C’est l’Église qui progresse en sainteté dans les tempêtes, qui affronte et qui l’emporte, même lorsqu’elle est combattue de l’extérieur et trahie de l’intérieur. Et si les Pasteurs ne le rappellent pas à leur troupeau, alors ce seront les simples baptisés qui le crieront de toutes leurs forces, en se confiant dans l’aide de Dieu, qui n’abandonne jamais Son Église. (Roberto de Mattei)… »
(Peut-être ne s’agit-il simplement que d’être à jour comme le souligne cet article sur le Cardinal Martini : (http://www.correspondanceeuropeenne.eu/2012/10/15/eglise-catholique-la-theologie-de-lhistoire-du-card-martini/)
N’ayons pas peur, et donnons aux jeunes de solides balises basées sur une histoire dont nous n’avons pas à rougir.
Tout cela est vrai. Mais il nait chaque année 150 millions d’enfants dans le monde. Et parler de « disparition progressive du père » exigerait la perspective d’une généralisation des méthodes particulièrement onéreuses que vous décrivez. Ce n’est pas demain la veille ! Même si nous devons, de fait, faire face à des évolutions sociétales où le rôle du père n’est plus assuré de la même manière que dans les sociétés patriarcales…
Oui, bien sûr, mais dans la vraie vie…cette « disparition progressive du père » est un fait :
Il y aurait, en France, une augmentation sensible des enfants vivants au sein de familles recomposées, mono ou biparentales, voire sans aucune famille…
Selon « IVI.fr Dossier de presse d’ivi-fertilite. » de plus en plus de femmes françaises ont recours à la PMA…
« …Tandis que les problèmes de fertilité des couples vont en s’aggravant, les colloques internationaux se multiplient à propos de la GPA, la PMA ou la congélation des ovocytes. Les pouvoirs publics, eux, restent muets… » Par Catherine Mallaval et Virginie Ballet — 7 décembre 2016-Liberation
il y a eu, en 2017, dans le monde, 25 millions d’émigrés pour des raisons diverses avec leur cortège de morts, de blessés, d’orphelins.
Au sein des foyers dit normaux les enfants sont en difficulté car leur parents, biologiques ou non, sont soumis aux exigences de leur activité professionnelle et ils sont soit seuls, soit pris en charge par leurs grands-parents, soit en étude, soit plus simplement seuls dans la rue…Et je n’aborde pas le problème des chômeurs, des handicapés, des addictifs divers…. Mon épouse a dû résoudre, pour une préparation au baptême, le problème d’une fratrie engendrées par la même mère mais par trois pères différents…
Il est bien sûr capital de défendre la famille berceau de l’Humain, mais ne pourrait-on pas accorder un peu plus d’attention « aux périphéries » qui échappent, évidement, aux études et ne peuvent souscrire à des exigences désadaptées, appuyées par un vocabulaire inadaptés.
2 Corinthiens 3:6 « …C’est lui qui nous a rendus capables d’être ministres d’une Alliance nouvelle, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie… ».
C’est peut-être ce que cherche à obtenir notre pape en demandant que nous exercions notre discernement aux situations particulières que nous rencontrons. Voilà une mission enthousiasmante pour les laïcs assistés par leurs prêtres, ou ce qui en reste.
Merci de cette lettre magnifique. Un petit bémol de la moniale que je suis. Certes le célibat par le vœu de chasteté est réservé au religieux(ses) même si ils ou elles ne sont ni moines ni moniales.
Par contre, le célibat sacerdotal est aussi un témoignage de l’amour exclusif pour Dieu. Mais il n’en reste pas moins que la vie des prêtres aujourd’hui est difficile. C’est pourquoi, nos évêques, à commencer par le nôtre, préconisent une vie fraternelle en équipe et pas tout seul entre leurs quatre murs. Je suis attérée par le suicide de ces deux jeunes prêtres. La stigmatisation vaut pour
ce sujet comme pour d’autre amalgame. Comme c’est triste. Prions pur nos frères en humanité.
Très fraternellement.
Sœur Marie Pascale
A Michel de Guibert ,
Je m’attendais à votre objection . Comme le dit vieux dicton breton : comme on connait ses saints on les honore . J »avais donc médité par anticipation la réponse suivante :
-Je pourrais être d’accord avec vous si les deux conditions suivantes étaient réunies . malheureusement elles ne le sont pas .
1) l’existence d’une véritable médiation entre les textes magistériels et ce que vivent concrètement les hommes et les femmes de ce temps .Cette médiation (autrefois vis le confesseur) n’existe plus . Tout un chacun via internet a un accès immédiat et direct aux textes magistériels qui sont aujourd’hui le principal voire l’unique vecteur d’expression de l’église .
2) Que cette médiation ne soit pas exercée par le magistère et le clergé mais par ce que la Tradition de l’église appelle le sensus communis fidelium .: expression de la réception par les fidèles des textes magistériels . L’histoire de l’église démontre que ce sensus communis fidélium n’a pas trouvé de forme institutionnelle pérenne reconnue pour s’exprimer . Pendant les premiers siècles , la valeur juridique d’un texte magistériel était subordonnée sa réception par les fidèles ! (sage précaution qui les rendaient plus concrets)
Je suis d’accord avec vous sur le fait que le magistère est là pour jouer son rôle . Je suis en désaccord avec vous si vous estimez que l’expression de l’église , ce qui est actuellement le cas , est réduite à la seule expression du magistère .
Je crois que la parole de l’Eglise serait plus féconde si son expression était construite sur la tension organisée entre les trois pôles que sont le magistère , les théologiens et le sensus communs fidélium .
Aujourd’hui le sensus communis fidelium ne peut pas s’exprimer , les théologiens sont strictement encadrés et dépendants du magistère .
Qui aujourd’hui dans l’église réfléchit à ce rééquilibrage possibles entre ces trois fonctions nécessaires à la mission de l’église ?
A Dominique,
Je ne remets pas en cause le rôle du magistère qui doit faire l’unité dans l’église en prenant des positions à caractère général . Ce qui me semble non seulement inutile mais contreproductif , c’est de ne pas mettre en perspective les positions magistérielles , de ne pas les replacer dans un contexte plus large . Non pour disqualifier ou relativiser un idéal , mais bien au contraire pour faire le lien entre cet idéal et la réalité vécue , c’est dire pour ouvrir la porte à une dynamique qui nous oriente vers cet idéal . Pour prendre une métaphore maritime , le discours magistériel n’est pas un cap théorique à suivre indépendamment des circonstances, mais des balises permettant de nous orienter dans la bonne direction parce que que nos routes concrètes , diverses ,affrontent tempêtes et vents contraires nécessitant louvoiement et autres manœuvres pour continuer notre navigation .
L’absence de médiation entre le discours magistériel et la vie réelle le réduit à n’être au mieux qu’une incantation sans portée pratique et au pire la justification du statu quo (l’idéal étant tellement inaccessible que ce n’est même pas la peine de se mettre en route pour chercher à l’atteindre ) C’est la démarche perverse d’un certain moralisme catholique : affirmer une règle d’autant plus exigeante qu’elle devient prétexte à se dédouaner d’avoir à s’y conformer ..
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Etant le modérateur de ce blogue, personne ne s’étonnera sans doute que je le modère. Or il advient à propos du dernier billet publié sous forme de Lettre à un ami prêtre, ce qui se produit souvent. Après avoir débattu largement sur le fond, quelques commentateurs se « chamaillent » à propos d’une petite phrase, en un dialogue qui pourrait se prolonger jusqu’au bout de la nuit. Je prends donc la liberté de ne pas valider leurs deriers commentaires, convaincu que l’essentiel a sans doute été dit sur le sujet qui nous occupe. Dominique, Michel et Guy ne m’en voudront pas trop… j’espère !
Quand un prêtre jeune du diocèse de Lyon a quitté pour une femme, sa paroisse l’a soutenu, à réclamé qu’il puisse rester, …. sans succès. Puis ont commencé à circuler des « infos » selon lesquelles il aurait eu des attitudes, des gestes peut-être, troubles. David Gréa ne s’est pas suicidé, il avait le soutien de sa femme, personne n’a jamais su qui aurait pu propager de tels soupçons. Sa mère est quand même morte, de chagrin notamment, cette année.
Est-ce le soupçon qui pèse sur le « corps des clercs » ou est-ce le statut pernicieux qui les enferme qui est cause première des suicides récents ? La réponse est à chacun de ces prêtres, mais globalement le mal être du clergé puise à ces deux sources. Que des campagnes de calomnies sorties on ne saura jamais d’où viennent salir ces drames est humainement catastrophique.
http://www.arenes.fr/livre/une-vie-nouvelle/
jE trouve sur le site de FRANCE Catholique une déclaration intéressante de Mgr Ginoux,évêque ce Montauban, sur le drame de ces deux prêtres qui se sont donnés la mort