Hulot écolo, on connaissait déjà, tant l’animateur télé de TF1 a su créer une image de défenseur de la nature et de l’environnement. Mais l’homme a voyagé, muri… Son film Le syndrome du Titanic ne fait pas dans la dentelle. Mais qui a dit que l’avenir de la planète se jouait au point de crochet ?
Sur le constat tout le monde ou presque s’accorde : notre planète est en danger et avec elle l’homme et son devenir. La querelle se noue déjà lorsqu’il s’agit de départager les causes naturelles des dérèglements que chacun peut observer, de leurs causes humaines. L’homme serait-il le grand prédateur ? L’accusation en a été formulée bien des fois, avec les excès habituellement liés à toute forme de discours idéologique.
La seconde querelle porte, elle, sur l’urgence à faire front et sur l’ampleur des changements à opérer. Probable que le débat n’est pas prêt de se tarir. La sagesse a ses vertus, qui nous invite à éviter des emballements parfois disproportionnés . D’autant que les situations jugées « exceptionnelles », en nourrissant l’idée de réponses elles-mêmes « exceptionnelles » a tôt fait de légitimer des pratiques, voire des régimes d’exception, difficilement compatibles avec l’idée que nous faisons de la démocratie.
Pour autant, la nécessité de parvenir in fine à un compromis justifierait-elle que chacun rabote son discours, par avance, à titre préventif ? Il y a là, pour le coup, une sorte de maladie infantile de nos sociétés, qui prend forme d’autocensure. Les propos sans aspérité génèrent des consensus mous. Réjouissons-nous donc que Nicolas Hulot mette un peu la pression. Et d’ailleurs, serait-il le seul à le faire ?
On peut être surpris, je le suis – surprise de néophyte ? – de voir à quel point les plus lucides sur ces questions se tournent aujourd’hui vers les « forces spirituelles » voire plus directement encore vers les Eglises pour leur demander de prendre la tête d’une forme d’insurrection. « Où est la charité ? interroge l’écrivain Jean Bastaire dans un petit livre récent. Dans une révolution écologique , non pas celle des économistes et des politiques que d’ailleurs elle n’eclut pas et qui, au contraire, la suppose, mais celle des spirituels. » (1) Et l’athée (il se présente comme tel) Jacques Blamont, conseiller scientifique du Président du CNES dans son dialogue avec Jacques Arnould : « Le problème principal est la boulimie dévastatrice qui affecte l’humanité. On ne peut le traiter que par les moyens spirituels. » (2)
Nicolas Hulot qui, à l’occasion de la sortie de son film ce mercredi, est omniprésent dans les médias ne dit pas autre chose. Il faut relire dans Pèlerin de la semaine (le premier à sortir… qui ne soit plus sous ma responsabilité) son plaidoyer pour que la quête de l’être l’emporte sur la boulimie de l’avoir. De quoi vous donner envie de relire les papes qui depuis des décennies… ne disent pas autre chose. Et Benoît XVI, prenant la mesure de ces enjeux, dans Caritas in veritate. (3)
(1) Hélène et Jean Bastaire, Pour un Christ vert, Ed. Salvator, p. 85.
(2) Jacques Arnould et Jacques Blamont, « Lève-toi et marche », Ed. Odile Jacob p.159.
(3) Benoît XVI, Caritas in veritate. Ed. Bayard-Cerf-Fleurus/Mae.
Uels sont les diplomes universitaires de M.Hulot?Certainement très nombreux pour pouvoir affirmer d’une façon péremptoire toutes ces affirmationsLes grands scjentifiques ont plus de doutes que de certitudes