Depuis trois jours, la polémique s’amplifie autour de l’évacuation par la police, le 22 septembre au petit matin, de 276 étrangers en situation irrégulière, logés dans des campements de fortune aux portes de Calais en attendant un hypothétique départ pour l’Angleterre.
La France entière a pu voir à la télévision les bulldozers déferler sur les abris de fortune de ces hommes, souvent jeunes. On peut comprendre le soulagement des riverains. On peut entendre le discours officiel sur la nécessité de casser les réseaux de passeurs. Mais on ne peut ignorer davantage le scepticisme des associations humanitaires faisant le constat que ce coup de force ne règle aucun problème sur le fond.
De telles images, à supposer qu’elles soient reprises par les télévisions étrangères, sont-elles à même de dissuader au Pakistan ou ailleurs des désespérés à tenter malgré tout leur passage en force ? Aussi longtemps que, malgré tous nos beaux discours, nous ne prendrons pas au sérieux le creusement de l’écart entre riches et pauvres, entre le Nord et le Sud de la planète, nous renforcerons les causes structurelles d’un tsunami migratoire qui demain déferlera sur notre monde…