Difficile de faire comme si la « votation » Suisse ne nous concernait pas. Et tout aussi difficile d’avoir sur la question une position tranchée.
Vendredi matin, 8 heures. Il fait encore nuit sur Paris. Devant la cathédrale Notre Dame dont les portes, entrouvertes, laissent filtrer la lumière mais dont les grilles fermées interdisent l’entrée, quelques touristes, sac au dos, s’agglutinent déjà. A droite de la façade, une porte de fer forgé ouvre sur les jardins. Je tapote sur le digicode le sésame que l’on m’a communiqué par e-mail. Miracle ! Me voici dans les lieux. Cinq minutes plus tard je rejoins, dans une chapelle de la cathédrale, le studio que Radio Notre Dame a installé pour trois jours. Trois jours de radio-dons – tout comme RCF sur son propre réseau – destinés à sensibiliser les auditeurs au nécessaire soutien financier de ces radios chrétiennes… pas comme les autres.
Autour de l’animateur de la tranche horaire, Louis Daufresne, quelques débatteurs habitués des rendez-vous du petit matin sur la radio du diocèse de Paris : Gérard Leclerc, Patrice de Plunkett, Pierre Moracchini, Jean-Luc Mouton, Jean-François Colosimo… et moi-même. Comment évoquer l’actualité du moment sans revenir, une fois encore, la nième depuis quatre jours, sur la question des minarets.
Les Suisses, comment ne le saurait-on pas ? ont voté à une large majorité (57%) contre la construction de nouveaux minarets dans leur pays. Les voilà voués aux gémonies de la classe politico-médiatique européenne. On peut n’avoir pas une sympathie extrème pour ceux quiont fait ouvertement campagne pour le « non » et, malgré tout, s’interdire de considérer qu’à priori les suisses seraient tous des fachos !
Bien des commentateurs relèvent qu’un referendum similaire, dans les autres pays de l’Union européenne, donnerait sans doute des résultats très voisins. En France , dans la foulée, le Figaro a interrogé sur la construction de mosquées dans notre pays : 41% des sondés s’y déclarent hostiles. Mais peut-on confondre mosquées et minarets ? C’est la question qu’il me semble devoir formuler à l’antenne.
Autant la construction de mosquées me semble relever du simple droit, dans une République garantissant la liberté du droit de culte, dès lors qu’existe une communauté musulmane importante, autant la question des minarets me semble être d’une autre nature, moins cultuelle, plus symbolique. Que je sache la mosquée Al Aqsa de Jérusalem ne comporte pas de minaret.
Hier, sur le zinc d’un bistrot parisien, j’ai surpris cette conversation : « Tu te vois vivre dans un quartier où on appelle cinq fois par jour à la prière » ? Fantasme ou pas fantasme, le minaret évoque pour nos concitoyens la voix du muezzin. Et cela dans un pays laïc où déjà certains se disent indisposés par les sonneries de cloches qui font pourtant partie de notre culture !
Alors, que penser et que dire ? Assurément que les musulmans ont le droit d’être respectés dans la pratique de leur religion. Or la France est, de fait, un pays multiconfessionnel. Pour le reste, il est clair que le malaise n’est pas dissipé, en France – comme ailleurs en Europe – sur les conditions d’intégration aux valeurs de la République d’une communauté où le lien est aussi fort entre religion et vie sociale. Et qu’il ne suffit pas de dénoncer l’amalgame entre Islam et islamisme pour calmer les esprits. Peut-on reprocher à une opinion publique de s’interroger sur la non réciprocité du droit à la liberté religieuse pour les minorités chrétiennes vivant en terre d’Islam ?
Les journalistes ont-ils une lourde part de responsabilité dans ce que d’aucuns qualifient de « diabolisation » de l’Islam ? Peut-être ! On évoque, ici ou là, leur manque de culture concernant l’Islam ! Sand doute ! Avec tout de même ce paradoxe, que personne n’évoque leur manque de culture tout aussi abyssal au regard du christianisme qui pourrait bien expliquer, pour une part, une forme de diabolisation récurrente de l’Eglise catholique et du pape dans les médias français.
Concernant le « manque de culture tout aussi abyssal au regard du christianisme qui pourrait bien expliquer, pour une part, une forme de diabolisation récurrente de l’Eglise catholique et du pape dans les médias français. »
Pour mieux connaitre son prochain en fraternité, il faut prendre du temps et de l’attention.
La lettre encyclique de Benoît XVI du 29 juin 2009 « L’amour dans la vérité (Caritas in veritate) » est d’après moi, une source d’inspiration pour l’humanité tout entière.
L’homme de bonne volonté, s’efforce de rester humble et respectueux de peur de contredire ceux en quoi il croix. Il me semble donc que cela n’est réaliste sans le pardon et la tolérance. Dans le respect et la confiance. Dans « l’amour » et « la vie ».
La vie, « Souffle de Dieu », pour ceux qui mettre leurs confiance dans « la bonne religion » qui prêche le « savoir vivre » et le « savoir être » avec leurs semblables, la création et le Créateur.
Sommes-nous tous des hommes de bonnes volontés vis-à-vis du religieux ?
Et « nos démons » ? L’indifférence, l’égoïsme, nos complexe de supériorité ou d’infériorité, les passés douloureux, sont’ ils bien soignés ? Pour ma part j’ai du chemin à faire, il y a des moments avec et des moments sans. C’est la vie ! (Dieu nous semble lointain parfois).
C’est quoi le but suprême à atteindre ? Choisir « la vie » ou « la mort » ?
Le respect aura t’il le dernier mot, ici et maintenant et toujours ?
Qui doit commencer et continuer sans relâche sur ce chemin ? (Chaque religieux, chaque homme de bonne volonté, chaque bon samaritain, chaque adulte et aussi chaque professionnel responsable dans son domaine.) Tout ceux qui le peuvent, le doivent ? Oui ou non ?
Enfin je n’oublie pas, que je suis un amateur et un « pêcheur », devant la complexité de nos sociétés chargé de bonnes et de mauvaises histoires collectives et personnels. De la mondialisation, de la crise financière et du chômage, du climat et de la faim dans le monde. Et dans ces cas là pour m’aider à aller de l’avant, je relirais par exemple le passage à la page 61 dans cette encyclique : Lettre aux Romains (12, 9-10) « Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien. Soyez unis les uns les autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres ».
Un peu d’humour : pour les problèmes climatique, il faut demander aussi de l’aide aux « Chefs Indiens ». Eux, grands experts en environnement 🙂
Fraternellement, Marcopolano.