Lorsque sept théologiennes invitent l’institution catholique à « se réformer ou mourir », ça décoiffe !
(Merci au père Jean-Pierre Roche pour la reprise de ce billet dans sa lettre Notre pain quotidien du 6 décembre)
En ces temps où l’Eglise catholique traverse une crise parmi les plus profondes de son histoire dont nul ne peut présager du terme, c’est une « divine surprise » que de lire l’invitation qui lui est faite de « se réformer ou mourir » par sept théologiennes. Des femmes donc, “laïques“ dans l’Eglise, puisque les religieuses, les vierges consacrées et à plus forte raison les femmes mariées ne sont pas des clercs, terme réservé aux prêtres ou diacres ordonnés, tous de sexe masculin. La lecture, passionnante, de ce livre nous aide à mieux comprendre combien l’ouverture progressive de la théologie à des femmes (et plus largement à des non-clercs) a pu en modifier profondément la teneur et la portée. Avoir, au cours des siècles, réservé le monopole de cette réflexion à des hommes célibataires consacrés, dont l’intelligence et l’intégrité ne sont pas ici en cause, a eu pour effet la construction d’un univers religieux où ils se sont octroyés la place centrale. Il leur a suffit de justifier théologiquement ce cléricalisme dont nous découvrons aujourd’hui les impasses. Ouvrez la théologie aux femmes et le regard devient autre ! Nous y sommes !
Les sept contributrices (1) s’expriment, dans cet ouvrage, à partir de leur domaine d’expertise propre. On n’est pas surpris que sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) et à ce titre commanditaire avec la Conférence des évêques de France (Cef) du rapport de la Ciase, évoque la question des abus dans l’Eglise qui ont tant contribué à sa décrédibilisation et pose la question d’une possible dissolution des communautés dès lors qu’elles apparaissent irréformables. On s’interroge avec Laure Blanchon sur l’absence dans nos églises – et le peu de questionnements que cela suscite en nous – de ces pauvres qui sont pourtant omniprésents dans les récits évangéliques. On s’inquiète, avec Lucetta Scaraffia, du délitement d’une institution ecclésiale qui n’a pas compris que l’accumulation de croyances devenues non-crédibles pour l’homme contemporain fait aujourd’hui obstacle à la rencontre de nombre d’entre eux avec Dieu. Il faut les lire !
L’apport décisif des femmes à la recherche théologique
Mais il est clair que le cœur de la réflexion portée par le livre, concerne, sans surprise, la place des femmes dans l’Eglise. Les perspectives ouvertes à ce propos par Anne-Marie Pelletier, Marie-Jo Thiel, Isabelle de la Garanderie et Anne Soupa sont tout à fait passionnantes. Faut-il s’étonner avec elles qu’une exégèse longtemps laissée aux mains des clercs de sexe masculin ait eu pour effet de privilégier une lecture de la Genèse où la femme est “tirée“ de la côte de l’homme, une approche christologique où l’accent est mis sur la masculinité de Jésus plus que sur son humanité ? Faut-il s’étonner de même que l’affirmation de Paul : « il n’y a plus l’homme et la femme » puisque tous « ont été baptisés en Christ » (2) soit interprétée dans l’Eglise de manière euphémisée comme “’égale dignité“ ? Faut-il s’étonner enfin avec Anne-Marie Pelletier que : « la liturgie dominicale au temps de Pâques ignore le récit de l’apparition à Marie-Madeleine, qui la charge de l’annonce de la Résurrection » ?
En retour, on n’est donc pas surpris que des théologiennes soulignent que dans le récit de la Genèse, la femme n’est pas “tirée de l’homme“ mais de l’humain (l’Adam) avec apparition simultanée du masculin et du féminin différenciés mais non hiérarchisés. On n’est pas surpris qu’elles adhèrent au propos de Mgr Albert Rouet selon lequel : « Tertullien a écrit : « Christianus alter Christus » (le chrétien est un autre Christ) et non « Sacerdos, alter Christus » (le prêtre est un autre Christ) » ce qui ouvre de plus larges perspectives. (3) On n’est pas davantage surpris qu’elles tirent de l’épitre aux Galates une exigence d’égalité hommes-femmes et du récit de la Résurrection le rappel qu’aux premiers siècles Marie-Madeleine était reçue comme « l’apôtre des apôtres » non réduits aux Douze puisque des femmes avaient également reçu l‘effusion de l’Esprit à la Pentecôte.
L’accent mis sur un « sensus fidei » qui rend leur place aux femmes
Dans sa contribution, Anne-Marie Pelletier pose ce diagnostic sans appel : « Une conviction, très partagée, veut que le masculin soit en capacité à la fois de se dire lui-même et de porter la figure universelle de l’être humain, donc de pouvoir parler pour tous et toutes, justifiant que les femmes restent silencieuses mais qu’elles tiennent ce que l’on dit d’elles pour la vérité de ce qu’elles sont. »
C’est pourquoi on perçoit que ces théologiennes reçoivent comme une « divine surprise » qu’à l’initiative du pape François l‘actuel synode sur la synodalité ait intégré des femmes, avec voix délibérative, dans sa session plénière d’octobre 2023. Et, de même, que l’ensemble du processus synodal, depuis sa phase de consultation ait été placé sous le signe du “sacerdoce commun des baptisés“ ( et non de la seule collégialité épiscopale) et de l’expression du “sensus fidei“, ce bon sens de la foi commun aux baptisés hommes et femmes que la Tradition de l’Eglise dit infaillible.
Isabelle de la Garanderie rappelle fort justement que c’est là l’enseignement du Concile Vatican II dans la continuité de la période médiévale où même si l’Eglise des clercs semblait prédominante on continuait « à promouvoir sous différentes formes que l’Eglise en son ensemble est infaillible dans le “croire“ (…) Ce qui, aujourd’hui, confère au sensus fidéi de manière sous-jacente un rôle essentiel dans l’actualisation temporelle de la foi dans le monde et dans la vie de l’Eglise. »
Pour les femmes : ordination presbytérale ou promotion du baptême ?
Or, souligne Marie-Jo Thiel le sensus fidei ne “reçoit“ pas (n’accepte pas comme vérité incontestable) la déclaration de Jean-Paul II de 1994 selon laquelle serait définitivement clos le débat sur le sacerdoce féminin. Opposition de deux infaillibilités ? « Comprenons-nous bien cependant, poursuit-elle, l’enjeu n’est pas de permettre aux femmes d’être intégrées dans un système cléricaliste, mais de prendre en considération la passion évangélique et baptismale de l’égalité homme-femme et conséquemment de chercher ensemble, synodalement, de nouveaux modèles de ministères accessibles à toutes et tous dans une Eglise renouvelée. » Il y a là, selon elle, l’un de ces “signes des temps“ que le Concile Vatican II appelait à interpréter à la lumière de l’Evangile de telle sorte que l’Eglise « puisse répondre d’une manière adaptée à chaque génération aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. » (Gaudium et Spes n°4)
On trouve la même tonalité chez Anne Soupa. Partant du constat que depuis la Réforme Grégorienne au XIe siècle, l’exercice du pouvoir dans l’Eglise est lié à la prêtrise dont les femmes sont exclues, elle pose la question : comment faire accéder les femmes à des responsabilités égales : par l’ordination presbytérale ou la promotion du baptême ? Certains seront peut-être surpris de sa préférence affichée lorsqu’elle écrit : « Peut-on sérieusement envisager d’ordonner des femmes quand le ministère est autant fragilisé et même remis en question ? » Et si l’on cherchait plutôt du côté des charismes dont parle l’Evangile qui peuvent sembler aujourd’hui confisqués par les seuls ministres ordonnés ? « Cette distinction n’inviterait-elle pas alors à inventer une ordination particulière (et temporaire) qui permette à ceux des laïcs pourvus de charismes pastoraux de jouir de la plénitude de la fonction pastorale ? » Au fond, n’est-ce pas ce qu’esquisse, encore timidement, le synode sur la synodalité, lorsqu’il propose, dans le document de synthèse de la première session de créer par exemple à destination des laïcs : « Un véritable ministère de la Parole de Dieu qui, dans des contextes appropriés, pourrait inclure également la prédication. » ?
Réaliser l’égalité dans la différence
L’ouvrage contient bien d’autres réflexions susceptibles de nourrir les échanges dans nombre de paroisses et de communautés désireuses de s’approprier la culture synodale en vue d’une réforme de l’institution où les femmes puissent trouver une juste place et une juste reconnaissance de cette place. Lucetta Scaraffia écrivait déjà dans un livre précédent : « L’Eglise n’a pas cherché à définir en quoi consiste réellement de son point de vue, la différence féminine. Voilà la question-clé et c’est de sa réponse ( ou de son manque de réponse) que découle la marginalisation des femmes dans le monde catholique. » (4) Elle poursuivait : « L’Eglise a toujours combattu l’idée que la femme puisse devenir « un homme comme un autre ». Elle a toujours refusé le fait que la femme puisse parvenir à l’égalité en niant sa propre réalité biologique, en renonçant à son propre corps. Elle n’a pourtant pas su passer à l’étape suivante, qui aurait été d’expliquer et de réaliser en son sein l’égalité dans la différence. » (5) Nous y voilà poussés ! Par la réflexion stimulante de sept femmes théologiennes.
- Il s’agit de : Laure Blanchon, Isabelle des la Garanderie, Véronique Margron, Anne-Marie Pelletier, Lucetta Scaraffia, Anne Soupa et Marie-Jo Thiel. Se réformer ou mourir. Salvator 2023, 184 p., 18,80 €
- Epître aux Galates, 3, 27-28
- Albert Rouet, J’aimerais vous dire, Bayard 2009, p.246
- Lucetta Scaraffia, Du dernier rang, Salvator 2016, p.125
- op cit p.155
Photo d’ouverture : Présentation du livre au Centre Sèvres, à Paris, le 12 décembre 2023 avec cinq des autrices.
Merci très intéressant…
Merci pour la présentation de ce livre… Cela m’a donné envi de me le procurer et de le lire. Les analyses de ces dames me paraissent pertinentes et ouvrent des perspectives nouvelles.
Ça fait écho à ma lecture actuelle « la Bible est-elle sexiste » de la théologienne et traductrice de la Bible Valérie Duval-Poujol.
Merci René pour cette note de lecture très intéressante à propos de cet ouvrage.
Il me semble en effet que la réponse à la question de la place des femmes dans l’Eglise est à chercher du côté de notre baptême en redécouvrant et en approfondissant le sacerdoce commun des baptisés.
Il serait paradoxal à l’inverse de revendiquer un statut clérical tout en mettant en cause le cléricalisme !
Il faut tout simplement que. Les laïcs hommes et femmes célèbrent eucharisties et baptêmes.
A Michel
Entièrement d’accord avec ton constat .La question de la place des femmes dans l’eglise dépend de la conception que l’on a de la place du sacerdoce commun des baptisés .
Le sacerdoce commun des baptisés ne fait aucune discrimination fondée sur le sexe . Hommes et femmes sont sur ce plan égaux dans l’église.
La discrimination ne s’établit que sur les conditions d’accès à l’état clerical .réserve aux seuls hommes
.C’est la réduction du clivage clerc/laic qui qui est la clef de la reconnaissance de la place des femmes dans l’eglise .
La première étape étant de dissocier le pouvoir d’ordre et le pouvoir de gouvernement et de donner accès au pouvoir de gouvernement aux laics compétents.
La deuxième étape sera d’ouvrir le sacerdoce ministériel sans condition d’appartenance au sexe masculin.
Je ne doute pas que les yeux dans le rétroviseurs les clercs trouveront des tas d’arguments pseudotheologiques pour dire que cela est impossible .
Je n’ai pas lu ce livre. Mais je m’interroge. A moins que j’ai mal compris : du point de vue de la pensée, où se trouve donc la différence entre les hommes et les femmes ? Comme si les femmes, uniquement parce qu’elles sont femmes et pour nulle autre raison, raisonnaient autrement ? La question ne se pose plus du tout ailleurs, sauf dans l’Eglise apparemment et dans certains milieux féministes.
S’il est question de pouvoir; il s’agit alors d’un autre débat qui peut être mené aussi bien par tous, hommes ou femmes; peu importe.
Merci, René de continuer votre blog, et d y traiter ces sujets si importants. Je vais me procurer ce livre. Permettez moi de vous souhaiter une excellente année, remplie d’inspiration, …. pour le plus grand bien de vos lecteurs, mais aussi d enthousiasme, et de Paix.
Tant que Marie-Madeleine est reléguée au rang de prostituée repentie et ainsi remise avec condescendance au sein de l’Eglise, on reste dans le vieux schéma.
Quoi qu’on en dise dans l’Eglise la femme reste toujours peu ou prou la Mère, la Vierge …ou la Putain.
Non?!
Votre affirmation péremptoire date un peu !
Plus personne aujourd’hui ne confond Marie de Magdala et la prostituée qui a oint les pieds de Jésus d’un parfum (ni ne confond Marie de Magdala et Marie de Béthanie).
Marie de Magdala fait partie de ces femmes qui suivaient Jésus et elle est bien « l’apôtre des apôtres » comme l’affirmaient les Pères de l’Eglise.
Cela dit, les prostituées vous précéderont dans le Royaume 🙂
Pas si péremptoire que ça. J’ai entendu il y a un a 3 ans une homélie d’un prêtre de la cinquantaine qui a fait l’amalgame entre Marie de Béthanie et Marie de Magdala, nous dépeignant cette personne comme la pécheresse pénitente au flacon à parfum.
Et comme cela, c’était du pain béni pour terminer son propos en nous invitant à aller…nous confesser. Je vous assure que c’est vrai.
Je veux bien vous croire, mais ce prêtre de la cinquantaine en était resté à une assimilation entre ces trois femmes qui ne tient plus aujourd’hui.
Je vous recommande à ce sujet l’excellent ouvrage de Jean Pirot : « Trois amies de Jésus de Nazareth », Éditions du Cerf, 1986
Relativement à la place des femmes au sein de l’Église catholique, le livre « LE DÉNI – ENQUÊTE SUR L’ÉGLISE ET L’ÉGALITÉ DES SEXES » de Maud Amandier et Alice Chablis avait été publié aux éditions Bayard dès 2014.
Concernant une hypothétique réforme du système en place, ci-dessous un extrait significatif de la Préface du livre :
« Aujourd’hui à nouveau comme à d’autres époques, il [l’Esprit] inspire de prendre la parole dans l’Église à ceux et à celles qui n’y sont pas « autorisés » : signe des temps nouveaux qui appelle l’Église à s’ouvrir à la modernité. Quand même pas à se perdre dans le « modernisme » ?
Mais la bonne nouvelle évangélique ne vient que dans le renouveau de l’Histoire.
Le magistère a vocation à discerner le bon grain de l’ivraie, lui dont la succession apostolique balise l’histoire qui rattache l’Église à Jésus – à condition toutefois de ne pas rejeter l’un avec l’autre, de ne pas rejeter au titre d’ « idées modernes », trop et seulement nouvelles, les bonnes graines évangéliques que l’Église a semées dans le monde au cours de son histoire et qui ont porté des fruits de liberté et de vérité dans les Temps Modernes, et de ne pas conserver comme hérités de Jésus tant de préjugés et de mythes que les traditions patriarcales ont déversés dans la tradition chrétienne depuis l’Ancien Testament où celle-ci plonge ses racines.
Ce livre avertit donc le magistère du danger mortel que serait pour l’Église la répétition aujourd’hui du rejet de la modernité que fut la condamnation du « modernisme » dans le tournant du XIXème au XXème siècle. La vérité de l’Évangile, comme celle de la nourriture eucharistique, est d’être partagée. Telle est l’invitation à déchiffrer le signe des temps nouveaux que ce livre adresse à ses lecteurs. » (cf. « LE DÉNI – ENQUÊTE SUR L’ÉGLISE ET L’ÉGALITÉ DES SEXES », Préface par Joseph Moingt, s.j., p.18)
Le nouveau livre « SE RÉFORMER OU MOURIR Sept théologiennes prennent la parole » réussira-t-il mieux que ne le fit LE DÉNI à remettre le magistère dans le cours du temps et à le convaincre de se réformer en profondeur ?
Vu de l’extérieur de cette « Eglise », elles ont raison. Ceci dit, l’alternative qui est posée dans le titre de leur livre ne devrait pas faire peur ou être lue comme une sorte d’ultimatum. En tout cas, je ne le lis pas ainsi : dans le récit évangélique, la mort n’est-elle pas suivie d’une résurrection ? Je suis de ceux qui pensent que le « système » clérical né au IIe ou IIIe siècle et confirmé au XIe siècle de notre ère doit mourir : en s’insérant dès le début dans des sociétés locales pétries du vieil archaïsme, patriarcal et machiste d’un passé très lointain, son organisation autant que son message ont été largement conditionnés. La foi, la pensée et la vie de l’Eglise sont bloqués sur un système institutionnel aujourd’hui totalement dépassé, incompréhensible et stérile. Dans mon for intérieur, il est déjà mort.
Comme vous, je ne lis pas le titre de leur livre comme une sorte d’ultimatum mais comme le déchiffrage d’une parole qui illumine et que les simples comprennent.
Et les fameuses femmes qui ont eu l honneur de participer au synode ?
Elles n ont pas parlé ?
Elles n ont pas dénoncé
ce pouvoir sacerdotal exclusivement masculin ?
Elles n ont pas proposé
le sacerdoce féminin?
Bien sûr je ne crois pas au sacerdoce.
Bref, elles n ont pas agi ?
Amitié, Pierre
Le livre affirme vraiment que les femmes sont effacées des textes de la liturgie pascale ?
Il suffit d’aller sur aelf pour voir que c’est faux.
—
Ensuite semble confondre ses opinions et le sensus fidei. Pas sûr qu’un sondage au sein des catholiques pratiquants lui donnerait raison
J’ai eu la même réaction que vous en lisant sous la plume d’Anne-Marie Pelletier que : « la liturgie dominicale au temps de Pâques ignore le récit de l’apparition à Marie-Madeleine, qui la charge de l’annonce de la Résurrection »… mais j’ai été vérifié : bien sûr Marie Madeleine est bien présente dans l’Evangile de Pâques, mais de fait la péricope où Jésus-Christ envoie Marie Madeleine annoncer aux autres apôtres la bonne nouvelle de sa résurrection (Jn 20:11-18) n’est proclamée que le mardi de Pâques.
Autrement dit, le fidèle qui va à la messe le dimanche n’a jamais entendu proclamer l’évangile de Marie Madeleine envoyée par le Christ auprès de ses frères au matin de Pâques, dans l’évangile selon saint Jean.
C’est bien ce que dit la phrase d’Anne-Marie Pelletier qui parle de ‘liturgie dominicale ».
Cet évangile est en effet lu le mardi de Pâques et le 22 juillet pour la fête de sainte Marie Madeleine avec une faible fréquentation de messes de semaine. Pas étonnant que la plus part des fidèles n’aient jamais entendu parler de Marie-Madeleine, apôtre des apôtres. J’en atteste pour l’avoir vérifié.
Oui, mais Marie Madeleine est bien présente dans les synoptiques et dans la péricope de Jean 20, 1-9 proclamée le dimanche de Pâques.
La Tradition apostolique ancienne qualifie bien Marie Madeleine d’ « apôtre des apôtres » (maints témoignages des Pères de l’Eglise) et les orthodoxes ont bien conservé cette Tradition.
On ne peut évidemment que regretter que les fidèles l’ignorent…
Et si nous imagions un instant que la réalité soit à l’inverse de celle constatée par AM Pelletier que nous ayons « la conviction, très partagée, que le féminin soit en capacité à la fois de se dire lui-même et de porter la figure universelle de l’être humain, donc de pouvoir parler pour toutes et tous, justifiant que les hommes restent silencieux mais qu’ils tiennent ce que l’on dit d’eux pour la vérité de ce qu’ils sont. » que serait notre ressenti à nous les hommes ?
Merci René, pour cette veille et cette analyse.
Bonjour René, et merci pour ton article. Avec mon épouse nous venons de lire ce livre qui creuse la veine de la place du féminin dans l’Eglise avec ces femmes qui, on le sait, aiment l’Eglise et donc en disent la nécessaire espérance. Amitié, Luc Champagne
Ces theologiennes ont du travail en perspective. A voir comment les évêques détournent le sens des mots pour ne pas tenir compte de fiducia supplicans , elles vont devoir déployer des trésors de rhétorique pour espérer pouvoir faire avancer les choses .La prise de position des évêques de l’ouest qui vient de paraître est un chef d’œuvre d’hypocrisie cléricale . C’est évêques la sont indecrottables.
A Guy Legrand. De quelle prise de position s’agit-il? A propos des femmes? A propos de la bénédiction des couples homosexuels et des divorcés-remariés? Et quels évêques?
Guy Legrand pourra répondre sur le lien qu’il établit entre le travail de ces théologiennes et le document du Vatican sur la bénédiction des couples en situation irrégulière.
La prise de position à laquelle il fait ici référence est le texte commun publié ce jour par les évêques de la Région Ouest où ilsemboitent le pas à Mgr Aillet pour demander à leurs prêtres et diacres ne ne pas bénir les couples (ce qu’autorise et suggère Rome) mais séparément les personnes qui le constituent. C’est donc un non à François !
Voici le lien vers le texte : https://rennes.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/11/2024/01/240103-fiducia-supplicans-province-de-rennes.pdf
Et le paragraphe à retenir :
Dans notre société où le mariage a été banalisé en devenant une notion de droit civil qui ignore la spécificité fondatrice de la différence sexuelle, nous avons la mission d’affirmer de façon prophétique, « avec douceur et respect » (1 P 3,16), la grande beauté du dessein de Dieu qui créa l’être humain, homme et femme, et que le Christ a rappelé. Dans ce contexte, il est donc juste, comme le souligne la Déclaration, de ne pas contribuer à créer de la « confusion » (n. 4, 5, 30, 31, 39) ou du « scandale » (n. 30, 39). C’ est pourquoi, il est opportun de bénir de façon spontanée, individuellement, chacune des deux personnes formant un couple, quelle que soit leur orientation sexuelle, qui demandent la bénédiction de Dieu avec humilité et dans le désir de se conformer de plus en plus à sa sainte volonté.
Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes Raymond Centène, évêque de Vannes Emmanuel Delmas, évêque d’ Angers Laurent Dognin, évêque de Quimper François Jacolin, évêque de Luçon Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc Laurent Percerou, évêque de Nantes Jean-Pierre Vuillemin, évêque du Mans Jean Bondu, évêque auxiliaire de Rennes Frédéric Foucher, administrateur diocésain de Laval
Où donc as-tu vu que Rome suggérerait aux prêtres et aux diacres de bénir en tant que tels les couples homosexuels alors que Rome g fait de multiples contorsion s pour qu’il n’y ait aucune équivoque avec le mariage. bien s^r l’Eglise bénit des voitures des bateaux etc et je ne vois pas pourquoi elle ne bénirait pas des personnes homosexuelles ,mais pas en tant que couples.
Par ailleurs si les pROTESTANTS peuvent bénir depuis quelques temps ces couples il ne faut pas oublier tout de même qu’une petite minorité des pasteurs ont contestés cette autorisation et ont décidé de ne pas s’y soumettre
Il va sans dire que je suis pleinement d’accord,ne t’en déplaise avec cette position prise par ces Evêques
Dominique avant de m’interpeller en ces termes, on prend la peine de me lire. Où ai-je vu que Rome… ? Dans le texte du Vatican lui-même qui est très clair : la déclaration évoque (je cite) : « la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Église sur le mariage. »
René je croyais répondre à Guy a et non pas à vous même veuillez m’en « excuser
Si j’ en crois AlleteiaRome entreprandmanifestement un rétropédalage en suggérant une bénédiction d’une quinzaine de secondes accompagnée d’une exhortation à la conversion.Voilà qui va pleinement satisfaire la LGBT assurément
Oui, mais enfin que veut dire Mgr Víctor Manuel Fernández quand il explique que l’on bénit les couples de même sexe mais pas leur union : « Ce sont les couples qui sont bénis. Et non leur union… »
Qu’est-ce qu’un couple sans union ???
N’y a-t-il pas la même « hypocrisie cléricale » pour reprendre l’expression de Guy à l’égard des évêques de l’Ouest ?
J’entends bien Michel ! Le fond du problème, à mon mon sens, est de savoir si on reste dans un enseignement traditionnel de type vertical qui pose pour principe que l’acte est un péché, que le couple gay est contraire au « dessein de Dieu » et que les intéressés n’ont qu’à se faire à l’idée du chemin de sainteté que leur propose l’Eglise : circulez, y’a hélas rien à voir ! ou alors, de partir de ce que vivent ces personnes homosexuelles en couple, qui ne sont souvent ni des pervers, ni des salauds, qui n’ont pas choisi leur orientation sexuelle, qui ne se sentent pas de vivre leur vie durant dans la continence… et qui attendent – ou n’attendent plus – de l’Eglise un geste de bienveillance et de compréhension. Je me souviens de cette phrase de François dans son livre d’entretiens avec Dominique Wolton. Il parlait de certains jeunes prêtres : « Ils ont tellement peur de l’Evangile qu’ils se réfugient dans le code de droit canonique ». Leurs évêques aussi !
René, j’ai bien lu votre réponse et je n’avais rien à y ajouter car je suis en plein accord avec ce que vous développez à propos de la bienveillance à l’égard des personnes homosexuelles en couple !
Simplement les contorsions sémantiques de FS et plus encore des explications alambiquées qui ont suivi ne me paraissent pas d’une grande clarté !
A Jean Philippe
Il me semble que les théologiennes pourront multiplier tous les arguments de toute nature pour justifier leur juste prise de position , je crois que leur travail sera effectué en pure perte tant les évêques ont d’infinies capacités de déni par rapport à toute réalité
J’en veux pour preuve la réaction des évêques de la province de Rennes au texte de Fiducia Supplicans :
-Le point 31 de FS dit explicitement : » Il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement de mariage . »
– Les évêques de la province de Rennes interprètent ainsi FS : « Il est opportun de bénir de façon spontanée , individuellement , chacune des deux personnes formant un couple »
» possible » est interprété comme » opportun »
» non fixé rituellement » devient » de manière spontanée »
» bénir un couple » devient « bénir individuellement chacune des personnes formant un couple »
Les habitués de la prose ornellasienne y reconnaitront très facilement la virtuosité de cet évêque dans le détournement sémantique qui est sa marque de fabrique
Si ces gens là sont capable de pervertir pour ne pas l’appliquer un texte magistériel officiel approuvé par le pape , on peut penser que tout texte émanant de théologiennes laïques et qui plus est « femmes » ( sous caste de la caste inférieure des laics ) qui n’ont pas la légitimité que confère l’ordination , sera traité comme chiffon de papier .
Seule la décence m’interdit d’écrire la formule grossière qui me vient spontanément à l’esprit pour dire le sort futur que les évêques réserveront aux travaux de ces théologiennes quelque soit la qualité intrinsèque de ceux ci .
Mais enfin, Guy, que veut dire Mgr Víctor Manuel Fernández quand il explique que l’on bénit les couples de même sexe mais pas leur union : « Ce sont les couples qui sont bénis. Et non leur union… »
Qu’est-ce qu’un couple sans union ???
N’y a-t-il pas la même « hypocrisie cléricale » pour reprendre ton expression à l’égard des évêques de l’Ouest ?
Le dernier document précise maintenant que ces bénédictions sont possibles, mais facultatives, et qu’elles ne doivent pas dépasser 10 à 15 secondes… Faut-il en rire ou en pleurer ?
Je sais bien que cette interpellation concerne Guy Legrand. Mais je croyais avoir apporté quelques éléments de réponse à la même question qui m’était précédemment adressée et qui, de toute évidence, ne vous semblent pas devoir être retenus ni commentés.
A Michel
Je suis d’accord avec toi , le texte de Fernandez est obscur et hypocrite . Du style : vous comprenez mal ce que j’ai écrit parce que je n’assume pas ce que vous lisez . Ce que je dis ne veut pas dire ce que je dis tout en le disant néanmoins !!! .
Voici , en l’exprimant je l’espère aussi clairement que possible comment j’interprète FS :
Ce texte est important et novateur parce qu’il inverse l’approche de la réalité vécue par le magistère de l’église . Comme le souligne René la priorité n’est plus de regarder le réel exclusivement à travers le philtre de la doctrine à laquelle toute vie est censée se conformer . Il s’agit aussi maintenant de regarder sans préalable juridique ou doctrinal d’aucune sorte la réalité telle qu’elle est dans toute sa complexité et son ambiguïté . Et sur ce constat , ménager la possibilité pour l’église de dire du bien , de bénir , ce qui est réellement vécu sans aucun préalable de statut et de qualification juridique au sens du droit de l’église .
C’est cette possibilité de concilier deux approches » top down « et « bottom up » ( pour parler techno ) que les évêques refusent d’envisager en restant enfermé tels Ornellas et Aillet dans leur seule approche « top down « .Leur enfermement dans le seul cadre de pensée ou la doctrine est première et devrait déterminer la vie vécue au détriment de l’expérience , les conduit à développer des arguties juridiques qui dissimulent mal leur aveuglement volontaire et les conduit à des comportent factieux .
Mais la question que pose FS et qui reste entière est de savoir dans quelle mesure les deux approches descendantes et remontantes sont compatibles dans la durée puisque aujourd’hui doctrine et pastorales ne peuvent plus être séparées .
En conclusion je pense que le pape , sans vraiment l’assumer vient de déposer une bombe à retardement et à fragmentation non pas dans la doctrine , mais dans la conception que l’église se fait traditionnellement du rôle de la doctrine . On comprend alors mieux la levée de bouclier de la part de tous ceux qui sont d’abord des idolâtres de la doctrine .
Avec ma camarade P Zellitch , j’ai développé cette analyse dans un article que le journal « La Croix » a dit vouloir publier prochainement . Wait ans see .
Guy, comme je le disais à René, je suis en plein accord avec ce qu’il développait à propos de la bienveillance à l’égard des personnes homosexuelles en couple !
Simplement les contorsions sémantiques de FS et plus encore des explications alambiquées qui ont suivi ne me paraissent pas d’une grande clarté !
Après la question reste entière et on ne sait pas de quoi on parle quand on écrit : « Ce sont les couples qui sont bénis. Et non leur union… »
Alors, sans pour autant être idolâtre de la doctrine, la question reste entière et je ne sais pas s’il s’agit d’une « bombe à retardement et à fragmentation » ou d’un non-événement…
A fragmentation en effet si l’on en juge par les divisions qu’elle suscite…
A Michel
Le pape et M Fernandez ne seraient ils pas un peu péronistes dans leur discours ? : Dire au peuple ce qu’il veut entendre sans toutefois en assumer pleinement les conséquences . Les argentins avaient la madone des descamisados en la personne d »Evita Peron . Les catholiques ont peut être sa version masculine avec le pape et Fernandez .
De quoi faire hurler assurément les esprits rationnels et romains des élites cléricales pour lesquels il n’y a pas de salut hors de la doctrine prise au pied de la lettre (les argumentaires de Aillet et Ornellas sont d’une logique imparable dans le champ doctrinal . Ce qui ne les empêche pas d’être ineptes confrontées à la réalité vécue )
François est un pape de culture non romaine dans une église qui a mille huit cent ans de culture romaine derrière elle ; ça peut générer des incompréhensions
Pour avoir lu jadis quelques théologiens sud américains , je crois discerner que leur raisonnement est rarement linéaire et qu’ils avancent leurs arguments selon le thème de la spirale ( Cela semble tourner en rond mais ça avance quand même )
Les réactions de défiance , de désobéissance des évêques hostiles au contenu de FS sont peut être en partie dues à une différence d’ordre culturel (plus que théologique ou doctrinal )dans l’expression la foi de l’Eglise .
Pas étonnant que le très féodal Ornellas soit imperméable à la rhétorique des prêcheurs des favellas . Question de milieu social .
La réception de FS ou la preuve que la lutte des classes est une réalité dans le clergé ? N’étant pas sociologue je m’en tiens à en formuler l’hypothèse
A Jean Philippe
Toute la forfaiture des évêques de la province de Rennes réside dans le point d’interrogation après la phrase « bénir des couples du même sexe ? » du point 4 de leur déclaration. Bizarrement ils ne disent pas s’ils beniriont des couples hetero en situation irrégulière .
Ce point d’interrogation est une manière de s’opposer au contenu du texte de FS qui dit explicitement est possible de bénir des couples du même sexe .
Ceux la même qui passent leur temps à nous demander de nous soumettre sans hésitation ni murmures aux textes magisteriels sont les premiers à les considérer comme chiffons de papier quand cela les dérange et heurte leurs convictions .Ces évêques n’ont aucune honnêteté , aucune éthique, aucune dignité .
Au journal de 13h00 de France Inter aujourd’hui, Mgr Wintzer était interwievé à propos de ce document. Il a dit qu’il recevait ce texte comme une invitation à accueillir les situations humaines comme celles de l’homosexualité voire de couples divorcés remariés, comme une manière de dire que Dieu n’est pas étranger à ce qu’ils vivent. Cette bénédiction signifie que Dieu veut du bien pour chaque personne, quelle que soit la situation qui est la sienne. Sa position n’est pas celle des évêques de l’ouest. Par ailleurs, je pense comme Guy que cette déclaration est une bombe, à retardement, je ne sais pas car elle semble déjà avoir un impact.. Mais c’est tout de même bcp d’audace de la part de François. Merci d’avance à Guy Legrand pour son article écrit avec Paule car je ne suis pas abonné à La Croix.
A Jean Philippe
Nous avons invité P Wintzer aux dernières assises de la CCBF en octobre 2023 ; Il a passé toute la journée avec nous et nous a livré sa conception de son rôle d’évêque . C’était très intéressant même si je ne suis pas sûr qu’il ait dans le contexte actuel de l’institution écclésiale la marge de manoeuvre pour faire valoir son approche .
Il a au moins l’intelligence et le courage de chercher à comprendre le sens et d’adhérer au contenu de FS tout en étant cohérent avec son engagement à l’obéissance envers le pape .
Une exception qui mérite d’être signalée au vu des réactions connues des autres évêques .
J’attends avec impatience la prise de position de l’archevêque de la province de bordeaux qui a déjà été pris de vitesse par l’évêque de Bayonne . Mais jusqu’ici je n’entends que son assourdissant silence de fonctionnaire prudent et zélé qui attend toujours l »éventuel contreordre avant de se positionner .
Marie Madeleine est montée d’un « grade »: sa fête est obligatoire, elle a droit au gloire à Dieu.
Merci René pour votre réponse. Effectivement, je comprends mieux maintenant. Ils adoptent donc une position qui n’est pas celle de François. Du style ecclésiastique pur jus! Je pensais Mgr Vuillemin plus éclairé. Mais c’est vrai qu’il faut un sacré culot à ces messieurs pour distribuer des bons et des mauvais points à la terre entière.
Ceux comme moi qui sont sortis de l’Eglise, n’on aucune pratique religieuse « institutionalisée » n’ont aucune considération pour le haut clergé et se tiennent néanmoins au courant de ce qui se passe dans le microcosme catholique, sont finalement probablement plus en paix que ceux qui, restés à l’intérieur, sont tout de même passablement torturés. Dire comme l’écrit M. Bargiarielli sur ce blog que les clercs bénissent des voitures et des bateaux et qu’on peur donc bien bénir des personnes homosexuelles (mais pas des couples) sans que, selon lui, cela soulève d’objections, est quand même une curiosité sur la mentalité de certains individu de cette « chrétienté ». Peut-on simplement rappeler ici que tout baptisé est prêtre, prophète et roi qu’il est d’abord un homme libre (et plus exactement : libéré) qui n’a nul besoin de la soi-disant « bénédiction » du grand inquisiteur de Dostoïevski. Ce sont les fidèles qui sont dépositaires de la Tradition apostolique depuis le début et eux seuls. Si un couple homosexuel me le demandait, moi je le bénirai sans aucune arrière pensée.
L’apôtre des apôtres aurait-elle été la compagne de Jésus?
Peu avant Noël, j’ai reçu d’un de mes enfants l’invitation à voir Pâcome Thiellement parler de Marie-Madeleine. Elle a ajouté, à propos de cet homme « Il se dit « exégète », mais c’est surtout un homme très singulier, a l’esprit curieux et fantasque, un conteur, dont les histoires ne manquent pas d’intérêt, à mon goût. » Je propose un moment avec cette curieuse personne… 1h10 tout de même, plus 1500 commentaires qui, sans avoir « valeur de sondage » constituent un reflet des générations x et y.
https://www.youtube.com/watch?v=vhvRqU0_6Jw&ab_channel=BLAST%2CLesouffledel%27info .
Restons-en, si tu veux bien, à une exégèse sérieuse même si l’on peut aimer les contes pour enfants !
Oui cette exégèse est discutable mais la disqualifier ainsi l’est aussi alors qu’il ne devrait plus faire de doute qu’avec une exégèse et une théologie sérieuses l’Institution ne serait pas en rupture avec l’Eglise. Pourtant, le tocsin tonne depuis disons 2.5 à 3 siècles, ce que, du haut de son Aventin l’Institution et ses fidèles, de plus en plus rares (1), refusent d’entendre.
(1) Un mien beau-frère, qui a été bâtonnier pour le land de Nord-Rhein-Westphalie, vient d’annoncer au conseil paroissial qu’il ne renouvellera pas son mandat de trésorier de cette paroisse. L’église où je me suis marié, il y a plus de 50 ans, était alors fréquentée par 150 à 200 personnes chaque dimanche, c’est 10 fois moins aujourd’hui.
…en contradiction avec François » ce qui serait absolument inadmissible selon certains qui n’ont eu cesse de désavouer et Benoit XVJ er en premier lieu Jean Paul II bien sûr
Cela ne manque pas de sel à mon goût bien sûr
pour ma part je ne vois aucune hypocrisie dans l’attitude des Evêques de l’ouest ni dans celle de Mgr Aillet car il n’est nullement indiqué dans cette autorisation de bénédiction ni qu’elle est obligatoire d’une part ni encore moins que cette bénédiction équivaudrait à une bénédiction de leur union,bien au contraire,et selon Aleteia et comme l’a déjà indiqué Michel le préfet duDicastère en cause parle maintenant d’une bénédiction n de 10 à15 secondes données en dehors de l’église autrement dit dans la sacristie comme il y a bien longtemps les mariages mixtes célébrés dans la sacristie
Pour ma part je pense que cette autorisation a été prise sans la moindre consultation des Evêques et donc d’une manière inconsidérée
encore une fois je ne vois aucune réserve à faire au sujet de cette autorisation mais « que votre OUI soit Oui et que votre NON soit NON » comme le dit l’Ecriture
Eh oui entre les psychiatres et la Doctrine pour moi le choxs est fait
Que les psychiatres donnent leur point de vue, fort bien,mais leur point de vue n’est pas Parole d’Evangile, me semble-t-il
Il est clair en effet que ce document du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, pris sans consultation des évêques du monde entier, n’engage ni l’infaillibilité pontificale ni ni la Foi de l’Eglise !
Il est non moins clair que des évêques peuvent prendre une position différente et qu’il est curieux en effet de voir les pourfendeurs du cléricalisme le défendre en s’asseyant sur la synodalité quand il s’agit du Pape !
Ce qui ne veut pas dire que l’on doit ignorer ce document ni même ignorer ce que disent les psychiatres ! Au fait, que disent-ils qui ne vous conviendrait pas, Dominique ?
L’une des questions les plus controversées à propos de Fiducia supplicans – et ici même dans les commentaires de ce blog est l’affirmation, selon laquelle la bénédiction du couple en situation irrégulière (notamment le couple homosexuel) n’équivaudrait nullement à bénir l’union qu’ils constituent. Inconséquent, contradictoire, hypocrite, amateur… On a eu droit à tous les épithètes prononcés, bien évidemment, la main sur le cœur et avec pour seul souci la défense de la « vraie foi » contre le pape François qui semble ne pas s’en soucier !
J’ai été troublé un instant par ces chicanerie. A bien y réfléchir la réponse est pourtant simple et donne raison au pape. Le mot union a une connotation juridique. Il suppose la ratification, par un tiers institutionnel extérieur au couple, de l’existence d’un lien entre deux personnes, éventuellement de même sexe. Rien de tel dans la notion de couple qui est tout simplement la prise en compte du réel : deux personnes vivent ensemble une vie de type conjugal. Point !
Réfléchissez une seconde à ceci : voilà deux personnes qui vont voir un prêtre pour lui demander la bénédiction de l’Eglise. Il est probable qu’elles se présenteront à lui en lui disant : « on vit en couple ». J’imagine mal qu’elles utilisent la formule « on vit en union… » Et c’est bien pour leur couple qu’elles demandent bénédiction.
Ces chicaneries ne sont pas à prendre à la légère. Elles témoignent de l’incapacité -) du refus – d’un certain milieu catholique à sortir du schéma du permis et du défendu qui rassure. Et de l’éternel discours sur le prétendu « Dessein de Dieu » sur l’humain dont j’ai compris des Evangiles qu’il était un appel au bonheur. Un couple hétérosexuel partouzeurf et échangiste serait pécheur mais dans le plan de Dieu, là où un couple gay, même fidèle, n’y sera jamais ! Vous avez dit « experte en humanité » ?
Ajoutez à cela cette ironie facile sur des bénédictions possiblement « réduites à 15 secondes » ce qui bien sûr, en soulignerait le ridicule et l’inutilité, formulée par des personnes qui pour le coup crieraient au scandale si lesdites bénédiction faisaient une minute !
René, tu te donnes beaucoup de mal pour venir au secours de Mgr Víctor Manuel Fernández, mais je ne suis pas convaincu par ton argumentation sur la connotation exclusivement juridique du terme « union ».
Les personnes vivant en couple diront qu’elles sont mariées si elles le sont, qu’elles vivent en couple ou qu’elles sont en union libre indifféremment dans le cas contraire, ou encore qu’elles vivent en couple libre ou en union libre…
Et même si elles disent qu’elles « vivent en couple », elles ont bien conscience de leur union si elles mènent « une vie de type conjugal » pour reprendre ton expression.
Mais alors cher Michel, en quoi une bénédiction des personnes « séparément » change-t-elle la moindre chose à ce que' »les vivent de « pécamùineux » aux yeux de l’Eglise ? Soyons logiques ! Revenons à l’ancienne pratique de ne bénir ni donner les sacrements à aucun pécheur qui ne prend pas la « ferme résolution » de sortir de son péché ! La morale sera sauve !
Mais cher René, où as-tu été chercher une telle conception de la bénédiction !!! ???
L’Eglise, en dehors du cadre sacramentel du mariage, bénit toujours des personnes et des personnes qui sont des pécheurs !
Et même, dans le cadre de la confession, lors du sacrement de pénitence/réconciliation, il me semble que l’on disait si cela n’a pas changé : « Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai péché »
A Michel
Ceux qui s’obstinent lire FS exclusivement via la grille de lecture doctrinale s’exposent à ne rien y comprendre . Ils pourront développer toutes les arguties juridiques qu’ils voudront ils n’arriveront pas à le justifier et ouvriront la voie à toutes les critiques
Paradoxalement je partage l’analyse de la FFSPX sur ce texte pour en tirer des conséquences évidemment opposées . En effet ces obsédés de la doctrine qui n’appréhendent le réel que par ce son filtre et qui poussent donc la logique doctrinale à fond le trouvent hérétique . Nos évêques qui s’opposent au texte n’ont pas le courage d’aller au bout de cette logique tout en en revendiquant le raisonnement .
FSse situe sur un autre plan , celui de la capacité de l’église à reconnaitre ce qui se vit de bon et de conforme à l’Evangile dans une vie concrète , par nature complexe et ambiguë sans prendre d’ abord en compte la qualification juridique de cette situation qui n’est ni le sujet ni l’objet de FS .
Evidemment le fait que FS soit validé expressément par le pape gardien de la doctrine peut décontenancer les idolâtres de la doctrine . Mais le pape n’est il pas aussi , un baptisé témoin de l’Evangile qui doit témoigner de l’espérance et du ferment d’évangile au coeur de toute situation humaine ? Peut on reprocher au pape d’être le vecteur et le témoin actif de la compassion et de la miséricorde de Dieu qui est au coeur de toute l’Ecriture ?
Bon je sais , beaucoup de nos évêques qui critiquent FS se fichent de l’Ecriture comme de leur première soutane sauf pour l’instrumentaliser au service de leur pouvoir et de la pérennité de l’institution écclésiale qui les a distingués .et promus . Ottavianni (1)sort de ce corps épiscopal
Le contenu de FS aurait il pu prendre une autre forme plus adaptée qu’un texte du dicastère pour la doctrine de la foi ? je ne sais pas . mais le pape se fait vieux , ses ennemis toujours plus actifs et le temps presse .
(1) le cardinal Ottavianni était secrétaire su saint Office , opposé à la démarche de Vatican II , fervent défenseur de la primauté de la tradition sur l’Ecriture et qui n’a pas hésité à falsifier des textes soumis aux père conciliaires pour faire valoir ses vues . Appraemment il a encore beaucoup d’adeptes chez les évêques
Bref : résumé des épisodes précédents le pape s’est fourvoyé, y’a rien à tirer de ce texte qui pourtant est salué comme signe d’espoir par les homosexuels et précisément pour cette raison. Vive la doctrine immuable et la prudence pastorale nom de D… (colère qui n’est pas contre toi, Michel ! )
Ce débat (ici totalement prévisible) et cette actualité institutionnelle (sans surprise finalement) sont bien sûr très éloquents malgré tout. Jésus est donc toujours menacé de mort par le Grand inquisiteur et au fond de son cachot, il garde le silence jusqu’à ce que le Grand inquisiteur n’en puisse plus : « Va-t’en et et ne reviens plus… plus jamais ». IL est parti, et nous avec LUI ! Le schisme ne se rapproche pas : il est déjà là.
« Donner de l’esperance aux homosexuels » voilà in contestablement le problème à résoudre en priorité
Pour ma part si ces personnes espèrent qu’un jour prochain l’Eglise catholique leur donnera l’absolution et procédera officiellement à leur mariage je pense qu’ils vont encore attendre un temps pour le moins certain Pour autant j’ignore la raison fondamentale pour laquelle ces personnes sont ce qu’elles sont mais je ne crois pas que se soit malgré eux au moins en partie
Dominique, si tu « ignores la raison fondamentale pour laquelle ces personnes sont ce qu’elles sont », et nous l’ignorons tous car la cause et l’origine, sans doute multifactorielles, de l’homosexualité demeurent largement inconnues, évite alors de dire que tu « ne crois pas que se soit malgré eux au moins en partie », ce qui n’est ni juste ni charitable.
Morceau choisi
L’évêque de Saint Brieuc est signataire du texte des évêques de la province de Rennes relatif à la bénédiction des couples en situation irrégulière .Ce texte dit explicitement » il est opportun de bénir de façon spontanée ,individuellement, chacune des personnes formant un couple » .
Il déclare ce matin dans le quotidien Ouest France » qu’il appelle à bénir individuellement les couples du même sexe » Il rajoute que le texte des évêques de l’ouest « permet de bien ou de mieux accueillir la déclaration du saint siège , nous sommes dans le même esprit »
» Bénir individuellement les couples » ????
Je salue cette performance sémantique qui permet de dire l’exact inverse du texte du vatican tout en affirmant se situer dans le même esprit .
Soit cet évêque s’est fait tordre le bras par Ornellas pour signer le texte des évêque de l’ouest , soit il n’assume même pas sa signature . Dans les deux cas c’est l’expression d’un profond mépris pour la parole du pape .
Merci, René, d’avoir manifesté ta reconnaissance envers notre livre commun. Nous avons été invitées en décembre à une soirée au centre Sèvres. Il s’est passé là, pour nous 5,un événement symptomatique. Chacune d’entre nous avait livré sa copie à l’éditeur 6 mois plus tôt, et , pour ma part, je ne m’en étais plus souciée.
Mais lors de cette soirée, j’ai fait connaissance avec Isabelle et Laure, et j’ai éprouvé – je n’ai pas été la seule- que nous faisions connaissance d’une manière particulière. La prise de position de l’une entraînait de la suivante une sorte de prolongement. Nous l’invitions à aller plus loin. J’ai découvert que nous formions un corps bienveillant, empathique. C’était bon et prometteur.
Les commentaires ont dévié ici vers la réception de fiducia supplicans… au détriment de la place des femmes dans l’Eglise…