Il y a quelque chose de choquant, et au final de pathétique, dans ce refus, exprimé par certains dans l’Eglise, de voir les médias commenter librement la prochaine élection pontificale.
Que la culture religieuse des principales rédactions de la presse et des médias Français soit quasi inexistante est hélas une évidence. D’un simple point de vue professionnel, on comprend mal que des rédactions en chef puissent accepter de leurs collaborteurs une incurie qui, dans le champ du politique, de l’économie ou de l’international, serait jugée inexcusable. Mais c’est ainsi ! La «couverture» d’événements tels l’élection du nouveau pape s’en ressent forcément. Mais est-ce là une raison suffisante pour mettre en accusation toute une profession, délégitimer son droit au commentaire, ironiser sur sa «prétendue prétention» à influer sur le conclave ?
C’est pourtant ce que l’on peut lire ou entendre, ici et là, depuis quelques jours, quitte à rassurer les journalistes des médias chrétiens sur le fait que, bien entendu, ils ne seraient pas visés par cette opprobre (1). Je trouve ce procès injuste. Nombre de stations de radio et de chaînes de télévision ont pris l’habitude, lors de tels événements, de s’assurer, en tant que «consultants», le concours de journalistes souvent issus des médias chrétiens (2). La presse écrite, de son côté, sait tout autant faire appel aux «experts» dont elle a besoin.
Au travers de ces critiques, on peut avoir le sentiment, désagréable, que se règlent là de vieux contentieux. Comme ce soupçon d’antichristianisme généralisé des médias. La presse non confessionnelle évoque-t-elle la crise du catholicisme contemporain ? La voici aussitôt accusée d’européocentrisme et d’occultation volontaire du dynamisme des jeunes Eglises d’Afrique, d’Asie ou l’Amérique Latine. A la faveur de la succession de Benoît XVI, émet-elle l’hypothèse de l’élection d’un pape africain ou latino-américain, pour tenir compte de ces réalités… la voilà suspectée de prétendre imposer au conclave un pape non-occidental ! Comprenne qui pourra ! (3)
Un commentateur évoque-t-il la nécesaire prise en compte, par les cardinaux électeurs, de la réalité du monde contemporain sécularisé, le voici doctement invité à revoir son analyse. L’urgence ne serait pas à l’adaptation de l’Eglise au monde mais à la nouvelle évangélisation… ce que nul ne conteste. Sauf que le Synode qui à l’automne dernier s’est tenu à Rome, sur ce thème précisément, a vu nombre d’intervenants évoquer comme un frein objectif au «retour» de croyants à la pratique, la non prise en compte des métamorphoses des questions aujourd’hui posées à l’Eglise, notamment dans les domaines de la famille (des familles), de l’éthique sexuelle, du statut des divorcés remariés… Et ce n‘étaient pas là des propos de journalistes antichrétiens, mais d’évêques en situation de responsabilité.
Il est parfaitement légitime, concernant l’actualité religieuse, d’appeler les journalistes à une exigence de rigueur, ou de mettre en débat leurs analyses. Mais cela n’autorise personne à leur contester a priori le droit d’informer et de commenter en toute liberté. A partir de ce qu’ils perçoivent de l’Eglise, des attentes à son égard de la société ou des catholiques eux-mêmes.
Ce refus d’entendre les médias, ce discrédit porté sur leur travail, cette injonction qui leur est faite de s’en tenir aux seules «paroles autorisés», trahit le sentiment, bien présent dans certains milieux catholiques, que l’Eglise n’aurait rien à recevoir du «monde» et surtout pas à l’heure de se choisir un nouveau chef. Ce qui est contraire non seulement au «concile virtuel» (et médiatique) de Vatican II, mais tout autant au «concile réel».
Dans le débat suscité par la renonciation de Benoît XVI et la désignation de son successeur, on croirait entendre, à l’adresse des journalistes, le «Extra omnes» (tout le monde dehors) par lequel, dans quelque jours, Mgr Marini signifiera aux non-électeurs de quitter la chapelle Sixtine pour que puisse débuter le conclave. Comme si aujourd’hui, à l’heure où les cardinaux débattent en toute liberté de l’avenir de l’Eglise, en laissant monter jusqu’à eux la rumeur et l’espérance du monde, certains entendaient les protéger d’une parole médiatique qui prétendrait leur dicter leur choix. C’est tout à la fois absurde, choquant et pathétique !
(1) Il convient ici de saluer le travail tout à fait remarquable et très professionnel, fourni par la presse et les médias chrétiens.
(2) Ce qui est mon cas, sur RTL.
(3) La présente note est rajoutée au lendemain de l’élection du pape François. Non sans malice… A ces bonnes âmes accusant les journalistes de prétendre « dicter » leur conduite aux cardinaux en les « sommant » d’élire un cardinal africain, asiatique ou latino américain, je ferai observer que, pour le moins, leur analyse n’était pas si mauvaise puisque c’est finalement le choix du conclave !
L’Eglise serait-elle sacrée à e point? Certains n’ont sans doute pas lu Gaudium et spes!
c’est aussi significatif!
car il y a 50 ans l’ arrêt brutal du premier jour du concile ayant entrainé une rencontre imprévue et longue des Pères conciliaires et des médias du monde a peut-être changé d’un trait la feuille de route toute faîte ………
laissez donc le monde entrer et l’air frais vous faire respirer le printemps de Rome
n’ayez pas peur hommes de peu de foi dit le Seigneur
mais kto fait un tres bon travail non!
@ Anne-Marie Rivière Fossat. KTO fait un très bon travail et j’invite d’ailleurs chacun à écouter les divers entretiens déjà réalisés et diffusés : le cardinal Panafieu, le cardinal Tauran, le cardinal Poupard… pour découvrir à quel point finalement ils disent TOUS, en langage cardinalice certes, ce que nous sommes un certain nombre à dire depuis des années et qui nous a valu de nous faire « taper sur les doigts » : l’urgence à rejoindre les hommes et les femmes de ce temps dans leurs préoccupations, l’urgence à changer le langage de l’Eglise, l’urgence à réformer la Curie et la gouvernance de l’Eglise et y associant plus largement les conférences épiscopales.
mais je voudrais ajouter que les prêtres ouvriers sont depuis toujours au coeur de l’humanité la vraie
personnellement l’Église c’est nous tous
pas le vatican et ces palais
pauvre jesus
qu’aurait t-i dit!
sortez sortez les marchands du temple…………….
oui bon travail
puisse le vent souffler très fort
tous les 50 ans ne serait pas de trop quand on sait qu’en 50 ans le monde a fait un bond de 500 ans !
Renè,il me semble que vous prêchez un peu trop pour votre boutique,et le travail fourni par nombre de vos confrères, y compris dans des organes officiellement chrétiens est d’une qualité tout à fait contestable.Il y a bien sûr des exceptions et Ouest-France notamment en fait partie.
Quant à l’Eglise ,quelle est donc sa principale urgence si ce n’est de transmettre l’Evangile fidèlement, c’est à dire sans effacer ce qui parait inacceptable aux yeux du monde.
Etre un signe de contradiction autant que nécessaire aux yeux du monde,est-ce que ça ne fait pas partie de son rôle,ou est-ce que le rôle du Chrétien est d’être le plus discret possible dans la société et de raser les murs afin de ne déranger personne?
@Dominique Barglarelli. Je ne sais pas si je prêche pour ma boutique, comme vous dites, mais je suis obligé de constater – avec satisfaction – que les choses bougent. Il y a peu, lorsque je plaidais que l’Eglise avait besoin de réformes on me répondait qu’elle avait surtout besoin de sainteté. Soit ! Mais je ne puis que répéter ici ce que j’ai déjà répondu, plus bas, à Anne Marie Rivière. J’observe que dans les entretiens publiés sur KTO les cardinaux Français reconnaissent eux-mêmes l’urgence de ces réformes. Transmettre l’Evangile ne s’est jamais fait hors de l’espace et du temps…et c’est aussi une manière de « prêcher pour sa boutique » (qui n’est pas la même, apparemment) que de prétendre le contraire !
Désolé de vous contre-dire, René, mais je continue de croire qu’effectivement l’Eglise a et aura toujours, d’ailleurs, besoin de sainteté.De réformes,bien sûr ,également,mais je ne crois décidément pas que l’éventuelle réforme de la Curie ramènera qui que ce soit au bercail, de même que la célébration de la Messe en langue vernaculaire n’a ramené personne,et ceux qui disaient qu’ils n’allaient pas à la Messe « parce qu’on y comprenait rien »ne sont pas revenus pour autant.
Et puis, ma femme et moi formant donc un couple mixte je crois ne pas être trop mal placé pour constater que nos frères protestants (Réformés et Luthériens) malgré leur « avance » par rapport à nous connaissent à peu de choses près les mêmes difficultés que nous.
Oui,les réformes sont nécessaires ,mais en ne les prenant pas pour autant pour la panacée et si on commençait par se réformer nous-mêmes???
@Dominique. Que voulez-vous que je vous réponde ? Nous ne sommes pas d’accord, n’en faisons pas un drame et laissons-nous interroger par la « vérité » de l’autre. J’observe simplement que l’Eglise n’a jamais cessé de se transformer au fil des siècles et qu’elle continuera à le faire, dans la fidélité. C’est la promesse que j’entends aujourd’hui dans la bouche des cardinaux français présents à Rome.
vous croyez vraiment qu’elle est le témoin de ces mots ??
j’entends au niveau du magistère??
« Car les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent sont aussi les joies, les espoirs, les tristesses, les angoisses des disciples du Christ et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » Gaudium et Spes Vatican II
Joseph Moingt
L’Esprit n’est pas dans l’Eglise comme dans un enclos mais comme une piste d’envol
Seconde épitre aux corinthiens
Chap. 3 verset 17
Or le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur là est
la liberté
Jean Paul II
L’Eglise propose elle n’impose rien elle respecte les personnes et les
cultures et elle s’arrête devant l’autel de la conscience
Redemptoris Missio
je pense qu’elle a des trésors qu’elle n’exploite pas
oui il n’est que temps que l’Eglise entre en conversation avec ce monde qui a progressé en 50 ans plus qu’en 500 ans ………
tout n’est pas parfait oui!
mais l’handicapé n’est plus parqué dans la maison, la femme ne meurt presque plus en mettant au monde l’enfant ou en avortant seule de désespoir , elle est reconnue dans la société , les crimes contre l’humanité sont dénoncés, en occident la guerre ne décime plus les familles ni la tuberculose ou les septicémies, les abus sexuels ne sont plus tus , on ne peut plus exclure pour raison raciale, culturelle ou de sexe………des femmes se battent dans le monde entier pour la Paix contre la haine ……..
vous ne trouvez pas finalement que le Christ aurait approuvé tout cela !!
où est notre espérance?
la confiance infinie de Dieu en l’homme ?
Claudine Onfray ,j’aimerais bien partager votre enthousiasme sur l’évolution du monde…mais quand vous dîtes par exemple que l’handicapé n’est plus parqué dans sa maison, c’est effectivement vrai,mais cette situation à l’origine est due à l’établissement de la société industrielle laquelle a aboli entièrement la solidarité qui existait dans la société villageoise.Certes la situation de « l’idiot du village » n’était pas enviable, certes pas,mais il n’était pas parqué dans sa maison.
Je ne dis pas, loin de là,que l’évolution du monde est foncièrement mauvaise, loin de là, mais quand on commence par exemple à regarder de travers les parents d’un enfant handicapé parce qu’ils auraient évidemment mieux fait de pratiquer un avortement…je ne peux partager entièrement votre enthousiasme,et surtout je ne vois guère trace de la confiance de l’homme en Dieu,confiance me semble-t-il indispensable au chrétien.
@René, je n’ai nullement envie de faire un drame de notre désaccord.Je voudrais seulement que vous notiez que je ne suis pas ennemi de toute évolution au sein de l’Eglise, nullement, mais je reste persuadé que vouloir suivre plus ou moins les méthodes adoptées par nos frères protestants n’est sûrement pas la bonne voie.
@Claudine, pourriez-vous me dire ce que vous reprochez concrêtement à la Fondation Lejeune,cela éclairerait ma lanterne,
oui nous étions jeunes étudiants en médecine avec mon époux à Paris, nous avons connu le service du Professeur Lejeune :
je pense qu’aujourd’hui son fonctionnement serait considéré peu éthique et l’était déjà par les étudiants du centre catholique Laennec de Paris même si le but recherché était de trouver un traitement ……..
nous sommes plus de 40 ans après et aucune avancée notable a été faîte
mais c’est devenu un courant d’Eglise et une force financière , avec un discours totalitaire excluant la conscience éclairée.
plus récemment à evreux Madame Réthoré bras droit du Professeur Lejeune venue faire une conférence tout à fait normale a eu des propos inadmiscibles vis à vis d’un jeune couple en détresse qui m’a obligée comme profesionnel catholique à intervenir
de nombreux pédiatres se battent pour trouver des solutions mais aucun n’en a fait un barrage à toute autre voix vis à vis de Rome
un Jean Vanier est quelqu’un de remarquable , il a donné sa vie pour les handicapés , pas le professeur Lejeune qui a fait un travail médical et qui s’en est servi comme un pouvoir à Rome
Claudine,je constate malheureusement que vous ne répondez pas concrêtement à ma question et que je ne sais toujours rien de précis quant à la cause de votre animosité à l’égard du Professeur Lejeune.,ou alors ,est-ce qu’à vos yeux il est criminel de tenter de dissuader une femme de recourir à l’avortement?
bien sûr que je ne suis pas plus pour l’IVG que vous et je sais qu’une IMG est toujours un drame !
mais nul ne peut décider pour l’autre (conscience éclairée temple inviolable de l’Esprit)
nul ne peut laisser porter de lourds fardeaux qu’il ne porte lui-même
ces deux phrases sont dans l’Evangile ou Vatican II
La fondation Lejeune est la seule voix autorisée avec le Cler au Vatican sur tous les sujets de ce type et continue à juger au nom de Dieu
dans le domaine de l’IVG à ONU le Vatican a redit son opposition à une IVG en cas de viol ( c’est d’ailleurs curieux car elle fut autorisée pour des religieuses!)
sa non reconnaissance du viol conjugal
en dehors de cela seule la femme est excommuniée de fait lors d’une IVG, même pas un violeur ( 1 femme sur 3 subit une fois dans sa vie une violence grave due à son sexe)
et bien cet immobilisme de l’Eglise dans ce domaine est très aidé par des organismes de ce type
de nombreux patrons catholiques pratiquants ont essaye de parler en autorité avec leur Eglise sans être entendus
lors de la commission sur la contraception réunie par Paul VI une large majorité a dit oui
et pourtant le Pape poussé par la curie a pris peur et a dit un non qui pèse encore lourd aujourd’hui
et puis je me méfie toujours des censeurs ………le médecin sait que cela cache souvent des points plus noirs
Une femme est excommuniée de fait lors d’une IVG dîtes-vous? Je vous dirai que lors d’une formation que j’ai suivie dans mon diocèse il y a quelques années ,nous avons été amenès bien entendu à parler d’IVG et le seul cas évoqué alors par l’Evêque lui-même était celui d’une femme déjà mère de plusieurs enfants et dont le mari exigeait qu’elle avorte sous peine de la quitter.Je puis vous assurer qu’à aucun moment il ne nous a parlé d’une quelconque excommunication automatique,et je n’ai jamais rien lu de ce genre ni dans Humanae Vitae,ni ailleurs d’ailleurs, et la seule fois où j’en ai entendu parler c’est lors de cette affaire concernant cette jeune fille de 12 ans au Brésil.
Par ailleurs ,vous dîtes que Paul VI a pris peur de la Curie,ah! bon? Et qu’aurait donc fait la Curie si jamais il ne l’avait pas suivie Je serais curieux de le savoir, vraiment.
@Dominique. Pardon de m’insérer dans votre dialogue. Mais je ne puis que confirmer ce qu’écrit Claudine Onfray. L’avortement, en droit canonique, est puni d’excommunication « latae sententiae » c’est-t-à dire automatiquement du fait même de l’acte posé et sans qu’il soit nécessaire de le prononcer. Seul théoriquement l’évêque du lieu (et non un simple prêtre, en confession) peut lever cette excommunication. Pour ce qui est de la contraception, il est hélas certain que Paul VI s’est prononcé contre l’avis de toutes les commissions – dont la dernière, uniquement composée de cardinaux – qu’il avait lui-même nommées. La Curie n’aurait rien pu faire s’il avait fait un autre choix mais cela prouve simplement son « poids » idéologique, à l’heure même où les cardinaux semblen t s’interroger sur son fonctionnement et sa nécessaire réforme.
René, OK, mais je vous confirme qu’à aucun moment dans ma formation il n’a été fait état ni de cette excommunication automatique(!!!) ni de l’impossibilité pour un Prêtre ordinaire de donner l’absolution dans ce cas.
Quant à la prise de position de Paul VI je suis parfaitement au courant des conditions dans lesquelles elle a été prise.
Toujours est-il que pour moi s’il a pris cette décision c’est qu’il a été persuadé au fond de lui qu’il ne pouvait faire autrement et qu’il ne s’est pas du tout alors préoccupé de sa cote de popularité.
Petite anecdote personnelle ,je me souviens qu’à l’époque j’avais discuté de ce problème avec une des mes collègues sans doute d’origine catholique mais loin de toute pratique en tout cas, et qui m’avait alors spontanément déclaré qu’il lui paraissait alors impossible à l’Eglise d’avoir une autre position.
Vous voyez dans cette décision le poids idéologique de la Curie, c’est bien sûr votre droit,mais est-ce donc la seule explication plausible? Je n’en suis certes pas convaincu…
@ Dominique. Cher ami, comme vous semblez convaincu que quoi qu’il fasse le pape aura toujours raison puisqu’il est pape… et que le Saint-Esprit ne peut pas lui faire défaut, que voulez-vous que je réponde à vos objections ? Ce qui m’ébranle tout de même beaucoup est qu’en vingt siècles, alors que le Saint Esprit était censé être toujours là pour inspirer son Eglise, nous n’avons échappé ni à l’Inquisition, ni aux papes sulfureux de la Renaissance, ni aux procès Galilée et autres sur lesquels l’Eglise est revenue par la suite, ni au Syllabus dont le concile Vatican II a pris l’exact contre-pied…
Merci rené
diffcile en Eglise d’être prophète dans son domaine même devant ceux dont ce n’est pas le domaine !!
mes patrons même ceux qui avaient été choisis par rome n’ont rien pu faire!!
René,si je vous comprends bien,ce qui se passe dans l’Eglise -institution eh bien le Saint Esprit ‘ n’en a rien à cirer,et lorsque le Christ a dit aux douze « et moi je suis avec vous chaque jour jusqu’à la fin du monde »,de deux choses l’une où il ne l’a pas dit ,,ou il ne savait pas ce qui allait se passer par la suite.
Oui l’Eglise a beaucoup de choses à se reprocher, et elle en aura encore d’autres dans l’avenir ,c’est incontestable, mais être inspiré par le Saint Esprit ne veut évidemment pas dire que dès lors et en tout domaine on est irréprochable et infaillible,sinon où serait donc la liberté?
Non je ne crois pas du tout que le Pape quoi qu’il fasse aura toujours raison, mais ce n’est pas parce qu’il a le courage de prendre une décision qu’il croit en conscience conforme à la volonté divine qu’il a bien évidemment tort,ou alors allons-y introduisons la démocratie directe dans l’Eglise.
Quant à l’inquisition, je suppose que vous êtes suffisamment cultivé pour savoir qu’à l’époque il était préférable de tomber entre ses mains qu’entre les mains de n’importe quel autre tribunal civil,même si ce n’était certes pas la panacée.
Dominique, je ne vais pas entrer dans la logique du ping pong et répondre à chaque fois à vos arguments. Un simple mot sur l’Inquisition. Je sais la réalité historique de ce que vous exprimez mais si Jean Paul II s’est cru obligé en 2000 de demander pardon au nom de l’Eglise, pour l’Inquisition, c’est sans doute que ses pratiques n’avaient qu’un lointain rapport avec l’annonce de l’Evangile.
Claudine Onfray,quant à moi je n’ai pas le désir ni la prétention d’être prophête ,strictement en rien,et ce n’est pas parce que je serais couvert de diplômes que j’aurais davantage de chance de l’être.
de toute façon Paul VI seul ou poussé, le problème n’est pas là
quand un homme fut-il Pape nomme ses experts dans un domaine où il ne connait rien
et va contre la position claire de ses experts où est la conscience éclairée??
est-il à lui seul rempli par l’Esprit ?
il a entrainé une rupture qui a éloigné beaucoup de femmes et de couples de l’Eglise
il a perdu une bonne partie des femmes et de fait a perdu avec elles leurs enfants
c’est loin tout cela sauf que le magistère n’a pas bougé d’un pas et que la grande majorité des catholiques pratiquants ont depuis longtemps pris leur distance sur ces sujets !
le cardinal Martini avait raison de dire que nous avons 2 siècles de retard
il serait peut-être temps qu’il se réveille
René,je regrette bien entendu qu’au bout du compte vous refusiez la discussion ,bien sûr, c’est votre droit,mais…
Quant à l’Inquisition ai-je jamais dit que c’était le modèle à imiter et qu’il était en parfaite concordance avec l’Evangile,pour autant reprocher à nos ancêtres de ne pas avoir eu les réactions que nous nous avons actuellement est un procès parfaitement injuste.
Claudine Onfray, j’attends toujours des statistiques prouvant que la diminution de la pratique religieuse s’est considérablement accrue à la suite de la publication d’Humanae Vitae.
200 ans de retard l’Eglise? Absolument pas.pour moi la réponse est 2000 ans ou presque.
au moins nous sommes d’accord sur un chiffre possible :
2000 ans
mais il y a 2000 ans le monde allait au pas
aujourd’hui il va en fusée
en 50 ans plus d’avancées qu’en 500 ans selon tous les scientifiques et autres
pour ce qui est d’Humanae Vitae des observateurs labellisés l’ont écrit , déclaré
de plus on est là dans une hypocrisie totale car la très grande majorité des pratiquants non tradis n’en tient absolument plus compte et heureusement pour eux!!
pour les tradis il y a parfois de quoi sourire quand une messe de mariage est dîte en rite tridentin avec une mariée enceinte de 7 mois!! non pas que cela me choque et je souhaite tout le bonheur du monde à ce couple
mais on frise là le ridicule absolu!!
Claudine,
j’aime bien ce blog, j’aime bien la recherche d’équilibre de l’auteur (il est toujours préférable de dire d’où on parle, non ?). J’ai souvent eu le désir d’intervenir (mais pas le temps). Mais là…
Question : et si ce qui frisait « le ridicule » (je vous cite) était justement votre dernier post ?
Il y a trois points :
1) l’accélération de l’histoire. Ok.
2) l’affirmation, absolument gratuite et bien sûr fausse (j’en témoigne), que, sauf les tradis, personne n’applique HV. Affirmation dont le seul objectif (inconscient ?) est de rassurer votre idéologie (mais vous pouvez aussi interroger vos idées, avant d’interroger celles des autres, c’est d’abord ça l’Evangile). Je ne dis pas qu’il n’y a pas des problèmes (j’ai lu Martine Sevegrand) mais de là à affirmer que personne n’applique HV, c’est énorme…
3) l’exemple de la mariée « tradi » de la messe tridentine (perso, je suis très critique vis-à-vis des tradis). Il tombe tellement bien qu’on se demande si vous ne l’avez pas inventé ? Mais peu importe, il a pour but (avec le bémol du « parfois ») de généraliser pour affirmer la tartufferie. Du reste, on s’interroge : que faisiez-vous dans une messe tridentine ?
Conclusion : ce post est pénible. Il puise sa source dans la fameuse ritournelle : « Ils (les cathos) aiment le chanteur mais n’écoutent pas la chanson. » Et c’est là, où nous retrouvons l’accélération de l’histoire : les cathos qui croient encore ce que vous écrivez, nous parlent beaucoup de modernité et d’adaptation, mais je vous parie qu’ils ont surtout, encore une fois, louper le train de l’Histoire.
J’ajoute que votre argumentation à propos de la fondation Lejeune (je ne suis ni pour ni contre, je ne connais pas) n’est pas du tout convaincante (« nous avons connu le service… », certes, et après ?).
Jean-Yves, merci du commentaire amical dont vous me gratifiez. Je souhaite que ce blog puisse être, pour ceux qui le lisent, le lieu si possible apaisé de l’échange et du débat. Je crois être suffisamment « sincère » dans mes analyses et prises de position pour que chacun sache où je me situe. Mais je tiens pour essentiel pour un chrétien, en termes d’éthique de la communication, de toujours respecter les hommes derrière les convictions. Pour m’en tenir à la question de la contraception, où mon analyse rejoint largement celle de Claudine Onfray, je respecte celles et ceux qui comme vous « reçoivent » l’enseignement d’Humanae Vitae et en acceptent les exigences, dans leur vie. Pour autant je continue de m’interroger et sur le fondement théologique de cet enseignement et sur l’opportunité de le proposer, non comme un idéal à atteindre mais comme un impératif. C’est là ma différence !
Claudine Onfray,la marche du monde serait donc votre référence?
La mienne reste l’Evangile que j’essaie de suivre tant bien que mal.Quant à votre mariée enceinte de 7 mois et qui se marie selon le rite tridentin,je ne vois décidément pas où est le ridicule, à moins que vous n’ayez décrété de votre propre autorité que les partisans du rite tridentin,dont je ne suis pas ,mais dont j’accepte la présence dans ma propre paroisse, sont bien entendu de fameux hypocrites par nature.
Arrivera-t-il un jour où dans notre propre Eglise on cessera de s’excommunier réciproquement et de chercher toujours chez l’autre ,et jamais chez soi bien sûr, une des causes principales des difficultés rencontrées par notre Eglise dans le monde occidental?
l’ouverture est là
déjà dans le style
demander à la foule de la bénir avant de la bénir
simple , brillant
avec un langage compréhensible!
je priais pour un Pape bon
je pense qu’il a été élu!
sans les votes des femmes, mais avec leurs prières!!
Déo Gratias pour le Pape François!
René, après avoir relu Humanae Vitae je n’y trouve toujours pas d’excommunication automatique,toujours pas.J’y vois avant tout une interdiction absolue de l’avortement et je constate que Paul VI ne se faisait strictement aucune illusion quant à l’accueil qui serait réservée à cette encyclique.
Par ailleurs dans la note pastorale adoptée à la quasi -unanimité des Evêques de France en novembre 68 , et destinée en premier lieu aux prêtres je n’y vois aucune interdiction à ces derniers de donner l’absolution à ceux qui ne respecteraient pas cette encyclique, et ce même en cas d’avortement.
Oui, cette encyclique vise haut ,et même très haut,mais je ne la lis toujours pas comme le Code Pénal,et je ne crois décidément pas que Paul VI exigeait cette forme de lecture-là.
Paul VI adepte de la condamnation du pécheur?Vous voulez rire?
L’excommunication ne se trouve pas dans l’encyclique mais dans le code de droit canonique à un numéro qu’il faudrait retrouver mais cela ne fait aucun doute. Que Paul VI veuille la condamnation du pécheur, je ne me souviens pas avoir écrit cela où que soit. Je dis simplement qu’à tort ou à raison, nombre de catholiques aujourd’hui n’ont pas le sentiment de « pécher » du seul fait qu’ils utilisent des moyens de contraception, dès lors qu’ils vivent par ailleurs dans la fidélité, le respect de leur conjoint et un projet « global » de fécondité de leur couple : à la fois physiologique mais aussi spirituelle et humaine. Voilà ce que je pense !