« La bataille d’Osorno » interroge sur le mode de désignation des évêques et l’exercice du pouvoir dans l’Eglise.
Rarement la lecture d’un livre (1) consacré aux abus sexuels, spirituels et de pouvoir dans l’Eglise catholique m’aura à ce point bouleversé. Et pourtant, pourquoi le nier, on peut éprouver une forme de secrète et peut-être coupable satisfaction au récit de ces turpitudes et complicités épiscopalo-cardinalices, comme à leur dénonciation. Parce que ce feuilleton à rebondissements – je n’ose écrire ce polar noir – scrupuleusement documenté, donne à comprendre, mieux que tous les essais théoriques, les mécanismes à l’œuvre, au niveau d’un pays entier, ici le Chili, dans ces scandales d’abus sur mineurs ou adultes qui continuent de défrayer la chronique. Satisfaction aussi, parce qu’on découvre comment des victimes, soutenues par des laïcs mais aussi des prêtres et des religieux déterminés à faire toute la vérité « pour sauver l’Eglise », ont finalement conduit le pape François à se rétracter sur une nomination d’évêque, à reconnaître de graves erreurs et à demander pardon pour lui-même et pour l’institution ecclésiale. Même si bien des ombres demeurent sur son rôle dans ce dossier chilien.
Quand un quart des évêques chiliens est contraint à la démission.
La date que chacun conserve en mémoire est sans doute celle du 18 mai 2018. Ce jour là, à Rome où ils ont été convoqués sans ménagement, les trente-et un évêques en fonction qui composent l’épiscopat chilien annoncent qu’ils « remettent (collectivement) leur charge entre les mains du saint-père ». Dans le même communiqué ils « remercient les victimes » qu’ils ont pourtant tenté de réduire au silence pendant des années et « implorent leur pardon ». Dans les mois qui suivent, le pape François acceptera la démission de huit d’entre eux, tandis que le cardinal Errazuriz, ancien archevêque de Santiago, est écarté du C9, le Conseil privé du pape.
C’est l’épilogue spectaculaire mais provisoire d’un scandale d’abus sexuels, spirituels et de pouvoir qui a détruit la confiance des Chiliens envers la hiérarchie catholique de leur pays (2) et ébranlé durablement l’autorité pontificale. Mais pour comprendre la portée de ce tsunami qui déferle sur l’Eglise universelle, il faut revenir sur la genèse de l’affaire que les auteurs du livre, Régine et Guy Ringwald, retracent avec une précision, une rigueur et une richesse documentaire rares qui font tout le prix de cet ouvrage.
Il aura fallu une émission de télévision…
Tout commence dans les années 2004-2006 où, séparément – ils ne se connaissent pas encore – trois chiliens Juan Carlos Cruz, journaliste, Jose Andres Murillo, écrivain et philosophe et James Hamilton, chirurgien, dénoncent les agressions et violences dont ils disent avoir été victimes, certains depuis vingt ans, de la part du père Karadima curé charismatique de la paroisse du Sacré Cœur d’El Bosque, quartier hyper bourgeois de la capitale chilienne. L’homme traîne derrière lui une réputation de sainteté. N’a-t-il pas donné à l’Eglise une cinquantaine de jeunes prêtres dont il a pressenti et encouragé la vocation ? Autant dire que l’institution fait tout pour étouffer l’affaire et les discréditer arguant qu’ils « auraient des problèmes personnels ». Refrain connu dans ce genre d’affaires. Mais une enquête canonique est ouverte.
L’Histoire s’accélère en 2010. Et comme par hasard à la faveur de la diffusion d’une émission de la télévision chilienne Informe Especial (équivalent de notre Envoyé Spécial) qui porte ouvertement des accusations contre le père Karadima. Nous sommes le 26 avril. Le scandale devient public. Pure coincidence ? C’est quelques jours plus tard, le 15 juin, que le rapport d’accusation instruit depuis des années contre le curé d’El Bosque est enfin envoyé au Vatican. Pour une fois la sanction ne tarde pas à tomber. En janvier 2011 le père Karadima est condamné pour « Crime sur mineurs, abus sexuels sur personne adulte, violation du secret de la confession ». Sans pour autant, eu égard à son âge, être déchu de son statut sacerdotal, sanction qui n’interviendra qu’ultérieurement. Un an plus tard est dissoute l’Union sacerdotale du Sacré Cœur de Jésus constituée pour « former » (formater ?) les séminaristes, qui y passèrent par centaines.
Karadima, grand prédateur sous haute protection
Le travail d’enquête réalisé par les auteurs nous permet, à ce stade, de mettre au clair ce que fut le « système Karadima ». Pendant des décennies il jeta son dévolu sur de jeunes garçons dont le père était absent, se présentant en père de substitution. C’est la porte ouverte à tous les abus. Les séminaristes – nombreux – de la paroisse d’El Bosque demeurent sous sa coupe. Ils seront ses principales victimes. Et l’on découvre que ces agissements criminels ont pu perdurer en toute impunité, couverts par l’Archevêché de Santiago avec la complicité du Nonce apostolique de l’époque, Angelo Sodano, qui allait devenir, ultérieurement Secrétaire d’Etat du pape Jean-Paul II, constituant, au Vatican, la meilleure couverture dont Karadima puisse rêver. A ces « abus », il convient d’ajouter des détournements de fonds et une collusion avec les autorités politiques au temps de Pinochet, Sodano ayant largement contribué à renouveler l’épiscopat chilien dans une sensibilité favorable au dictateur. Conforme aux aspirations de la bourgeoisie catholique de la capitale chilienne.
Karadima condamné, la vie reprend son cours et personne ne semble pressé de lui faire respecter les différentes interdictions qui lui ont été formulées par le Vatican. Nul, au Chili, ne peut imaginer que cinq ans plus tard le scandale que l’on croit circonscrit entrainera la chute du quart de l’épiscopat. Reconnaissons, entre autres qualités, au livre de nos deux auteurs, de ménager le suspens. Tout s’accélère à nouveau en 2015 qui, sur cette affaire, restera l’année clé, celle de bien des mystères à ce jour non élucidés. Le 10 janvier, le Vatican rend publique la nomination comme évêque d’Osorno (diocèse populaire et plutôt progressiste) de Mgr Juan Barros. La levée de boucliers est immédiate. Les trois victimes reconnues du procès Karadima montent au créneau en même temps qu’un certain nombre de laïcs du diocèse d’Osorno. Une lettre de leur porte parole au cardinal Muller, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, éclaire cette rébellion.
La nomination d’un proche de Karadima perçue comme une provocation
Faisant allusion à la dissolution intervenue en 2012 de l’Union Sacerdotale de formation des prêtres, Pia Union, Juan Carlos Claret écrit : « Si la suppression de cette société de prêtres répond au caractère douteux quant à la doctrine de l’Eglise, des méthodes de formation ainsi qu’à la sujétion psychologique et à l’usage impropre de la direction spirituelle, nous nous demandons comment comprendre que presque tous les membres de l’association dissoute soient évêques, curés, directeurs spirituels et professeurs chargés de la formation des nouveaux prêtres, tant dans les séminaires que dans les Facultés de théologie, comme c’est actuellement le cas dans notre pays. » S‘agissant de Mgr Juan Barros, il est clair qu’il est dans la cible. Il a été pendant quarante ans le collaborateur du Père Karadima. Des accusations précises de complicité d’abus figurent dans le dossier qui a été adressé en 2010 au Vatican. Laïcs et victimes, soutenus par une partie du clergé « de base » et des religieux demandent donc la démission du nouvel évêque. En vain ! Il n’est pas dans la tradition de l’Eglise catholique que les fidèles dictent au pape sa conduite.
Le nouvel évêque est donc officiellement installé en mars. Il voit s’ouvrir devant lui une période d’insoumission généralisée : des prêtres se mettent en arrêt maladie, des diacres prennent un congé sabbatique, des séminaristes décident de suspendre leur formation, des jeunes refusent d’être confirmés par lui… lors des cérémonies sa cathédrale est à moitié vide.
A deux reprises le pape François prend la défense de Mgr Barros
En Mai de la même année, place Saint-Pierre, le pape François est interpellé sur la situation des « laïcs d’Osorno ». Hors de lui, il lache qu’il s’agit là de « gauchistes et d’idiots ». La scène a été filmée en vidéo. Diffusée au Chili quelques mois plus tard elle fera l’effet d’un camouflet. Les laïcs se sentent humiliés ! Or ce n’est là que la répétition du clash qui, en janvier 2018, mettra définitivement le feu aux poudres. Entre temps, les laïcs ont maintenu leur pression, malgré le soutien apporté au nouvel évêque par l’Archevêque de Santiago, une partie de l’épiscopat et le Nonce apostolique Mgr Ivo Scapolo.
Le 16 janvier 2018, le pape François s’envole donc pour un voyage pastoral de trois jours au Chili. « Le voyage de tous les dangers » titraient à l’époque les auteurs du livre dans un article de la revue Golias. Et de fait, dans un Chili où la crise de confiance envers l’Eglise est à son apogée (2) le pape ne rencontre pas le succès populaire de son prédécesseur Jean-Paul II. Et ce qui devait arriver arrive. Au terme de son voyage au Chili, rencontrant les journalistes qui l’ont accompagné, François est à nouveau interpellé sur le cas de l’évêque d’Osorno. « Quand on m’aura apporté une seule preuve contre lui, là, je parlerai. Il n’y a pas une seule preuve contre lui, ce sont des calomnies. C’est clair ? » La colère pontificale éclate sur les écrans de télévision du monde entier. Trop, c’est trop. Juan Carlos Cruz, l’une des trois victimes reconnues de Karadima commente : « Comme si on avait pu prendre des selfies ou une photo pendant que Karadima abusait de moi et d’autres, avec Juan Barros à côté, qui voyait tout ! »
Retournement : François demande pardon
Deux jours plus tard le cardinal O’Malley, familier du pape, membre du C9 et Président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs souligne combien les propos du pape ont pu être « source de souffrance pour les victimes ». Dans l’avion qui le ramène à Rome, le pape François fait amende honorable et présente ses excuses, sans convaincre vraiment. Et là, mystérieusement, tout va s’accélérer. Prétextant la réception de « nouveau éléments » le Vatican annonce l’envoi au Chili, début février, de Mgr Charles Scicluna, le « 007 du Vatican contre la pédophilie. » Au terme d’un séjour où il rencontre tous les protagonistes, il remet au pape un rapport accusateur. Le 8 avril, le pape François écrit aux évêques chiliens pour les convoquer à Rome. Dans cette lettre, il reconnaît « avoir commis de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation, notamment en raison d’un manque d’informations véridiques et équilibrées. » La boucle est bouclée. Fin avril, le pape invite à Rome les trois victimes de Karadima enfin réhabilitées : Hamilton, Cruz et Murillo. A l’issue de l’entrevue ils déclarent à la presse : « Le pape François nous a demandé formellement pardon, en son nom propre et au nom de l’Eglise universelle. » On connaît la suite.
Deux lettres qui interrogent sur ce que savait le pape
Mais c’est ici que les choses se corsent. Car on a aujourd’hui connaissance de deux faits qui jettent sur la prétendue « mauvaise information du pape » un éclairage pour le moins troublant. Le 31 janvier 2015, donc entre la nomination de Mgr Barros et sa prise de fonctions, le pape François adresse aux évêques chiliens une lettre confidentielle (dont le livre publie le fac simile et la traduction) pour l’informer que fin 2014, le nonce apostolique avait demandé à Mgr Barros de démissionner de son poste. Mais alors : pourquoi cette demande de démission ? Et pourquoi l’avoir nommé évêque d’Osorno quelques semaines plus tard ? Plus troublant encore : au printemps 2015 Marie Collins, qui est alors membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs remet au cardinal O’Malley qui préside cette instance, une lettre destinée au pape François rédigée par l’une des victimes de Karadima, le journaliste Juan Carlos Cruz. C’est ce « moment » qui a été immortalisé sur la photo publiée en illustration de cet article, photo que l’on doit à la pédopsychiatre française Catherine Bonnet, membre de la même commission. (3) Lettre que le cardinal affirme avoir remis au pape François, en mains propres, le 12 avril. Lettre où le journaliste écrit : « Des dizaines d’entre nous peuvent témoigner que non seulement Barros était présent lorsque Karadima nous maltraitait mais qu’il l’a aussi embrassé et qu’ils se sont touchés. De même que trois autres évêques… » dont il précise les noms. Comment expliquer que le pape François ait pu à deux reprises, en mai de la même année et en janvier 2018 prétendre qu’il ne savait rien ?
Ils ne demandent rien, ils font.
Voilà la trame de l’affaire ! L’épilogue tel que nous l’avons rapporté remonte à deux ans déjà. Depuis lors les choses, hormis les démissions évoquées, n’ont guère bougé au Chili. Le Vatican se heurtant à une difficulté majeure : trouver des hommes capables d’assumer le renouvellement. Mais où chercher lorsque ceux qui pourraient avoir le profil ont été formés par Karadima ? D’où ce constat amer du porte parole des laïcs d’Osorno : « A court terme nous nous avons eu la démission de quelques évêques. A moyen terme, nous avons vu la promotion des mêmes évêques responsables de la crise. »
Le 31 mai 2018, dans une lettre au peuple de Dieu qui est au Chili, précédant sa Lettre au peuple de Dieu destinée à l’Eglise universelle qui allait suivre, le pape François écrivait : « J’exhorte tous les chrétiens à ne pas avoir peur d’être les acteurs de la transformation qui est nécessaire aujourd’hui… » Sans doute la conséquence la plus profonde des années de combat des laïcs d’Osorno qui, les auteurs ne le cachent pas, ont profondément divisé leurs communautés, a-t-elle été l’autonomisation des laïcs par rapport à la hiérarchie. « Nous n’en attendons plus rien, ils n’ont pas la solution, ils sont le problème. » D’où ce commentaire des auteurs du livre : « Ils savent ne plus rien pouvoir attendre de la hiérarchie et en tirent la conclusion. Ils ne demandent rien, ils font. » Les 5 et 6 janvier 2019, trois-cent cinquante d’entre eux venus de tout le Chili participaient à un synode « autoconvoqué et autogéré » pour « Promouvoir le changement de la structure de pouvoir au sein de (leur) Eglise et la participation des laïcs à la prise de décision. » Voilà un livre qui dérange mais qu’il faut lire parce que les conséquences de « La bataille d’Osorno » concernent aujourd’hui l’Eglise universelle.
- Régine et Guy Ringwald, La bataille d’Osorno, Ed. Temps Présent/Golias, 300 p., 19 €.
- Un sondage réalisé en 2017 dans 18 pays d’Amérique latine, faisait apparaître que 65% des sondés plaçaient l’Eglise en tête des institutions auxquelles ils faisaient confiance. Au Chili, l’Eglise arrivait en dernière position avec 36% de confiance seulement.
- Marie Collins et Catherine Bonnet démissionneront ultérieurement pour dénoncer la paralysie de la Commission.
ADDENDUM
A la relecture de ce billet, je regrette l’absence d’une conclusion plus étoffée, telle que je l’imaginais au départ. En fait j’y ai renoncé compte tenu de la longueur de l’article, ne voulant pas abuser de mes lecteurs. Pourtant, il me semble important de souligner ici, brièvement quelques points. On retrouve dans l’affaire chilienne les mêmes causes structurelles d’abus que nous avons connu ailleurs. On découvre un prédateur, Karadima, qui à l’image d’autres leaders charismatiques tout aussi pervers mêle des dérives de sexe, de pouvoir et d’argent. Et cela, avec la complicité objective d’une institution qui prétend servir un Jésus chaste, pauvre et obéissant… On vérifie dans l’affaire chilienne combien seuls les médias, télévision et presse écrite, par leurs révélations, parviennent à contraindre l’Eglise à sortir de son silence. On vérifie de même l’impasse qui consiste à puiser dans un vivier de prêtres ou d’évêques, compromis avec les prédateurs, en prétendant assurer une relève saine. Et cela, par incapacité à sortir d’une vision cléricalocentrée de l’institution ecclésiale. Jusqu’à ce que des laïcs, exaspérés, décident de s’organiser seuls. Ce qui peut tout de même interroger pour l’avenir. Enfin, comment ne pas être une nouvelle fois, dubitatifs devant l’attitude du pape François ? Je suis plutôt bergolien, eu égard à la volonté manifeste du pape de renouer avec l’esprit de Vatican II, largement abandonné par ses prédécesseurs. Pour autant, j’ai eu l’occasion, à différentes reprises sur ce blog, de dire mon « doute » sur sa volonté réelle de combattre la pédocrimnalité dans l’Eglise, à moins qu’il ne s’agisse simplement d’une impuissance manifeste à contrer ceux qui, au Vatican, entendent ne rien céder sur cette question.
Photo d’ouverture : Marie Collins remet au cardinal O’Malley la lettre de Juan Carlos Cruz à l’intention du pape François. Photo publiée avec l’aimable autorisation de © Catherine Bonnet.
René, je ne pense pas qu’il soit juste d’écrire (dans votre addendum) « l’esprit de Vatican II, largement abandonné par ses prédécesseurs » [les prédécesseurs de François]… d’autant que ces prédécesseurs ont tous joué un grand rôle à Vatican II… ou alors vous faites partie de ceux qui opposent « l’esprit du Concile » à la lettre du Concile et qui imaginez un « esprit de Vatican II » selon vos rêves plutôt que selon ce qui s’est réellement dit et vécu à Vatican II.
Michel, il y a en effet deux lectures possibles, antagonistes, de l’aggiornamento voulu par le pape Jean XXIII et porté par le Concile.
Soit comme « rattrapage » ponctuel pour remettre en quelque sorte les pendules à l’heure au regard de la nécessaire inculturation du christianisme dans un monde changeant ; soit l’entrée dans une logique d’aggiornamento permanent, précisément parce que le monde de l’incarnation est entré dans une période de bouleversements sans précédents depuis la Renaissance.
D’évidence, Jean-Paul II et Benoît XVI (mais assurément Paul VI également) ont choisi la première lecture. Les textes, rien que les textes. Sans doute en attendant un prochain aggiornamento… Et avec une telle angoisse de se situer toujours dans une herméneutique de la continuité qu’ils ont été hantés, leur vie durant, par l’audace conciliaire. Au point, et les études sur le sujet ne manquent pas, d’en faire une lecture souvent restrictive.
Notons au passage que Paul VI lui-même, pape du Concile s’il en fut, avait tellement peur pour l’unité de l’Eglise et l’intégrité du dépot de la foi – ce qui n’est pas illégétime en soi – qu’il a volontaire soustrait de l’aggiornamento des pères nombre de domaines réservés : le statut du prêtre (il c-raignait une remise en cause du célibat), la contraception (on connaît la suite), la collégialité (qui lui a fait instituer de sa propre initiative une structure synodale assez corsetée dont on perçoit les limites), et la réforme de la curie… Autant de dossiers qu’aucun de ses successeurs n’a su résoudre et qui incombent aujourd’hui au pape François.
Alors oui, de mon point de vue – mais nul n’est obligé de le partager – il y a bien un esprit du Concile qui dépasse infiniment la lettre des textes.
Et je reste pour ma part persuadé, c’est l’un des thèmes que je développe dans les conférences que je tiens à travers la France (malgré la Covid) en lien avec la sortie de mon livre, il y aura bientôt un an, que « l’inculturation » tentée au regard de ce qu’était le monde au moment du Concile, il y a un demi-siècle, devrait aujourd’hui être reprise à frais nouveaux tant le monde a été bousculé : Enjeux de l’écologie, des phénomènes migratoires, de la bioéthique, du numérique, de l’intelligence artificielle, du transhumanisme.Et que la crise que nous traversons tient pour une large part de l’incapacité de l’Eglise à la mettre en œuvre.
Pardonnez-moi de reprendrer ici la dernière phrase de mon livre qui est, précisément, une citation d’Yves Congar : « La seule façon de dire la même chose dans un contexte qui a changé, c’est de le dire autrement ». Et ce combat est sans fin !
Thomas d’Aquin a relativisé ses raideurs de jeunesses (la somme) au profit de l’enseignement de Jésus, d’autres -là le réformiste modéré J. Ratzinger- a évolué vers un traditionalisme modéré. Pour ce qui est de K. Wojtyła il me semble avoir été marqué, c’est compréhensible, par le passé de son pays -conflit mondial 14/45, bolchevisme et antijudaïsme- ce qui a altéré sa manière de comprendre la planète tout au long de son pontificat. La grande majorité des catholiques, surtout les « partis »,et c’est un fait sociologiquement acquis, a regretté et regrette le pontificat de JPII, trop scotché aux intérêts et à l’idéologie individualiste de la droite américaine et aveugle sur ce qui se passait dans les « colonies » des USA, c’est à dire l’Amérique du Sud.
Très bel article. Le livre de Régine et Guy Ringwald se lit, en effet , comme un polar. Malheureusement, les faits sont bien réels et on aurait préféré qu’ils soient fictifs.
Néanmoins, merci aux auteurs de nous éclairer et de nous donner de l’espoir, merci aussi pour ce travail exemplaire sur une histoire insuffisamment connue en France et sans doute ailleurs. Belle continuation et bravo pour cette investigation.
Oui, merci de rappeler cet évènement majeur: un Pape en exercice reconnais des erreurs, y compris de sa part, et prends des décisions publiques pour « réparer les dégâts ». autant que faire se peut.
Cela devrait rappeler aux milieux « très catholiques » dont la tête et le cœur sont si durs à quel point le livre de Frédéric Martel a été honnête et, j’ose l’espérer, pas trop en dessous de la vérité. Il est en effet à craindre qu’il y a, au sein de clergé des « Epstein » et des réseaux « Epstein » (au sens spirituel aussi) et des personnes qui plutôt qu’admettre leur nature veulent à tout prix la « formater » à coup de fouets et de macérations physiques et spirituelles (genre curé d’Ars). Distinguer dans les mystiques ce qui est peut-être OK de ce qui est contre nature (fruit d’une tension excessive entre un idéal malsain de pureté et la nature humaine) est bien difficile. Il y a aussi un rapport avec la chute récente d’idoles quasi canonisées à l’avance, ou l’affaire Anatrella. Pour progresser dans le discernement, l’institution se doit de revoir ses fondamentaux sur la pureté, à commencer peut-être par la place excessive faite à Marie et sans cesse amplifiée au fil des siècles.
Dossier de cette « affaire » depuis 2015: https://www.dropbox.com/sh/t55xcvao7im2b5l/AABYID1uYfXvc-uE0sDbHbKRa?dl=0
Ce témoignage illustre que l’eglise fonctionne aussi, quoi qu’elle en dise, comme toute les institutions humaines : la logique de la structure a une inertie plus forte que la volonté des hommes qui la servent .
Aucun infléchissement , aucune réforme ne peut intervenir sans une forte pression extérieure comme le montre cet exemple où seules la constance et la volonté des laics ont faire dévier la logique de l’instituion ecclésiale qui est de choisir et de promouvoir les hommes les mieux a même d’assurer sa pérennité .
Le pape seul ne peut s’opposer a cette logique institutionnelle quelque soit sa bonne volonté et sa lucidité a fortiori car il est aussi partie prenante de cette logique de l’institution .
J’aurais presque en vue de chanter » C’est la lutte finale… » non pas que ce que tu dis soit entièrement faux, mais quand même… Oui, l’Eglise fonctionne assez mal,c’est incontestable,et même très mal par certains côtés mais ne rêvons pas tout de même
A Dominique
En France , sur la question de la pedocriminalite l’église n’a pris de sa propre initiative que des mesures cosmétiques qu’elle ne s’applique même pas à elle même. L’archevêque de Rennes n’a pas saisi en 2008 le procureur dans le cas d’un prêtre pedocriminel alors que les instructions de la CEF de 2002 le demandaient clairement et expressément.
La seule initiative sérieuse en ce domaine est la CIASE qui a été acceptée de mauvaise grâce par les évêques pour échapper à une commission d’enquête parlementaire .
Au cours de son histoire l’église n’a évolué que sous la pression de forces extérieures à son institution .
AH! Guy! quel dommage que tu ne sois pas entré dans les ordres car toi sans doute tu aurais été un évêque hors pair qui pourrait en douter une seconde et puis lorsque tu prends quelqu’un en bête noire eh bien tu ne le lâches pas de sitôt: çà a été, Jean-Paul II Mgr d’Ornellas, quelque autres et le champion hors classe Mgr Barbarin bien sûr.
Quant à ton archevêque bien aimé je te rappelles que ton accusation repose uniquement sur la parole de l’avocat de la défense (autrement dit donc de la victime) et que mgr D’Ornellas n’a été cité à comparaitre qu’en qualité de témoin et non pas de témoin assisté.
Alors peu-être que tu pourrais attendre un peu avant de formuler tes accusations quelque peu expéditives
A Dominique .Une fois de plus tu confonds le fait etabli et sa qualification juridique .A l’audience l’archeveque de Rennes a reconnu qu’aujourd’hui il n’aurait pas agi comme il l’a fait en 2008 .Il n’a donc pas lui même et pour cause conteste la realite de ces faits .
Dans un échange privé, les auteurs du livre Régine et Guy Ringwald m’informent d’un détail, dans l’écriture de leur livre, qu’il me semble intéressant de porter à la connaissance des lecteurs de ce blog.
Ils me disent n’avoir pas écrit ce récit, a posteriori des éveènements qui en constituent la substance, en se servant de documents d’archives ; mais quasi en direct, au fur et à mesure du déroulement des différentes péripéties dont ils ont été en quelque sortes les témoins, de l’intérieur.
Que dire des fréres (.en religion et par le sang) PHILIPPE, du P. rme qui abusa ses sœurs, et du laîc Jean VANNIER, et dont les comportements sont niés ?
sous prétexte que morts, ils ne peuvent se défendre ?
Le pape n’est pas dans une position où il pourrait revenir sur des des siécles d’imposture de de la « hiérarchie » .Il est forcément aveugle tant qu’il y aura
la CURIE pour l’enfumer…
Détruire la caste sacerdotale est sans doute impossible sans détruire l’église de Jésus-Christ…Hélas !!
Il me semble au contraire que les abus des frères Philippe, de Jean Vannier, du Père Finet, de M.Maciel, ont été reconnus officiellement, même si leurs familles et certains groupes tradis les nient et prétendent qu’on ne peut juger un mort.
Le problème est de savoir pourquoi les différentes alertes données, parfois depuis des décennies, n’ont jamais été prises au sérieux par la hiérarchie et qu’il ait fallu attendre le décès des coupables pour que leurs méfaits soient révélés.
On constate cependant que le temps entre le décès de l’abuseur et la révélation des abus commis par ce dernier se raccourcit ( cas de J,Vannier ) et que la hiérarchie se trouve maintenant obligée de réagir du vivant même des personnes en question.
Il est impossible désormais avec les progrès des moyens de communication et l’émancipation des laïcs par rapport à l’institution de tout cacher ou même d’ignorer les alertes puisque la vérité finit par se frayer un chemin hors-institution.
Le pape François, dans ses réactions successives, manifeste, de gré ou de force, cette évolution actuelle. D’abord, comme auparavant, penser immédiatement à des calomnies sur quelqu’un qu’il peut apprécier personnellement puis changer radicalement d’attitude en devenant capable d’écouter un autre son de cloches.
La culture du confortable « entre-soi » a vécu.
Je me garderai, pour ma part, de faire l’amalgame entre le père Maciel, les frères Philippe et Jean Vanier ou le père Finet. Les « crimes » des uns étant indiscutables, les soupçons qui pèsent sur les autres, même s’ils sont documentés, étant tout de même de moindre gravité et encore à prouver.
En effet, il y a une échelle dans la gravité des abus commis. De Maciel à Jean Vanier et au Père Finet, on va du pire au « moins pire « si l’on peut s’exprimer ainsi.
Pourtant, tous, y compris les attouchements commis au cours de la confession par le Père Finet, ont été reconnus par les instances officielles des communautés qu’ils ont fondées ou contribue à fonder ( Voir le rapport des Foyers de Charité pour le Père Finet). Donc je ne vois pas quels sont les « autres » en question qui ne seraient pas « prouvés « ?
Sur les abus commis par un mort, on ne peut helas s’appuyer que sur des « témoignages convergents » le plus souvent, étant donné qu’ils n’ont bien evidemment pas été commis en public. D’où le doute que l’on peut toujours maintenir sur la culpabilité de quelqu’un.
Et, outre ces quelques exemples, le vrai problème n’est pas là: le vrai problème
est le fait que les alertes diverses ou autres témoignages ne sont vraiment pris au sérieux que sous la pression extérieure, comme l’indique l’affaire que vous nous rapportez.
Il y a bien des degrés dans la présomption comme dans l’échelle de gravités des faits. Je mettrai la gravité de l’abus spirituel au-dessus de celle des abus sexuels et le manque récurrent de discernement des autorités responsables encore au -dessus du tout car il est avéré que, le plus souvent, il s’agit d’une volonté de ne pas savoir.
Et puis, comme dit Marie-Christine, le débat porte sur: comment l’institution a-t-elle pu réussir à perdre aussi vite l’essentiel du crédit qu’elle avait préservé jusqu’à 1950, malgré les erreurs mémorables et colossales depuis 1850. C’est en effet en 1950 que commença l’effondrement, confirmé ensuite par HV et poursuivi sous JPII? Et ma réponse est: le manque de discernement, la croyance que les « trucs » éculés comme les canonisations, les débats théologiques si profond qu’on s’y noie dans l’ennuie, les actes qu’on tente de cacher aussi maladroitement que « dans le bon veux temps ».
Une dernière observation: l’aspect médical (neurologie, psychiatrie) doit, dans de tels « cas », être examiné à fond. Ainsi, Jean Vannier souffrait-il de trouble de la personnalité et, si oui, si personne dans sa famille et son entourage ne l’a perçu le caractère systémique* de cette impasse est à étudier.
Cherchant un peu du « solide » à ce sujet, j’ai trouvé cette étude sur Marthe Robin de 1995 -minutieuse et sérieuse, mais 26 pages!- https://ecommons.udayton.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1185&context=ml_studies
* Ce caractère systémique est relevé, à propos de M. Robin -p 417- en ces termes: « Marthe n’a pas nos soucis de vérité psychologique ni nos connaissances plus ou moins éclairées par la psychanalyse. En toute innocence, elle vit ces états qui Ia surprennent, essaie de les intégrer dans le courant religieux de son époque, entrainée par son entourage, par le clergé de ce vingtième siècle. » Aux paragraphes suivants la possible altération du jugement et du discernement collectif est évoquée: « Les témoins de Ia Révélation ont tous entendu et vécu ce code [dicté par les instances parentales et archaïques], mais leur jugement, leur discernement a pu s’exercer; ils ont choisi Ia libération … »
A Jean-Pierre :
« le manque récurrent de discernement des autorités responsables » écrivez-vous.
Lorsque les victimes sont dans l’incapacité d’établir et de démontrer, noir sur blanc, la gravité des torts encourus – ce qui est évident dans le cas des abus d’enfants en-dessous d’un certain âge – il y a lieu, pour la justice, de juger par anticipation : c’est ce qui se fait déjà dans au moins dix pays – dont la Belgique – mais pas encore en France ..! (voir ci-dessous)
https://www.change.org/p/changeons-la-loi-un-enfant-n-est-jamais-consentant-%C3%A0-une-relation-sexuelle-avec-un-adulte
Le courbe des ordinations en France depuis 300 ans, seule série statistique si longue disponible file:///C:/Users/user/Documents/Religion/sondages/courbe.pdf montre que le corps des clercs s’auto-détruit depuis au moins 300 ans. Pour d’autres pays européen, on retrouve, avec des variantes historiques, la même tendance. Après prise en compte de l’évolution de la population, le nombre d’ordinations a baissé d’un facteur 100. A chaque rebond le niveau antérieur n’est jamais retrouvé,et il s’en faut de beaucoup. Qui miserai un kopeck sur un rebond prochain, sensible et durable, vu la « qualité » des « nouveaux prêtres » (Michel de St Pierre 1965) que suscitent les ex nouveaux mouvements et l’âge médian du clergé (supérieur à 75 ans*) .
Quant à l’Église, l’institution n’arrive plus à faire croire que « hors de l’institution point d’Eglise », C’est une réalité sociologique qui découle des sondages depuis 70 ans, résultat de trop d’erreurs graves et jamais reconnues. Trop trompée, l’Eglise a « planté là » l’institution. Il est douteux que l’institution reconnaisse ses erreurs graves et répétées.avant d’avoir quasi disparu, et même dans ce cas, il est probable que, devenue adulte, l’Eglise poursuivra sa route sans tuteur autre que ceux proposés par Jésus et qu’elle est en état de se choisir et de révoquer si besoin.
*https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/La-carte-de-France-des-pretres-_NG_-2010-05-20-551782 Nota: cet article évoque le nombre de prêtres par habitant, pas par baptisé, et encore moins par pratiquant à peu près régulier, On verrait alors qu’il manque essentiellement de pratiquants.
Et nous, simples laîcs peut-être pourrions nous nous occuper de notre ménage avant de nous occuper du ménage des autres ?
Bien sûr. sauf que ce ne sont pas des laïcs qui, dans l’Eglise, sont mis en cause dans ces affaires de pédocrminalité.
Oui, mais votre remarque en appelle une autre de ma part, René : quand des laïcs sont mis en cause dans des affaires de pédocriminalité on n’incrimine pas l’Eglise… ce qui en dit long sur la confusion qui règne, la notion d’Eglise étant assimilée dans l’opinion aux seuls clercs…
Tout simplement parce que les laïcs ne sont pas en fonction de responsabilités dans l’Eglise, sauf s’ils sont investis d’une mission ( lettre de mission de l’évêque) par la hiérarchie.
A qui n’est pas responsable, on n’a pas de comptes à demander.
Certes, Marie-Christine, mais c’est tomber dans le cléricalisme honni que de vouloir ne considérer que l’institution quand on parle de l’Eglise !
Allons René, vous savez très bien que la très grande majorité des actes de pédophilie ont lieu au sein des familles, ce qui n’innocente en rien les auteurs ecclésiastiques de ces crimes bien sûr.
Qu’il y ait des salopards dans l’Eglise est , hélas, une vérité absolue et bien sûr l ‘EGLISE a eu le tort immense de ne pas savoir entendre véritablement les plaintes qu’elle recevait.Il me semble qu’elle a eu hélas le comportement de la mère dans le film que vous avez sûrement vu »Festen » film dans lequel la mère qui ne peut ignorer le comportement de son mari à l’égard de ses enfants ne dit rien pour éviter le scandale
ce film situe l’action à la fin du 19 éme siecle je crois et que ce genre de chose et de comportement existe toujours
Guy, pour ma part je ne me fie jamais au rapport d’un journaliste pour avoir une opinion et surtout pas pour condamner quelqu’un. L’affaire de Bruay en Artois il y a bien longtemps a commencé à m’ouvris les yeux et plus récemment l’affaire concernant Dominique Baudis
Je n’ai assurément pas une âme de procureur.
Par ailleurs j’adore qu’on accuse des personnages qui ne sont plus là pour se défendre en pensant plus précisément à Marthe Robin notamment laquelle avait pour défenseur l’abbé Finet mais comme celui-ci aurait,et je dis bien aurait,eu une attitude condamnable par ailleurs il est évident que son témoignage ne saurait être retenu,cela va de soi
Alors, à qui donc vous fiez -vous dans ce cas ? A ce que vous voulez croire ?
Il y a en effet journalistes et journalistes et affaires et affaires. Vous choisissez donc les exemples d’affaires qui vous arrangent. On a trop vu pourtant les conséquences dramatiques du silence et du refus de croire les victimes, et ce, pendant des décennies parfois ( cas de M. Maciel qui a réussi à tromper tout son monde, y compris Jean- Paul II, et aussi des frères Philippe, des fondateurs des Béatitudes etc…).
Je vous indique que c’est le président de la CEF lui-même qui a encouragé les Foyers de Charité à enquêter, que leur enquête a mis en cause le Père Finet ( qui n’était pas le défenseur de M. Robin mais le cofondateur avec elle des Foyers de Charité !),que la CIASE n’a pas fait le tour de France et recueilli des témoignages d’abus sexuels et aussi spirituels, pour rien, et inévitablement sur des personnes décédées.
Dans les cas d’abus officiellement reconnus, la parole n’a pu se libérer et briser le silence et la vénération trop vite accordee que des années, parfois des décennies, après le décès des coupables ( cas de la communauté St Jean et des frères Philippe par ex.)
Et, si on suit votre raisonnement, on pourrait bien canoniser quelqu’un
après sa mort mais pas enquêter sur lui. Contradictoire !
On ne va quand même pas continué à vénérer un fondateur ( il s’agit surtout de ces cas ) lorsque l’on acquiert la certitude par des témoignages convergents et d’autres indices qu’il a commis des abus graves ( ex. de M.D.Philippe ou de J.Vanier dont certains étaient déjà prêts à demander la canonisation ).
Il peut sembler injuste en effet de juger un mort, sauf, si on ne se place pas du point de vue juridique mais du point de vue moral: justice à rendre aux victimes longtemps enfermées dans le silence, ou pas crues, parfois dénigrées et calomniées. Et ca continue !
D’ailleurs, les responsabilités principales ne sont pas imputables aux abuseurs mais à la hiérarchie qui a si longtemps ferme les yeux, n’a pas suivi dossiers et sanctions déjà prononcées, autrement dit n’a pas joué le rôle que l’on attend de ceux qui se veulent responsables, et est obligée désormais de reagir « en catastrophe »…
Et, ne soyons pas naïfs, outre des personnes honnêtes et droites ( dont, j’espère, le pape François fait partie ), il s’agit aussi pour l’Eglise, de restaurer sa crédibilité, bien entamée par cette omerta systématique.
Il est effectivement bien connu que l’Eglise depuiss toujours se hâte de canoniser les gens surtout si elle sait que ces gens sont douteux. I
La seule exception que je connaisse c’est pour Jean Paul II « comme par hasard » sans doute allez vous me répondre.
Quant à savoir à qui je me fie dans ces histoire plus ou moins sordides eh bien très bêtement à la justice car je n’ai jamais (et ne cherche pas d’ailleurs) accès aux pièces du dossier.
je constate que vous allez jusqu’à mettre en doute l’honnêteté de François dont vous avez sans doute remarqué néanmoins mes réserves à son égard. Je me garderais bien pour ma part de le faire.
Pas si simple : le Christ a canonisé sur la croix le bon larron qui n’avait pas fait que du bien dans sa vie !
Vous me faites dire ce que je n’ai pas dit !
Peu importe en fait.
Les procès d’intention, sources de polémiques stériles, ne m’intéressent nullement.
Pourquoi me faites-vous un procès d’intention en prétendant que je vous en fait un !
Le Christ n’a pas enquêté sur la vie du bon larron, il l’a accueilli parce qu’il s’est tourné vers lui sur la croix, cela lui a suffi.
Pour moi, la plus belle fête des saints, en dehors du bon larron, c’est la fête de la Toussaint, de tous les saints anonymes que le Seigneur connaît et lui seul et qui chantent la gloire de Dieu, revêtus d’une robe blanche, les palmes à la main !
Certes… Mais c’est le pécheur repenti qui fut canonisé !
Certes ! Nous sommes d’accord !
Michel le christ n’a pas canonisé le bon, larron il l’a accueilli dans le Royaume ce n’est pas la mêle chose Quant à connaitre ce que le bon larron avait fait durant sa vie, je pense que le Christ n’en ignorait riensi votre message est une réponse au mien je vous dirais que je pense que le Christ a accueilli Jean Paul II malgré ses erreurs,aveuglements et ses faute je le dis d’autant plus que je ne suis pas persuadé que Judas est au près de Satan
Dominique,je répondais à Marie-Christine, mais il faudra que vous m’expliquiez la différence que vous faites entre canonisation et accueil dans le Royaume « Aujourd’hui tu seras avec moi en Paradis » !
L’Orient chrétien l’a bien compris, qui vénère le Bon Larron.
J’ajoute que ces abus sexuels et spirituels appellent des analyses psychologiques sur les phénomènes d’emprise, sociologiques sur le fonctionnement des institutions ( leur « personnel » leur recrutement etc.., ) , théologiques ( quelle est la théologie sous-jacente qui les a permis ?) et spirituelles… ( qu’est qu’un véritable accompagnateur spirituel ? ) et que ces analyses, déjà en cours, sont en train de se développer.
Il n’est donc pas question seulement de dénoncer des personnes et de rendre justice aux victimes, ne serait-ce que par une écoute bienveillante, mais de comprendre, au delà des personnes en question, les causes de ces abus pour mieux les prévenir aussi.
Tt à fait, il urge d’aborder de front, sans s’autoriser d’échappatoire les aspect systémiques qui ont déjà été posés par les mouvements qui ont précédé la Réforme et que le concile de Trente comme celui de Vatican II ont éludé. Exemple de pb systémique, cette déclaration récente du n°2 de la Congrégation pour l’éducation catholique « La formation et l’éducation consistent à opérer une forme de purification dans toutes les informations possibles pour pouvoir garder ce qui contribuera à former une personnalité. » Faire le tri pour l’autre alors qu’il faut enseigner à chacun que c’est à lui de faire son tri, et d’enseigner les méthodes pour cela.
À Michel de Guibert.
Absolument désolée !!! Concernant les « procès d’intention » je ne m’adressais pas à vous ! Je me suis trompée de « reply »
Ok, pas de souci, merci !
Michel ,je le reconnais ma réflexion ne tient pas la route si ce n’est que je n’irai pas jusqu’à vénérer le bon larron si ce n’est qu’il nous révélé jusqu^où devait aller notre confiance dans le Seigneur ce qui n’est pas un détail loin de là…
En fait mon opinion en la matière est très brouillonne
Dominique; le Bon Larron (St Dismas dans la tradition apocryphe) est le seul saint dont nous avons la certitude absolue qu’il est au Paradis, ce n’est pas rien !
Effectivement ce n’est pas rien,mais peut-être est-il en compagnie de Maeie au moins… et je l’espère bien de tant d’autres
Oui, Dominique,je l’espère aussi, Hans Urs von Batlhasar avait écrit à ce sujet un ouvrage au titre révélateur : « Espérer pour tous » !