La virulence et le mépris des réactions, à droite, au discours de François Hollande, ne sont pas signe de bonne santé démocratique.
Je n’ai jamais été «encarté» ni à droite ni à gauche, et ne le serai jamais. J’aime trop ma liberté. Mais j’aime aussi la politique. Le discours d’entrée en campagne de François Hollande, samedi, était un grand moment de vie politique. Même si certains propos tenus me hérissent comme cette crispation sur la laïcité ou ces promesses dé-raisonnables, au sens étymologique du terme, sur le mariage homosexuel…
Mais cela avait de la gueule. Comme avait de la gueule l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy un certain 14 janvier 2007, avec toutes les réserves similaires. Et je dois dire que les réactions méprisantes, à la limite de l’injure, des «petits marquis» qui tiennent enseigne à «l’UMP et gouvernement réunis» m’a plongé dans la consternation. Sommes-nous donc tombés si bas ?
Je repensais à Alexandre Sanguinetti et à son livre : «J’ai mal à ma peau de gaulliste». Il y écrivait (je cite de mémoire, que j’ai mauvaise) : « Désormais ne nous rejoignent plus que ceux qui refusent l’espérance des autres.» Il parlait de l’UDR et nous étions en 1978.
Faut-il pour «sauver la droite» déconsidérer et mépriser à ce point l’adversaire ? Faut-il pour «rassembler la gauche», prendre le risque insensé de diviser le pays ? François Bayrou a raison de persister à dénoncer cette logique de l’affrontement et à vouloir réconcilier les deux France, contre un système électoral… qui, hélas, s’y oppose !
Merci René, je pourrai signer sans changer un mot, ni une virgule. L’excessif m’insupporte. Cordialement
Je suis assez d’accord avec toi. Il est assez triste de voir que le débat politique s’apparente toujours à un ring où il s’agit de décrédibiliser l’autre, dans son « grand moment ». C’est le cas avec Hollande mais (et même si certaines critiques sont tout à fait justifiées), tu te souviens qu’à gauche, on est allé jusqu’à remettre en cause la santé mentale de Nicolas Sarkozy.
La solution passe-t-elle par Bayrou, ou par la nature humaine, qu’on ne changera pas si facilement ?
D’accord avec l’article. Mais la logique politique est souvent une logique d’affrontement. On peut le regretter, mais vous connaissez le mot de Churchill…Quant au couplet sur la laïcité, il était de trop. A propos de cette notion de laïcité, c’est toute l’articulation entre pluralisme et universel qui resurgit. En ce jour où nous fêtons l’Apôtre des Nations, saint Paul pourrait nous éclairer, lui qui n’a jamais rougi de son judaïsme, et qui a néanmoins porté Jésus aux quatre coins du monde. »Il n’y a plus ni grecs, ni juifs… »Lui, le plus grand champion de l’universalisme de tous les temps, pourrait éclairer notre lanterne au sujet de cette tension entre particulier et universel. Enfin espérons que ce concept, dont la France est fière, ne soit pas instrumentalisée à des fins politiciennes.